Rubén Baraja-Carlos Marchena, un duo de légendes blanquinegras au chevet du Valencia CF
Du 11 novembre 2022 au 25 février 2023, trois mois et demi se sont écoulés entre les deux dernières victoires en Liga du Valencia CF. Le succès contre la Real Sociedad samedi dernier (1-0) a mis fin à une période de disette de 8 matches dont 7 défaites. L'élimination en 1/4 de finale de la Copa del Rey à Mestalla contre l'Athletic (2-1) a également été l'une des grandes déceptions de la saison. Face à l'impuissance de Gennaro Gattuso puis de Voro, l'afición blanquinegra a augmenté la pression sur le propriétaire Peter Lim qui dirige le club depuis Singapour avec une manifeste constance dans la médiocrité. Le départ du président Anil Murthy après 5 ans d'incompétence crasse (2017-2022) et le retour de Layhoon Chan. complètement dépassée par la fonction de 2014 à 2017 malgré une personnalité beaucoup moins provocante, n'a en rien atténué la colère des tribunes.
Pour terminer la saison, deux profils ont été ciblés : Vicente Moreno Peris, l'homme des montées de Majorque et de l'Espanyol, et Rubén Baraja, légende vivante du club. Sans surprise, Lim a validé la venue de l'ancien milieu de terrain, malgré un déficit d'expérience et de résultats. Éloigné des terrains depuis 2020, "El Pipo" effectue ses débuts en Liga pour une mission maintien ardue avec un effectif perdu. Le natif de Valladolid n'est pas venu seul : il est accompagné de Carlos Marchena, autre monument local.
Le trouillomètre à zéro contre Getafe
Après la défaite en 1/4 de finale de Copa del Rey à domicile contre l'Athletic (2-1), Voro était apparu démuni face au manque d'engagement des Blanquinegros. Lui qui était toujours parvenu à redresser la barre lors de ses très nombreux intérims apparaissait sans solution. Alors que les dirigeants envisageaient de le laisser sur le banc jusqu'à la fin de saison, le club s'est finalement mis en quête d'un nouveau coach. Avec leurs portraits sur la façade de Mestalla, Baraja et Marchena sont arrivés plus en raison de leur passé glorieux dans la décennie 2001-2010 que de leurs succès comme techniciens.
Faire appel à de tels personnages est davantage fondé sur la mentalité que sur la tactique. A priori, c'est une solution court-termiste, du moins dans un premier temps. Pour l'heure, c'est une histoire de cojones, un mythe du football car, jusqu'à preuve du contraire, on ne marque pas des buts avec ses parties génitales. Dès le match à Getafe, un concurrent direct au maintien, le tandem nouvellement arrivé a pu se rendre compte du travail à effectuer pour redonner confiance à l'équipe. Le but de Borja Mayoral à la 82e minute n'a fait que confirmer la différence entre un club qui sait ce qui l'attend en début de saison et se donner les moyens de survivre et un autre qui, malgré tous les signaux envoyés saison après saison, n'a toujours pas compris que c'était désormais sa place dans la hiérarchie espagnole.
Le Camp Nou après le regain contre la Real Sociedad
La venue de la Real Sociedad à Mestalla est intervenue dans un moment encore plus délicat pour le Valencia CF puisque le capitaine José Gayà s'est blessé à Getafe et qu'Edinson Cavani était titulaire à l'Infirmerie FC depuis une bonne dizaine de jours. Cependant, les Txuri-urdinak sont coutumiers de réaliser un bon début de saison avant de progressivement baisser de niveau. Les Murciélagos en ont profité pour l'emporter grâce à un csc d'Igor Zubeldia (1-0). Une victoire essentielle mais qui ne résout rien des difficultés chroniques de l'équipe en attaque comme en défense.
Baraja et Marchena le savent mieux que quiconque : Valencia a toujours réussi grâce à sa défense et sa rigueur au milieu. Ces secteurs sont en jachère depuis trop longtemps et comme l'attaque ne parvient pas à compenser, la dégringolade est devenue inévitable. Pour l'heure, El Pipo veut s'appuyer sur les hommes de la maison comme Gayà, évidemment, mais aussi Hugo Guillamón au poste de 6 devant la défense : "il doit acquérir cette régularité, cette concentration pour corriger les situations et il en est capable car il est très intelligent", a estimé Baraja en conférence de presse ce samedi.
Cependant, la reprise en main doit être beaucoup plus large car, à l'heure actuelle, seul Samuel Lino, pourtant prêté par l'Atlético de Madrid, apporte de la vitesse sur son aile gauche. "Lorsque vous gagnez et que vous avez de bonnes sensations, l'équipe grandit au niveau de la confiance", a appuyé le coach che. Changer le "chip", c'est bien là l'une des priorités et le système en 4-1-4-1 qui devrait être proposé au Camp Nou permettra de quadriller le terrain contre un FC Barcelone certes vainqueur au Santiago-Bernabéu (1-0) jeudi en 1/2 finale aller de la Copa del Rey contre le Real Madrid mais qui pâtit de nombreuses absences et qui a dépensé beaucoup d'énergie pour défendre férocement pendant plus de 90 minutes. "Pendant la semaine, nous avons travaillé sur différentes situations, a affirmé Baraja. Il faut savoir prendre l'initiative et ne pas toujours être en retard. Il y a beaucoup de circonstances qui peuvent nous aider. On veut un VCF constant de la 1re à la 98e".
Au Camp Nou, les Blanquinegros n'auront rien à perdre contre le leader qui s'en était sorti à la dernière seconde à l'aller à Mestalla grâce à un but de Robert Lewandowski qui sera cette fois-ci absent. Après la victoire de Getafe contre Girona, Valencia commencera le match à la 19e place. Une défaite ne serait pas rédhibitoire mais un résultat positif conforterait le travail entrepris par Baraja et Marchena. Ça n'atténuera pas la fronde des supporters mais cela permettrait au moins de poser des bases dans un climat un peu plus serein.