Revenue chez les Bleues, Léa Le Garrec veut emmener Fleury dans son sillage
Refuser un contrat avec le PSG pour privilégier ses études, voilà le genre de décisions qui classe une personnalité. Léa Le Garrec (30 ans) a débuté en première division avec Évreux à 16 ans mais n'est passée professionnelle que 8 ans plus tard. Licenciée en immobilier, la milieu de terrain passée notammer par le PSG et Guingamp s'est étoffée à Brighton&Hove avant de revenir en France, à Fleury.
Persévérance récompensée
Quand son nom figure à côté de Grace Geyoro et Lindsey Horan dans le milieu de terrain du XI de la saison aux trophées UNFP, cela signifie une certaine capacité à jouer au ballon. Le Garrec, capitaine de Fleury, a connu une année 2023 d'excellent niveau. Hervé Renard ne s'y est pas trompé en la rappelant avec les Bleues, 5 ans et demi après sa dernière convocation. Le changement de sélectionneur lui a permis de s'envoler pour l'Australie pour disputer la Coupe du monde.
"A l’époque j’avais 23 ans et depuis 2017, j’ai vécu beaucoup de saisons de haut niveau, que ce soit avec Guingamp ou à Brighton, avec une expérience anglaise qui m’a beaucoup apporté sur le plan physique, et là depuis deux ans et demi à Fleury où je suis performante, expliquait-elle dans les colonnes de 20 minutes. J’arrive dans ce groupe avec beaucoup plus d’expérience et je me sens un peu plus leader du fait de mon rôle de capitaine à Fleury. Je n’appréhendais pas ce retour car je sais que j’ai déjà fait mes preuves sur le terrain".
Consultante pour Canal + pendant l'Euro 2022 en Angleterre, la native de Dreux n'est plus appelée par Corinne Diacre depuis longtemps mais ce rôle l'a à la fois enchanté et frustré : "je me suis dit "mais Léa en fait tu ne devrais pas être en tribunes, tu devrais être sur le terrain !". Et ça m’a motivé". Elle s'est alors mise en retrait des plateaux TV pour ne pas avoir de regrets. Sa persévérance a payé. Le départ précipité de Diacre a amorcé son retour : "certaines joueuses m’ont dit "enfin, tu es enfin là", ça fait plaisir à entendre".
Buteuse contre le Canada pour son retour en Bleue en avril, Le Garrec s'est sentie libérée d'un poids : "c’était incroyable. J’ai couru vers le banc, il y a eu une grosse explosion de joie, j’avais tellement envie de leur dire merci de m’avoir permis d’être là". Contre le Panama (6-3), lors du 3e match de groupe, elle marque juste avant la mi-temps.
Retard à combler
Entraîné par Fabrice Abriel, Fleury vise le podium après avoir terminé 4e la saison dernière mais, après 9 journées, la mission paraît délicate. Le but au bout des arrêts de jeu signé Jackie Groenen a permis au PSG de prendre 3 points et de passer devant son adversaire au classement tout en comptant deux matches en moins.
Quatrième ex-aequo avec Montpellier, le club essonnien pourrait donc se retrouver à 8 unités du PSG et du Paris FC, auteur d'un début de saison énorme. La victoire vendredi contre Le Havre est donc obligatoire pour les Franciliennes, d'une part car les Normandes ne sont qu'à 3 points et aussi car le PSG affronte la Paillade. Mettre la pression sur deux clubs concurrents est une opportunité à saisir pour Le Garrec et ses coéquipières.
Néanmoins, cela n'atténue par le début de saison difficile. Battu par le PFC, contraint au nul par Montpellier, Fleury ne gagne pas contre ses concurrents directs et a en plus perdu à Lille (2-1) lors de la 3e journée. C'est donc une course contre la montre pour récupérer ce retard initial. Rattraper le temps perdu, décidément une habitude pour Le Garrec.