Troisième victoire d'affilée pour les Bleus contre les Blacks, après un sacré match
Place au grand rendez-vous de la tournée d'automne pour le XV de France : un affrontement de facto toujours très attendu avec la Nouvelle-Zélande. Si les Bleus avaient remporté les deux dernières confrontations, ils souffraient de quelques absences et autres soubresauts internes, et devaient sortir un grand match, leur meilleur de 2024, pour l'emporter ce soir.
Le rythme était élevé dès la première action, mais elle coûtait cher : les Bleus perdaient Tevita Tatafu, les Blacks Samipeni Finau. Le combat s'engageait, et la France remportait un premier bras de fer en mêlée, ce qui permettait à Thomas Ramos d'ouvrir le score au pied (7e). Mais Ardie Savea bonifiait une tentative d'interception coupable de Gabin Villière pour lancer la première offensive des Blacks, avant de faire la décision sur l'aile pour envoyer le nouvel entrant, Peter Lakai, aplatir en force (9e).
L'entame française était bien vilaine, entre retards au soutien et imprécisions latentes. Mais les Bleus redressaient rapidement le tir, embrassaient l'intensité néo-zélandaise, ce qui leur permettait quelques grattages opportuns. On commençait à voir plus de rugby tricolore, notamment une passe au pied d'Antoine Dupont pour Louis Bielle-Biarrey qui aurait mérité meilleure fin, mais globalement, les Bleus étaient dominés. Et sur une mêlée fermée, Cam Roigard, plein de vice, chipait le ballon à Grégory Alldritt et s'en allait doubler la mise (28e).
Plus le choix pour les Bleus, il fallait se ruer à l'attaque. Ils choisissaient la méthode la plus simple : les avants devant, les arrières derrière. Après un pilonnage en règle, le cuir était opportunément écarté pour Romain Buros, qui fêtait ses débuts en Bleu par un essai (33e). Malgré un dernier coup de collier néo-zélandais, le XV de France rentrait aux vestiaires avec "seulement" 7 points de débours (10-17), en ayant été globalement copieusement dominé, ce qui laissait de l'espoir pour la suite.
Et les Bleus entendaient bien transformer cet espoir en points, entamant la deuxième période tambour battant. Une énorme percée signée Emmanuel Meafou donnait le ton, et à la première pénaltouche, Paul Boudehent se voyait propulsé derrière la ligne par le camion bleu (44e). Vexés, les Blacks imposaient à leur tour l'épreuve de force, agressant sans cesse la ligne d'avantage... pour se faire contrer sur un rare ballon tombé, astucieusement poussé par Ramos pour Louis Bielle-Biarrey, qui grillait la politesse à la défense et mettait un coup sur la tête des visiteurs (52e).
Le match devenait tactique, les points étaient souvent pris au pied, les fautes devenaient plus nombreuses, ce qui permettait aux Blacks de réduire l'écart. À 15 minutes du terme, Damian McKenzie passait sa troisième pour revenir à un point. Les deux équipes vidaient leur banc, avec notamment le passage annoncé de Dupont en 10 avec l'entrée de Nolann Le Garrec. De quoi lancer une fin de match de feu.
Ramos redonnait de l'air aux Bleus après un inutile neck roll néo-zélandais (73e), mais McKenzie lui retournait la politesse dans la foulée. Néanmoins, les Blacks devaient retourner jouer une fois dans le camp français pour avoir une chance de l'emporter. Le match devenait fou, avec un sauvetage de Villière sur une percée de McKenzie, puis un contre français qui échouait à 2 mètres de la ligne, avant un dernier ballon coffré pour enfin sceller le sort du match.
Un succès 30-29, mais pas un point c'est tout. Cette victoire, la troisième d'affilée contre les Blacks, est peut-être enfin le début d'une nouvelle ère, un an après l'échec cuisant du Mondial. À vérifier dès vendredi face à l'Argentine