Rodrigue Beaubois et l'Anadolu Efes initient un nouveau cycle pour retrouver les sommets
L'Anadolu Efes est un mastodonte du basket européen, auteur du back-to-back en Euroligue en 2021 et 2022 après avoir disputé la finale en 2019. Pour autant, le début de saison dans la reine des compétitions est difficile. Il faut dire que le calendrier a proposé à l'institution turque deux grands d'Espagne : le Barça en Catalogne puis la réception du Real Madrid, le tenant du titre.
Contre les Blaugranas, le 4ᵉ quart-temps a été raté, sanctionné par un 22-10 sec (91-74). Face aux Merengues, c'est le 2ᵉ qui a tout fait basculer (29-17), même si Guershon Yabuelese et Fabien Causeur, 40 points à eux deux, ainsi que leurs coéquipiers étaient un cran au-dessus (103-80).
En dépit de la défaite à domicile, Rodrigue Beaubois a surnagé avec 19 points, 3 rebonds, 1 passe, 1 contre et 2 balles perdues pour une évaluation de 17. Pour sa 6ᵉ saison en Turquie, le meneur est un capitaine de route, prolongé d'une saison avec une deuxième en option après son 35ᵉ anniversaire.
Shooteur longue distance qui figure dans le Top 5 des meilleurs marqueurs à 3 points de l'Histoire de l'Euroligue (il a atteint le taux de réussite exceptionnel de 49,3 % en 2020-2021), Beaubois s'est stabilisé à Efes pour disputer la deuxième partie d'une carrière très riche avec notamment une bague NBA conquise avec Dallas en 2011, titre qui lui laissera tout de même le goût amer de ne pas avoir disputé la moindre minute des 20 derniers matches des Mavs.
Les JO dans un coin de la tête
La saison dernière, Beaubois a signé son meilleur exercice statistique en Euroligue : 10.8 points, 2.1 rebonds, 2 passes de moyenne et un taux de réussite de 48.6 % à 3 points. Élément incontournable, backup de Shane Larkin, le Guadeloupéen est un rouage important de son équipe qui veut retrouver son protagonisme sur la scène européenne, après avoir connu des difficultés inattendues après les deux titres consécutifs. D'une régularité exemplaire, le joueur post-formé à Cholet n'a jamais déçu à Efes et sa collection de titre en plus d'un titre de MVP des finales du championnat turc en 2021 en atteste.
Une des modifications les plus marquantes concerne le banc de touche. En poste depuis 2017 et monument du basket turc, Ergin Ataman a refermé le chapitre Anadolu conclu sur un titre de champion domestique mais une modeste 11ᵉ place de la saison régulière en Euroligue (17 victoires pour 17 défaites). Le nouveau technicien du Panathinaïkos a été remplacé par Erdem Can, entraîneur de la saison en Eurocoupe avec Türk Telekom (battu en finale par Gran Canaria) pour sa première expérience comme head coach après avoir tout gagné comme assistant avec Fenerbahçe en 2012 et 2021 et enregistré une expérience à Utah en 2021-2022.
Éparpillée par l'Étoile rouge de Belgrade (94-73) puis à domicile contre le Partizan (88-62), l'ASVEL se déplace à Efes avec le même bilan que son hôte. Pourtant, les deux équipes n'en sont pas au même point. Alors que les Turcs initient un nouveau cycle, les Rhodaniens ont privilégié la continuité, toujours avec TJ Parker, décrié mais toujours en place. Pour Beaubois, affronter un club français en Euroligue lui permet de se rappeler au bons souvenirs des supporters et des dirigeants du basket tricolore tandis que le meneur de jeu n'a pas abandonné l'idée de disputer les Jeux olympiques. Vu la faillite à trois points lors de la dernière Coupe du monde, il ne serait peut-être pas inutile de disposer d'une solution longue distance.