L'Irlande a tout à perdre, l'Ecosse tout à gagner
Sur le papier, les favoris irlandais, impressionnants contre les Springboks (13-8) le 23 septembre à Saint-Denis, ne devraient faire qu'une bouchée des Écossais et terminer en tête de la poule B.
Les N.1 mondiaux au classement de World Rugby restent sur 16 victoires consécutives toutes compétitions confondues. Face à l'Écosse, la bande à Johnny Sexton a remporté ses huit dernières confrontations, avec un écart moyen de 14 points.
Une victoire propulserait le XV du Trèfle en quarts de finale. Une défaite et tout pourrait être rebattu, en fonction des bonus et de la différence de points. Certains scénarios élimineraient même l'Irlande du Mondial français. Une catastrophe industrielle pour une équipe qui vise ouvertement le titre, mais n'a encore jamais dépassé le cap des quarts.
"On veut gagner", a donc tranché le sélectionneur Andy Farrell en conférence de presse. Pas question de se faire peur quand on affiche de telles ambitions.
"Le plus facile pour se qualifier est de bien performer et de gagner le match, sans compter (…). C'est un match à élimination directe. C'est un huitième de finale", a insisté Farrell.
Pour ne pas avoir à sortir la calculatrice, le technicien anglais a rapiécé sa touche, indigente contre l'Afrique du Sud. Les six munitions égarées auraient pu coûter le match si les Springboks n'avaient pas laissé filer 11 points au pied.
Exit donc le talonneur Ronan Kelleher et le deuxième ligne James Ryan. Sans le dire, le sélectionneur a sanctionné le premier pour ses nombreux lancers erratiques et le deuxième pour ses annonces pas forcément judicieuses.
Derrière, Farrell n'a touché à rien, tant sa ligne de trois-quarts donne satisfaction avec Sexton infaillible en maître à jouer et un Bundee Aki au pic de sa forme. Pas question donc de tout chambouler alors que l'Écosse, réputée pour son dangereux jeu offensif, devra tout tenter pour renverser son rival.
Emballer la rencontre
"Il faut les respecter, car on ne veut vraiment pas perdre. (…) La complaisance ne peut pas s'immiscer dans ce groupe. Nous savons que l'Ecosse est une menace sérieuse. Nous serons aussi concentrés et appliqués que contre l'Afrique du Sud", a prévenu l'Irlandais James Lowe.
L'ailier chevelu et son coéquipier Mack Hansen auront fort à faire pour contrer leurs vis-à-vis Darcy Graham et Duhan van der Merwe, éclatants.
Après un premier revers contre l'Afrique du Sud (18-3), l'Écosse et son attaque débridée ont fait tourner les têtes face aux Tonga (45-17) et la Roumanie (84-0).
Et le sélectionneur Gregor Townsend aimerait bien que ça continue, samedi au Stade de France.
"Il existe deux scénarios qui mèneraient à notre qualification. L’un d’eux est de gagner d’au moins huit points et l’autre consiste à marquer plus d’essais, ce qui correspond à notre manière habituelle d'aborder les matches", a expliqué l'ancien N.10 du XV du Chardon.
L'Écosse y croit
L'entraîneur écossais a choisi d'aligner six avants sur le banc, avec un troisième ligne en plus.
"On sait que le match sera très physique et que la rapidité de déplacement du ballon est cruciale pour la réussite de notre attaque. Pour cela, on a pensé qu'un troisième ligne supplémentaire apporterait la fraîcheur, l'énergie et l'agressivité dont on aura besoin pour disposer de ballons rapides", a-t-il commenté, laissant peu de doutes sur ses intentions.
"On croit en les joueurs, en la force mentale de ce groupe et en leur état physique. Ils sont prêts à jouer leur meilleur rugby", a assuré l'Ecossais. "Pourquoi je n'y croirais pas ?"