La canicule ne décourage pas les supporters à Saint-Denis, Paris, Marseille ou Toulouse
L'ambiance était surchauffée dans le Stade de France avant le coup d'envoi, le président Emmanuel Macron voyant toutefois son discours de lancement de la Coupe du monde 2023 parfois couvert par des sifflets. Plusieurs heures avant le début de la rencontre, les supporters convergeaient déjà vers le stade. Jeff et son ami, originaires de Belgique comptaient bien voir les All Blacks s'imposer pour ce match d'ouverture.
"Certains de ses joueurs essentiels sont blessés mais la France a de grandes chances de remporter la Coupe", estime le Belge de 57 ans portant le maillot de la sélection néo-zélandaise et un kiwi en peluche à la main. Il va assister aux quatre matches de poule de son équipe fétiche (à Toulouse puis Lyon).
"Cela vaut vraiment le coup, comme toujours avec le rugby", lance dans un bar voisin, Kyle Ridchaw, 29 ans, un Néo-Zélandais qui a fait le voyage depuis les Antipodes.
"C'est une bonne façon de commencer", analyse-t-il à propos du match d'ouverture contre le pays hôte. "On va la gagner cette Coupe, cela ne fait aucun doute", affirme-t-il. Mais "ce soir, cela va être un match difficile car tout le stade va être pour la France".
À Marseille et Toulouse
À Marseille, plusieurs centaines de supporteurs arborant des maillots du monde entier ont commencé à se regrouper en début de soirée dans la "fan zone" installée en bord de plage, à l'Escale Borély, à 6 km du Vieux-Port.
Trois écrans géants permettent au public de suivre toutes les rencontres de la Coupe du monde. "L'endroit est magnifique. Avec le rugby, c'est toujours la bonne humeur et les gens se comportent bien", confie à l'AFP Henry Beukes, 65 ans, maillot sud-africain sur les épaules. Il a fait le voyage depuis l'Angleterre où il habite pour soutenir les Springboks ce dimanche au Vélodrome contre l'Écosse.
Dans le Village rugby de Toulouse, des milliers de personnes discutent autour des jeux pour enfants, commentent une action mythique de rugby pour tenter de gagner des places pour la Coupe du monde ou regardent l'un des écrans géants. "En tant que Toulousaine, je me devais de regarder ce match en bord de Garonne. Pourtant, je n'aime pas la foule mais là c'était spécial. La Marseillaise avec 40.000 personnes ce n'est pas pareil", explique Romy Cain, 30 ans.
Céline Benaiges, 46 ans et drapeau français peint sur son visage, est là aussi pour l'ambiance. "À défaut d'être à Paris, c'est plus sympa d'être ici avec tout le monde", ajoute-t-elle. "On attend depuis des mois la Coupe du monde et forcément ce match qui a une saveur particulière", dit-elle.
Musique et ambiance
À Paris, devant la scène positionnée aux pieds de l’obélisque de la place de la Concorde, Candice Boureix, jeune bretonne de 18 ans récemment arrivée dans la capitale pour les études, indique être "venue pour la musique, pour l’ambiance, pour le monde, je voulais voir tout ça". Elle précise n'avoir jamais vu avant de match de rugby.
Appareil photo en main, elle guette la scène où se succèdent chorégraphies de gymnastique des sapeurs-pompiers de Paris et les danses traditionnelles du groupe maori Te Matatini dans une ambiance de kermesse internationale. La célèbre place parisienne a été entièrement piétonnisée et compartimentée en deux zones organisées de part et d’autre de l’obélisque autour de quatre écrans géants. Elle peut accueillir ce vendredi soir jusqu’à 39.000 personnes.
Arborant le maillot de l’équipe du Japon, un sac à dos kaki et un drapeau nippon en guise de cape, Shin Ya, trentenaire grand et costaud, a été célébré à plusieurs reprises dès son arrivée sur la place par plusieurs autres supporters japonais joyeux. Son avion a atterri ce vendredi matin en France et il restera un mois "pour voir toute la compétition".
Le drapeau tricolore sur les joues, ce soir il est avant tout "là pour voir le match, un beau match et la meilleure équipe, un choix encore difficile" entre la France et les All Blacks pour lui.
Les brumisateurs disposés sur le fronton de certaines arcades à l’entrée du Village et au-dessus des comptoirs des bars, rencontraient un réel succès.