Revenu d'une longue blessure, Loïs Diony débute une nouvelle carrière avec Angers en L2
Avec 5 buts, 2 passes décisives et un pénalty provoqué en 11 matches disputés, Loïs Diony fait partie des meilleurs joueurs de ce début de saison en Ligue 2. Titulaire indiscutable avec Angers, l'attaquant a attendu la 3ᵉ journée contre Auxerre pour trouver la faille. Depuis qu'il a réglé la mire, le joueur formé aux Girondins est décisif quasiment à tous les coups. Hormis contre Bastia et Bordeaux, Diony a inscrit son nom sur la feuille de stat'. Pour ces deux matches où il est resté muet, il s'est facilement consolé avec les victoires du SCO.
Cette belle série est d'autant plus notoire qu'il y a un peu plus d'un an, Diony subissait une rupture des ligaments croisés du genou. Revenu lors de la 36ᵉ journée d'un exercice 2022-2023 catastrophique pour son club, il reste au SCO pour faire partie de l'épine dorsale angevine. Comme Pierrick Cappelle et Farid El Melali, il prolonge pour s'inscrire dans la reconstruction d'un cycle plutôt que de repartir à l'étranger, lui qui a évolué à l'Étoile rouge de Belgrade et à Bristol.
"Il y a des aléas dans la vie, des imprévus qui font qu’il faut aussi regarder la vérité en face : je suis sur deux saisons pratiquement blanches, expliquait-il dans les colonnes d'Ouest-France en juillet dernier. Aujourd’hui, j’ai une très belle opportunité venant du SCO qui m’a proposé un contrat et un projet."
Dans la charrette depuis plusieurs mois, Angers a pu anticiper le retour à l'étage inférieur. Ce n'est pas donné à tous les clubs. Troyes, par exemple, se bat dans les tréfonds du classement. La saison dernière, Metz a mis un tiers de sa saison pour se remettre à l'endroit, et de quelle manière. Angers n'a mis que 3 journées, avec une victoire arrachée à la 95ᵉ minute grâce à un penalty obtenu par Diony. "Notre saison est lancée, certifiait-il dès le coup de sifflet final pour MaLigue2.fr. Quand on était à 0-0, je me disais que le trajet du retour et les 7 heures de bus allaient être longues au niveau de l’ambiance. Je sais qu’on a une grosse équipe, avec de grosses qualités. On peut faire de très belles choses, on sait que ça arrive d’avoir des coups de mou mais on a su répondre comme à la boxe, avec un uppercut pour mettre KO l’adversaire."
Il avait vu juste. Hormis un faux pas à Rodez (4-1), le SCO a signé 7 victoires lors des 8 derniers matches.
Pas qu'un buteur
Diony n'avait pas évolué en Ligue 2 depuis la saison 2015-2016. C'était avec Dijon et le souvenir est heureux : avec 11 buts inscrits assortis de 4 passes décisives en 29 matches, il avait partie de l'équipe-type de l'UNFP. À bientôt 31 ans (il les aura en décembre), il en est déjà à la moitié. Une réussite qui confirme ses propos de juillet, à l'orée d'une saison qu'il voulait radieuse, avec l'ambition de monter comme avec le DFCO : "vivre une nouvelle carrière ? Oui, en quelque sorte. C’est un renouveau, une renaissance. J’ai commencé en Ligue 2 à Dijon, je repars en Ligue 2 avec le SCO. J’espère vivre les mêmes choses. Si on monte et que je marque 15 buts, tous les objectifs auront été remplis. À choisir, je préfère la remontée".
La victoire contre Bordeaux (2-0) a confirmé le niveau de jeu déployé par les Angevins alors que les Girondins débutaient avec Albert Riera sur le banc. "On a décidé de jouer sur nos forces et on a réussi à gagner, expliquait Alexandre Dujeux après le match. L’idée était d’alterner entre la pression et la position. C’était le plan de jeu et je trouve que les garçons l’ont bien appliqué. Ils se sont battus intelligemment". Cette notion prônée par l'entraîneur fait écho aux propos de Diony en début de saison dans Ouest-France : "je déteste ceux qui ne pensent qu’à eux, qui tirent de n’importe où alors qu’ils n’ont que 15 % de chance de marquer. Je préfère faire la passe pour que mon partenaire ait 100 % de réussite pour scorer. Je suis un buteur, mais pas que".
Après le match nul du leader lavallois à Amiens (0-0) et les défaites d'Auxerre à domicile contre Dunkerque (1-0) et de Grenoble à Pau (3-2), le SCO pourrait devenir co-leader du championnat en cas de succès à Geoffroy-Guichard contre Saint-Étienne, un rival direct pour la montée qui peut passer devant Angers en cas de succès.
Un choc qui revêt aussi un caractère spécial pour Diony qui a passé trois saisons dans le Forez, entrecoupées d'un prêt de 6 mois à Bristol en 2018, avec très peu de réussite (9 buts et 4 passes décisives en 65 matches toutes compétitions confondues). L'occasion parfaite pour frapper un grand coup et se rapprocher de la tête du classement des meilleurs buteurs du championnat.