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Rêves de médaille pour les gymnastes roumaines après 12 ans de disette

Sabrina Voinea et son entraîneuse Camelia Voinea à Paris ce jeudi.
Sabrina Voinea et son entraîneuse Camelia Voinea à Paris ce jeudi.ELSA/Getty Images via AFP
Il est loin le temps où Nadia Comaneci et ses compatriotes dominaient la gymnastique mondiale. L'équipe de Roumanie fait aujourd'hui pâle figure, mais veut croire en son renouveau, pour sa première participation aux JO en 12 ans.

Cette discipline, qui a rapporté le plus de médailles olympiques (72) à l'ancien pays communiste, a connu une traversée du désert. Et si certains sportifs ont concouru individuellement aux Jeux depuis Londres, aucun n'a réussi à monter sur le podium.

Sabrina Voinea, tout juste 17 ans, espère mettre fin à cette disette à l'Arena de Bercy à Paris, où se déroulent les épreuves de gymnastique artistique féminines à partir du 28 juillet. "Je vise des médailles à la poutre et au sol", dit à l'AFP la menue jeune fille, tibias et mollets protégés pour une séance d'entraînement dans le centre de Bucarest.

Meilleure chance roumaine, elle a décroché bronze et argent aux championnats d'Europe en 2023 et 2024. Les objectifs sont un peu moins ambitieux en équipe : accéder à la finale en se hissant parmi les huit meilleures nations serait déjà une réussite, selon la fédération.

Appel aux dons

"Nous sommes tellement heureuses de nous être qualifiées aux JO. Nous passons nos journées à travailler dur", souligne Sabrina, avide de réitérer les performances de ses aînées, couronnées d'or en 1984, 2000 et 2004.

Sa mère et entraîneuse, Camelia Voinea, elle-même médaillée d'argent en 1988 avec ses coéquipières, admet qu'il reste "beaucoup de travail" pour renouer avec la gloire "de son époque". "Mais je suis convaincue que nous allons surmonter ces moments difficiles", ajoute l'ancienne championne, aujourd'hui âgée de 54 ans.

La fédération a même dû faire appel fin 2023 à des dons faute de financement pour renouveler les équipements. Une initiative qui a permis de récolter 300 000 euros auprès d'entreprises.

Outre les infrastructures de piètre qualité, cette débâcle s'explique aussi par une absence de vision stratégique, le départ de professionnels à l'étranger, une sélection médiocre et des méthodes obsolètes, "très strictes", analyse la journaliste sportive Andreea Giuclea, qui suit de près la discipline. L'écart entre la Roumanie et les pays rivaux "reste important", note-t-elle.

Jeunesse et détermination

Dans le complexe où s'exerce l'équipe, dans la ville d'Izvorani, située à 40 km au nord de Bucarest, des trous parsèment le parquet à l'entrée – la rénovation est prévue après les JO.

Le Néerlandais Patrick Kiens a repris en main l'équipe en janvier 2023. Il a découvert "le décor vétuste, les athlètes blessées, des soins médicaux" pas à la hauteur. Revenir au plus haut niveau prendra du temps, souffle-t-il. "Pas à pas." Face aux "critiques" jugées injustes, il appelle le public à soutenir ses troupes, rappelant que les jeunes filles "se sont démenées pour se qualifier dans des circonstances" compliquées.

En attendant Paris, l'ambiance est à la bonne humeur : les gymnastes, qui affichent 17 ans de moyenne d'âge et ont donc "une grosse marge de progrès", s'entraident et s'encouragent à travers la salle et les différents agrès, loin du silence glacial qui régnait auparavant.

Elles ont reçu en juin la visite de leur idole Nadia Comaneci qui en 1976, à 14 ans et 8 mois, avait électrisé les Jeux de Montréal et, après un enchaînement impeccable aux barres asymétriques, obtenu la note parfaite de 10 sur 10, une première olympique. De quoi renforcer leur "confiance" et détermination.

Sabrina Voinea a repris l'entraînement début juillet malgré une récente inflammation. "Je serre les dents et j'avance", confie-t-elle. "Et si je dois concourir sur une jambe, je le ferai", a-t-elle lancé au médecin.

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