L'équipe de France U20 masculine de rugby était encore aujourd'hui triple championne du monde en titre. Et elle pouvait largement, sur le papier, atteindre une quatrième finale consécutive. Mais pour cela, il fallait prendre le meilleur sur la Nouvelle-Zélande, qui avait remporté d'un petit point leur affrontement en poules voilà une dizaine de jours.
Rapidement, les Bleuets faisaient montre d'intentions de jeu claire. On ne prend pas les points, on joue. Et cela ne tardait pas à payer, puisqu'en moins de 4 minutes, Joé Quere Karaba trouvait un interstice derrière un ruck et s'en allait en terre promise. Trois minutes plus tard, un ballon de récupération parfaitement exploité voyait Hugo Reus éviter a touche acrobatiquement et servir avec de la réussite Charly Gambini, qui doublait la mise.
Cet élan était menacé par le carton jaune de Geoffrey Malaterre, et le premier essai néo-zélandais sur une erreur de réception, mais les Bleuets ne se relâchaient pas. Une action collective de toute beauté, initiée par une percée de Barnabé Massa, voyait Mathis Castro Ferreira aller à dame à son tour en bout de ligne (14e). Malgré tout, la défense n'était pas au niveau de l'attaque, et le renvoi était encore perdu. Les Baby Blacks ne tardaient pas à frapper de nouveau par Pledger (16e), laissant un goût d'inachevé.
Le rythme retombait enfin, et les deux équipes passaient en gestion, mais connaissaient des difficultés en conquête. Les Blacks étaient toutefois proches de réduire l'écart, mais un sauvetage désespéré renversait la situation, et sur la contre-attaquer, Reus délivrait un jeu au pied parfait pour Castro-Ferreira, qui signait un doublé (30e). Avec les points amassés par Reus au pied et une défense de fer, les Bleuets disposaient d'un sacré pécule à la pause (34-14).
Loin de faire tomber le rythme, les Bleuets repartaient au charbon et lançaient une incroyable séquence de plus de 20 temps de jeu, essorant les Blacks avant de trouver la faille en force pour le triplé de Castro-Ferreira (45e). L'écart était énorme, mais le jaune de Boye-Gallardo jetait de nouveau le trouble, avant d'être heureusement compensé par celui de Solomon, qui allait de surcroit être transformé en rouge au bunker (exclu pour 20 minutes avec la nouvelle règle).
Alors qu'on pense que l'affaire est faite, King Maxwell exploite ce moment de flottement et va pointer en coin (55e). De façon incroyable, les Bleuets n'arrivent plus à rien et semblent soudainement KO debout, encaissant un deuxième essai signé Tuivailala. On craint le pire, mais une interception salvatrice de Joé Quere Karaba permet à Mathis Ferté d'aller entre les perches, et de tuer pour de bon le match (64e).
Certes, les Blacks viendront inscrire un essai dans la foulée, mais Xan Mousques, à la réception d'un énième jeu au pied parfait de Reus, répondait du tac au tac, et la fin de match se déroulait sur un petit rythme, les jeux étant faits. L'équipe de France s'impose 55-31 et jouera vendredi une quatrième finale mondiale consécutive. Ce sera un Crunch contre l'Angleterre, mais les Bleuets seront les favoris, un statut mérité de par leur expérience et leur performance du jour. En espérant un nouveau feu d'artifice.
