L'Angleterre a été valeureuse, mais l'Afrique du Sud a fait parler la logique
Avant le choc France - Nouvelle-Zélande ce soir, place à l'apéritif, et il devait être de qualité. Car l'Angleterre, malgré deux prestations de qualité face aux Blacks puis aux Wallabies, voulait enfin retrouver le chemin de la victoire. Problème, c'est tout simplement l'Afrique du Sud, championne du monde en titre, qui se dressait devant le XV de la Rose pour une affiche de prestige.
Pourtant, les Anglais ont entamé le match avec une volonté claire de jouer et de porter le ballon. Et il leur a fallu moins de 4 minutes pour être récompensés. Alors qu'ils peinaient à progresser dans les 22 adverses, un coup de gaz de Marcus Smith et un jeu de passe-passe envoyait Ollie Sleightholme pointer en coin sous les vivas de la foule.
Les Boks étaient sous l'eau, avec notamment un jeu au pied totalement indigent. Mais il a suffi d'une action pour relancer la machine. Grant Williams, derrière son paquet d'avant, a vu une porte ouverte, s'est engouffré dedans avant de laisser sa carte de visite à Freddy Steward pour venir égaliser en beauté (12e). Et alors que Smith remettait les siens devant au pied, il se faisait contrer sur son dégagement dans la foulée - tout comme Jack van Poortvliet quelques secondes plus tôt, permettant à Pieter-Steph du Toit d'aller aplatir un deuxième essai assassin (17e).
Et le troisième n'allait pas tarder, les avants sud-africains concentrant la défense sur une aile avant un jeu au pied parfait pour Cheslin Kolbe, qui y allait de son essai (23e). Mais cela n'abattait pas les Anglais, qui redoublaient d'efforts pour agresser les Bocks au coeur du jeu, parvenant à leurs fins sur une intervention tranchante de Sam Underhill (26e). Après une telle entame, tout le monde avait besoin de souffler.
Néanmoins, les deux équipes continuaient d'avoir des intentions, mais moins de gaz pour les concrétiser. Les Bosks manquaient même une pénalité en bonne position, mais rentraient tout de même en tête aux vestiaires (17-19). Et rappuyaient sur l'accélérateur à peine revenus sur la pelouse. Une simple action en première main, trois passes pour décaler Kurt-Lee Arendse, qui s'en allait sur 40 mètres pour pointer en coin, mais la vidéo venait heureusement au secours de la Rose.
Un coup de semonce qui réveillait les Anglais. Marcus Smith variait parfaitement avec une chandelle impeccablement récupérée par Freeman, le début d'une séance de pilonnage en règle avant le renversement attendu pour l'essai sur l'autre aile signé Henry Slade (49e). Mais là encore, la vidéo intervenait pour un croc roll non nécessaire. Smith passait tout de même trois points dans la foulée pour remettre la Rose devant. Les Anglais, semblant avoir détecté une faiblesse sud-africaine sur les ballons hauts, abusaient du jeu au pied. Mais juste avant l'heure de jeu, une pénalité chanceuse de Handre Pollard voyait un nouveau changement de leader.
Le match sentait alors le KO, mais ce sont les Boks qui allaient frapper de nouveau sur une percée de Damian de Allende, qui envoyait Cheslin Kolbe mystifier la défense pour aller aplatir en coin (63e). Menés de 9 points, sur un fil, les Anglais ne semblaient plus avoir la moelle pour renverser le match, mais ils continuaient de tout donner au coeur du jeu, provoquant quelques fautes, et le jaune de Gerhard Steenekamp (69e) pouvait leur offrir une dernière occasion.
Mais ils la gâchaient de par une imprécision latente, la différence entre les grandes et les très grandes équipes. Rien à faire, l'Angleterre allait rendre les armes, malgré un dernier baroud d'honneur. L'Afrique du Sud s'impose finalement 20-29, et la réalité est cruelle pour les Anglais, qui auront tenu tête aux trois nations majeures de l'Hémisphère Sud cet automne... pour trois défaites.