Rayan Cherki, cadre lyonnais sans unanimité, doit convaincre Fabio Grosso contre Reims
Lorsque l'Olympique Lyonnais publiera son XI de départ contre le Stade de Reims, le premier réflexe des supporters sera de voir si Rayan Cherki débutera la rencontre. Titulaire lors des 5 premières journées, l'international Espoirs a passé 79 minutes sur le banc avant de faire son entrée en jeu contre le Stade Brestois. Hasard ou malheureuse coïncidence, les Ty Zefs ont marqué 8 minutes plus tard et validé une nouvelle victoire (1-0) tandis que les Gones restent désespérement à deux points au classement. "J'ai confiance en lui, mais j'ai préféré mettre d'autres joueurs", s'était exprimé laconiquement Fabio Grosso après cette défaite inaugurale.
Trop de facilités
Cherki est tellement précoce qu'on en oublie qu'il a tout juste 20 ans, 108 matches professionnels, 14 buts et 16 passes décisives. Doté d'une technique au-dessus de la moyenne, le pur produit de la formation lyonnaise, le milieu offensif a des facilités. Trop ? C'est un problème récurrent quand un joueur surclasse tout le monde : il a tendance à se concentrer uniquement sur ses points forts et délaisse le reste. Quand Cherki affronte des adversaires de son âge avec les Espoirs, et on a pu le voir lors de la prise de fonction de Thierry Henry contre le Danemark et la Slovénie, il se promène.
En revanche, il faut en faire davantage en Ligue 1 à présent qu'il est devenu un cadre de l'OL. Grosso semble avoir établi le même diagnostic que Laurent Blanc : Cherki doit gagner en volume de jeu et faire davantage d'efforts en match comme à l'entraînement. Fin août, celui qui était encore le coach de l'OL expliquait les axes de progression de celui qui avait été sollicité par le PSG (il est représenté par Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé) et plusieurs clubs de Premier League (Chelsea, West Ham, Aston Villa, Newcastle notamment) : "c'est un joueur qui peut être très simple, parce qu'il voit le jeu, et qu'il est facile techniquement, avec une aisance égale du pied droit et du pied gauche. Mais il doit être efficace, ce dont on lui a beaucoup parlé la saison dernière et qu'il a peut-être oublié pendant les vacances. On ne peut pas se contenter de tout ce qu'il y a avant les statistiques et qui te fais frissonner. Àla fin, il manque quelque chose".
Être à la hauteur des attentes
Pour l'heure, s'il fait partie des joueurs qui progressent le mieux balle au pied et transmettent le plus de passes vers l'avant en Europe, Cherki n'est pas assez décisif "directement". Après 6 journées, il n'a pas marqué ni adressé la moindre passe décisive.
À la recherche d'une équipe volontaire qui travaille, remporte les duels et suit un plan établi tactique, le côté électron libre de Cherki peut déboussoler. Susceptible de jouer aussi bien dans l'axe comme sur les deux côtés, le Gone doit à la fois prouver qu'il s'implique collectivement tout en conservant sa faculté d'élimination et de casseur de lignes. Pour le déplacement à Reims, il sera titulaire de l'aveu même de Grosso qui espère bien qu'après avoir piqué l'orgueil de son joueur, celui-ci reviendra revanchard. Il fait en tous cas partie des premiers noms couchés sur la feuille de match. "J'ai fait des choix simples, a expliqué l'Italien. Dimanche, on aura un match très difficile, Alexandre Lacazette sera suspendu, Mohamed El Arouch ne sera pas disponible, Paul Akouokou a pris un coup et je ne sais pas s'il viendra avec nous. Pour ce match-là, Anthony Lopes, Nicolas Tagliafico et Rayan Cherki, c'est sûr, vont commencer". L'occasion pour le jeune milieu offensif qu'il a bel et bien commencé sa mue pour sortir son club formateur de l'ornière qui sera lanterne rouge au coup d'envoi à 13h.
