L'Afrique du Sud résiste à la Nouvelle-Zélande et rafle sa quatrième Coupe du monde !
La Coupe du monde de rugby prenait fin ce soir au Stade de France. Outre un sentiment de tristesse légitime pour tout fan de rugby, dont le rédacteur de cet article, l'excitation de connaître le nouveau champion était présente. Nouvelle-Zélande contre Afrique du Sud, un choc majuscule et une quatrième étoile pour l'un ou pour l'autre. Le tout sous la pluie.
Mais le premier tournant ne met que deux minutes à arriver. Shannon Frizell se rend coupable d'un neck roll sur Mbongeni Mbonambi (qui sort sur l'action), et prend un jaune pendant qu'Handre Pollard ouvre la marque au pied. Vu les conditions, les deux équipes abusent du jeu au pied pour provoquer la faute, mais la conséquence logique est que le match n'est pas d'un très haut niveau.
Les Springboks appuient alors sur l'accélérateur, et agressent au près les All Blacks, ce qui leur rapporte trois points de plus (13e). Avantage annulé après une première offensive néo-zélandaise sur laquelle Ardie Savea passe proche de marquer, mais qui permet à Richie Mo'unga d'ouvrir le compteur des siens. Mais les fautes s'enchaînent, et Pollard ne se fait pas prier pour saler la note après une faute du même Savea (19e).
La finale tarde vraiment à décoller, le climat causant quelques maladresses et erreurs techniques. La touche néo-zélandaise ne fonctionne pas, les Boks gérant eux beaucoup par le pied de Faf de Klerk. La vidéo repasse alors à l'action en détectant un plaquage dangereux de Sam Cane, qui vaut un jaune aussi pour le capitaine des Blacks (29e), et un coup dur de plus pour la Nouvelle-Zélande.
Les Springboks intensifient alors leur pression pour profiter de la superiorité numérique, et la situation devient critique quand le jaune de Cane devient rouge et quand Pollard passe trois points de plus (35e). Mais paradoxalement, cela libère les Blacks, qui déferlent sur la défense et Ioane est même proche d'aplatir en coin. Mo'unga passe tout de même trois points de plus qui limitent clairement la casse à la pause (12-6).
Les Boks ne veulent pas jouer à se faire peur, et passent proches de marquer d'entrée, mais la gourmandise de Kolisi empêche de frapper un grand coup. Malgré tout, on sent les Blacks sur un fil en défense, un point souligné par une action qui voit Arendse passer proche de surprendre Beauden Barrett en coin. Néanmoins, un carton jaune logique de Siya Kolisi pour plaquage dangereux rééquilibre les débats (46e). Voilà qui réveille les Blacks, qui repartent au combat.
Mais ils ont l'outrecuidance de jouer à la main au lieu de prendre les points. Échec dans un premier temps, mais sur la continuité, Mo'unga enrhume de Allende et perfore la défense pour aller offrir l'essai à Aaron Smith. Un geste de génie par récompensé, l'essai étant annulé pour un en-avant préalable de Savea (55e). Les Blacks ne désarment pas, et sur un jeu au pied bien senti de Jordie Barrett, Tele'a fait un numero, met 3 défenseurs sur les fesses et envoie Beauden Barrett à l'essai (12-11 AFS, 59e).
Le suspense du match retrouve alors un second souffle, les Blacks tentant de profiter de leur ascendant retrouvé. L'Afrique du Sud passe en mode gestion, tentant de remettre la pression au pied, mais le jeu devient subitement haché par des en-avant en cascade. Pas de chichis dans le jeu des Blacks, qui ne visent qu'une pénalité bien placée pour passer devant.
Elle survient quand Kolbe se fend d'un en-avant volontaire et prend un jaune (73e), mais la faute est lointaine, et Jordie Barrett, malgré tout son punch, ne trouve pas la cible. La Nouvelle-Zélande donne tout, lance ses dernières offensives, mais les Boks sortent les barbelés, et résistent aux derniers assauts des Blacks pour lever les bras, enfin.
L'Afrique du Sud s'impose 12-11 au terme d'un match peu spectaculaire mais efficace, et se voit sacrée championne du monde pour la quatrième fois. Un titre conquis sur les points forts de cette équipe, qui n'a pas joué son meilleur rugby ce soir, mais qui a été bien plus pragmatique, comme en témoignent ses trois victoires par un seul point d'écart sur les matchs à élimination directe. Dommage pour les Blacks, qui meurent à un point du trophée William Webb Ellis, mais il fallait un vaincu ce soir.