Le XV de France s'est bien amusé contre des Japonais trop justes, place aux Blacks
Après une tournée d'été oubliable pour de nombreuses raisons, l'heure était venue de tourner la page pour le XV de France. Au programme, le début de la tournée d'automne avec le premier de trois matchs au Stade de France. Et le plus abordable, face au Japon, l'adversaire parfait pour monter en régime, à condition de rester sérieux. D'autant que Damian Penaud était forfait de dernière minute, l'occasion pour Théo Attissogbe de débuter en Bleu, tout comme Tevita Tatafu.
L'ambiance de feu a failli se faire cryogéniser en quelques secondes quand le premier par dessus de Antoine Dupont a été contré par Warner Dearns, qui n'a pas réussi à aller à dame. Un avertissement sans frais qui avait le mérité de faire rentrer les Bleus dans leur match, et cela ne tardait pas à se transformer en points quand Louis Bielle-Biarrey grillait la politesse au 15 japonais en tapant à suivre pour aller aplatir en coin (4e).
De quoi se libérer et tenter des choses, mais c'est d'abord sur un ballon gratté sur un contre ruck efficace que les Bleus déroulaient leur rugby, une intervention de LBB dans la ligne manquant d'envoyer Yoram Moefana à l'essai, avant que Thomas Ramos ne renverse parfaitement pour Émilien Gailleton, qui doublait la mise (10e). Le XV de France faisait admirer son jeu de passe et ses offloads, et après un nouveau contre ruck efficace signé Emmanuel Meafou, Alexandre Roumat venait au bon endroit au bon moment pour saler la note (20e).
Dès lors, le rythme retombait quelque peu, les Japonais en profitaient pour aller jouer enfin dans le camp tricolore, mais la défense se mettait au niveau de l'attaque. Et les Bleus ne tardaient pas à frapper de nouveau quand Louis Bielle-Biarrey recevait un ballon sur son aile, fixait deux défenseurs et envoyait Moefana, qui lui rendait la pareille pour un doublé (28e).
5 minutes plus tard, Peato Mauvaka s'offrait une combinaison incroyable de simplicité en touche avec Antoine Dupont et allait à dame sans opposition. Tout souriait aux Bleus, même la vidéo qui venait invalider pour un petit en-avant l'essai de Siosaia Fifita. À la pause, le match était déjà gagné (31-0).
Il n'empêche que les Bleus sont revenus des vestaires concentrés au possible, et après un premier maul efficace, l'animation de Dupont était parfaite jusqu'à trouver Jean-Baptiste Gros pour un essai de plus (42e). inarrêtables, les Bleus acculaient leurs rivaux, et en rajoutaient un par Dupont, mais logiquement annulé pour un en-avant. L'heure était alors venue pour un large turnover, le banc souhaitant participer à la fête. Un moment de flottement dont profitaient les Japonais pour placer un contre gagnant avec un essai en coin signé Harumichi Tatekawa.
Histoire de rappeler qui était le patron, Antoine Dupont plaçait une valise monumentale derrière sa mêlée mais mangeait un surnombre, heureusement sans conséquence puisque Paul Boudehent concluait en suivant le travail des avants (55e). Mais logiquement, les multiples remplacements désorganisaient le jeu français, en particulier en défense, et un groupé pénétrant bien senti envoyait Tevita Tatafu (le Japonais) derrière la ligne à l'heure de jeu. Mais la vidéo mettait encore son grain de sel. Heureusement, l'homonyme du pilier français était récompensé quelques instants plus tard, s'offrant une chevauchée et résistant au retour de Bielle-Biarrey (62e).
Là encore, les Bleus réagissaient, notamment par une superbe passe au pied de Dupont pour... Mauvaka, en position d'ailier, qui manquait d'y aller seul. Mais l'animation était parfaite pour déplacer le ballon, et c'est de nouveau Boudehent qui concluait en force (66e). Cette fois, les Bleus temporisaient largement, le travail étant plus que fait, pour tranquillement gérer leur avantage dans les dix dernières minutes.
Le XV de France s'impose 52-12, une issue logique tant l'adversaire n'était pas au niveau ce soir. Le retour des Bleus s'est bien passé, mais samedi prochain, contre les Blacks, ce sera une autre paire de manches, bien que cela permettra sans doute de savoir ce que cette équipe a dans le ventre.