Real Madrid, l'emblème de l'Espagne qui ne donne pas sa chance aux joueurs espagnols

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Real Madrid, l'emblème de l'Espagne qui ne donne pas sa chance aux joueurs espagnols

Real Madrid, l'emblème de l'Espagne qui ne donne pas sa chance aux joueurs espagnols
Real Madrid, l'emblème de l'Espagne qui ne donne pas sa chance aux joueurs espagnolsAFP
Contre Villarreal, le Real Madrid a aligné un XI sans aucun Espagnol pour la première de son Histoire. Outre la défaite (2-1) concédée à la Cerámica, ce fait inédit confirme une tendance observée depuis plusieurs saisons : les Espagnols ne sont plus ciblés par la Casa Blanca, y compris quand ils sortent du centre de formation merengue.

Le Real Madrid est le club espagnol le plus titré mais est-il encore vraiment un club espagnol à proprement parler ? Contre Villarreal samedi dernier (défaite 2-1), et pour la première fois de son Histoire, la Casa Blanca n'a aligné aucun joueur du Royaume au coup d'envoi. 

Ce n'est guère surprenant. Depuis plusieurs saisons, les Espagnols sont devenus quantité négligeable, au point de quasiment disparaître des compositions de départ.  Hormis Dani Carvajal quand il n'est pas blessé, aucun n'est un titulaire indiscutable.

Nacho Fernández et Lucas Vázquez en défense ont fait leur temps. Quant à Álvaro Odriozola, Dani Ceballos et Marco Asensio, ils se sont avérés incapables de hisser leur niveau de jeu pour faire face à la concurrence sur la durée. À l'image d'Isco, parti en fin de contrat au terme de la saison 2021-2022 après des années à ressembler au sparadrap du Capitaine Haddock, la situation ne paraît pas les déranger outre mesure. 

La politique de recrutement ne tend plus vers des investissements en Liga depuis longtemps. Le dernier en date est Odriozola pour 32M€ en provenance de la Real Sociedad en... 2018 ! La saison précédente, le club avait mis plus de 40M€ sur la table pour Théo Hernandez (Atlético de Madrid, 24M€) et Ceballos (Betis, 16.5M€).

Solari, le seul qui a vraiment essayé

Une autre raison de cette désaffection du Real Madrid pour les joueurs espagnols réside dans l'incapacité des entraîneurs qui se sont inscrits sur la durée d'intégrer les canteranos dans la rotation. Zinedine Zidane comme Carlo Ancelotti n'ont jamais envisagé des axes de progression, se contentant du recrutement de joueurs confirmés ou ayant quasiment achevé leur processus de formation.

En l'espèce, la dernière incursion marquante de jeunes dans la rotation est à mettre à l'actif de Santiago Solari. Alors que ZZ cantonnait Vinicius Jr à droite, l'Argentin a placé le Brésilien dans les meilleures conditions, à gauche. On connaît le résultat depuis. Marcos Llorente, Fede Valverde, Sergio Reguilón et Javi Sánchez ont aussi gagné du temps de jeu. Seul le milieu de terrain uruguayen est encore là, mais cela aurait-il possible sans sa saison en prêt au Deportivo de La Corogne en 2017-2018 ? La question se pose aussi pour Carvajal et Casemiro s'ils n'étaient pas partis s'aguerrir respectivement au Bayer Leverkusen et à Porto, surtout pour le second à qui rien n'a été offert à Madrid. Ce n'est pas un gage de réussite non plus. Jesús Vallejo, pourtant annoncé comme le successeur de Sergio Ramos en club comme en sélection, est parti en prêt à Grenade et, à son retour, n'a jamais eu la moindre opportunité, notamment en raison de ses blessures récurrentes mais pas uniquement. Odriozola, parti au Bayern (2020), à la Fiorentina la saison dernière, n'a pas eu davantage l'occasion de se mettre en valeur. 

Exil forcé

Le Real Madrid a mis des moyens financiers conséquents, près de 370M€, pour attirer des joueurs prometteurs : Vinicius Jr, Rodrygo, Éder Militao, Odriozola, Vallejo, T. Hernandez, Valverde, Asensio, Ceballos, Martin Odegaard, Andriy Lunin, Brahim Diaz, Lucas Silva, Take Kubo, Luka Jovic, Reinier. Seulement 5 sont Espagnols et aucun n'a progressé sous le maillot merengue. 

Car pour avoir un avenir, rester au Real Madrid n'est pas la bonne solution, en dépit d'un potentiel certain et vérifié dans les catégories de jeunes. Et être Espagnol n'est pas un avantage, loin de là. Víctor Chust, Antonio Blanco, Miguel Gutiérrez, Marvin Park, Sergio Arribas ont par exemple remporté la première Youth League merengue. Les deux premiers sont partis à Cadix, le troisième à Gérone, les deux autres jouent toujours au Castilla, tout comme Peter González qui a eu droit à quelques entrées en jeu la saison passée, sans continuité. Reguilón, Llorente, Óscar Rodríguez et Diego Llorente sont devenus internationaux sous d'autres cieux. Mario Hermoso, Achraf Hakimi, Álvaro Morata et Borja Mayoral ont aussi dû quitter la Casa Blanca. Tous sont Madrilènes de naissance, aucun sauf Morata n'a eu l'opportunité de s'inscrire dans la durée dans un processus de post-formation au contact des meilleurs. 

Pas de changement de paradigme à venir

Forcément, c'est un peu gênant, notamment pour la perception de la Selección. L'étendard du pays n'offre pas d'opportunités et c'est finalement le FC Barcelone, c'est-à-dire l'emblème de la Catalogne, qui constitue l'ossature de la Roja. Les critiques de la presse madrilène, dont de nombreux éditorialistes affichaient un soutien au Brésil et à la France pendant la Coupe du monde (souvent les mêmes qui donnent des leçons de patriotisme espagnol), à l'encontre de Luis Enrique s'estomperont-elle avec son successeur Luis de la Fuente qui n'aura pas davantage d'opportunités d'intégrer des Madridistas dans ses convocations ? 

La Fábrica, le centre de formation merengue, est l'Académie qui produit le plus de joueurs professionnels chaque année. Le Castilla (donc l'ancien nom était Plus Ultra, la devise inscrite sur le drapeau espagnol), dirigé par Rául González Blanco, est en course pour accéder en Segunda en fin de saison, preuve que la jeunesse est compétitive. Mais ces joueurs auront-ils un avenir avec l'équipe première ? Ce ne fut pas le cas de Zidane et ça ne l'est pas davantage avec Ancelotti. Et la tendance n'est pas à un changement de paradigme Avec les arrivées d'Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouaméni et Endrick, en attendant peut-être celle de Jude Bellingham cet été, il y a peu de chance que le rouge et le jaune soient à la mode dans les prochaines années, à l'image d'un club qui rêve plus de Super Ligue européenne que de Liga. 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)