Pour Zinedine Zidane, le temps commence à se faire vraiment long
On mesure souvent l'envie d'un entraîneur à rapidement revenir dans la boucle au nombre de ses interventions médiatiques. Du genre discret, Zinedine Zidane fait la tournée des popotes, entre événement de football à 5 caritatif, discours émouvant pour une association et interviews. Son intervention dans Téléfoot ce dimanche confirme les désirs du double Z. "J'espère me dire que rapidement, je vais pouvoir entraîner", a déclaré sans ambages celui qui attend le départ de Didier Deschamps du banc des Bleus depuis plusieurs années. "Waiting in vain" des Clash serait la bande-son de ces mois à poireauter.
Alors oui, "c'est envisageable" et non, "il ne faut rien s'interdire". Et même s'il affirme savoir ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas et que "si cette pause est là, c'est qu'elle doit être là", Zidane, qui a fêté cette semaine ses 51 ans et qui prépare la réunion des champions du monde 1998 dans son Z5 d'Aix-en-Provence, commence à trouver le temps long.
Malgré son palmarès, Zidane ne croule pas sous les offres
Zidane fait face à plusieurs obstacles. D'une part, dans quel club peut-il évoluer ? Il a fait le tour de la question au Real Madrid, la Juventus, un autre choix naturel, n'est pas dans la meilleure forme sportive et financière et le PSG ne le tente absolument pas. Guère connu pour faire progresser les jeunes, en atteste son mandat merengue avec le cas de figure Vinicius Jr comme valeur-étalon en la matière, le Marseillais est davantage un manager qu'un tacticien, ce qui réduit son champ d'activité. Cela écarte la possibilité de prendre un club de rang intermédiaire, sans parler de ses émoluments. Par ailleurs, sa volonté de recruter absolument Eden Hazard ne plaide pas non plus en sa faveur car il s'agit assurément du pire transfert de l'Histoire madridiste. Pour le Real Madrid, un tel échec peut être amorti, mais pour un autre club, une mauvaise inspiration de cette nature serait catastrophique.
Le job de rêve, ce serait l'Equipe de France. Un plan presque parfait si les Bleus étaient sortis prématurément comme lors de l'Euro. La deuxième finale consécutive a convaincu Noël Le Graët de prolonger unilatéralement Deschamps. Une époque déjà lointaine puisque celui qui n'en avait "rien à secouer de Zidane" a été écarté de président de la FFF.
Autre problématique : prendre une équipe en 2023 pourrait être de nature à l'exclure d'une éventuelle succession de DD après l'Euro en Allemagne. Un club prendrait-il le risque de démarrer un cycle avec la possibilité de voir partir Zidane s'il en avait la possibilité ? Bref, on peut avoir remporté 3 Champion's d'affilée et avoir très peu de débouchés. Il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver du travail, même quand on est Zinedine Zidane.