Rome, ultime chance de qualification olympique pour Kevin Mayer
Avant de se demander si Kevin Mayer constituera une chance de médaille pour les Jeux olympiques, encore doit-il se qualifier. Et c'est encore loin d'être fait. Depuis qu'il a abandonné à San Diego en mars dernier, le décathlonien ne s'est plus aligné en compétition officielle. Annoncé un temps au meeting d'Oyonnax en mai, le double champion du monde (2017 et 2022) est au pied du mur. Mardi soir, le Français basé à Montpellier saura s'il sera présent à Paris.
Le titre n'est pas un objectif prioritaire
Si le titre européen est le seul qui manque à son palmarès, la fédération européenne d'athlétisme a offert une invitation à Mayer qui fut vice-champion olympique à Rio et Tokyo. Rome n'était pas au programme initial, mais le décathlonien doit faire les minima avant le 30 juin et il compte sur l'émulation de la compétition pour se dépasser. "Un décathlon avec le maillot de l'équipe de France, avec le public, c'est un énorme plaisir pour moi d'être là", a-t-il certifié devant la presse à la veille de son entrée en lice.
Depuis son deuxième titre mondial, Mayer n'a plus achevé le moindre décathlon. En boucler deux en moins de 50 jours serait un exploit majuscule, sans même évoquer une médaille. La figure de proue de l'athlé français avec Renaud Lavillenie arrive dans la ville éternelle avec quelques doutes, affirmant ne pas trop savoir où en sont ses jambes : "je suis prêt à faire les minima. Mentalement je suis toujours prêt. Il faut faire en sorte d'être prêt avant sans se blesser. Dans ma tête, c'est la dernière chance, je n'ai plus envie de me dire qu'il reste des décathlons après".
L'objectif est clair : les minima (8 460 points) et rien d'autre. "Je ne suis pas un pro des qualifs, en 2021 et 2016, j'avais déjà galéré", a-t-il rappelé. Surtout, il devra à la fois viser la performance et ménager son corps, car il ne lui reste pas beaucoup de décathlons en réserve : "le but, ça va être de me freiner. Je suis capable d'en faire un à 200 %, mais pas deux à 200 %".
Physiquement, Mayer s'estime remis de sa blessure au grand adducteur qui l'avait gêné à San Diego. Pour autant, pour passer les haies, "c'est plus compliqué, c'est de l'ordre nerveux, c'est une sorte de sciatique. Je sens ma hanche, il faut bien la mobiliser". Le décathlonien avance donc dans l'inconnu au matin d'un quitte ou double où il n'a plus rien à perdre.