Randal Kolo Muani, le travailleur de l'ombre qui a sonné la révolte des Bleus
Cinq sélections et déjà promis à une belle carrière en Bleu. Randal Kolo Muani n'avait pas forcément impressionné lors de la défaite face à la Tunisie. Pourtant, il est, avec Marcus Thuram, l'un des hommes de la fin du Mondial. Sur le banc jusqu'aux 13 dernières minutes du match opposant la France au Maroc en demi-finale, il s'est révélé rapide et beaucoup plus en jambes qu'Ousmane Dembélé, trop astreint aux tâches défensives pour devenir décisif dans le dernier tiers. La finale a confirmé cette tendance, voire cette prise de pouvoir.
Sur le terrain de la 41e minute à la fin de la séance de tirs au but, le néo-Bleu s'est illustré par sa présence, sa qualité de percussion, son envie d'aller toucher le plus de ballons possibles lorsque l'équipe de France ne suivait pas, ou encore en allant chercher le premier penalty français grâce à une course qui a piégé Nico Otamendi. A la 123e minute, il aurait pu être le héros salvateur qui apporterait la troisième étoile à l'Hexagone. Le destin en a cependant décidé autrement...
Un impact immédiat sur la pelouse
Bien que la France n'ait pas pu cadrer avant la 80e minute, elle a pu compter sur Randal Kolo Muani pour raviver la flamme éteinte.
Dès l'entame du match, les Bleus se sont en effet aplatis face aux Argentins. Dominateurs dans tous les aspects du jeu et les tiers du terrain, les coéquipiers de Lionel Messi ont su être efficaces à la récupération et calculer la trajectoire des passes françaises pour les stopper directement. Ainsi, la France n'a pas su aligner une suite de ballons correcte. En ajoutant à cela le manque d'énergie des attaquants, elle s'est longtemps effacée. Mais l'arrivée de Kolo Muani, et celle de Marcus Thuram a petit à petit changé la donne.
L'attaquant de l'Eintracht Francfort a tenté, dès son entrée, de faire la différence. Grâce à sa qualité de percussion et sa vitesse, il a mis la pression sur les défenseurs adverses - voire Emiliano Martinez sans jamais vraiment réussir à les faire douter.
Sa motivation a tout de même stimulé ses coéquipiers, si bien qu'il a été à l'origine de plusieurs actions, plus travaillées qu'en première période. C'est bien lui qui a ravivé l'espoir et lancé Kylian Mbappé dans la finale.
Des opportunités ratées mais des coeurs conquis
Et puis, le match a basculé dans la folie. Combinant très bien avec Mbappé et Thuram, Kolo Muani n'a pas relâché ses efforts. Il s'est même dépassé pour créer des occasions dans la surface adverse, voire pour marquer. Réussissant à déborder sur le côté droit, et à se rendre disponible, il secondait Thuram à la remise sur le deuxième but français (82e).
Mais l'image qui restera dans toutes les têtes est celle de son duel perdu contre le gardien argentin, en toute fin de prolongation. Mais que faire face à une telle parade ?
Randal Kolo Muani n'est peut-être pas parvenu à faire la différence au tableau d'affichage mais sur le terrain, il a montré la voie. Encore jeune (24 ans), il aura tout le loisir d'évoluer en Bleus à l'avenir et de se perfectionner pour faire le bonheur de l'Équipe de France. Et s'il restera dans l'ombre de Mbappé et son triplé, c'est bien de l'ancien Nantais que la révolte est venue.