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La France s'est constituée un réservoir de joueurs parmi les meilleurs du monde

Sébastien Gente
Les Bleus superbes malgré les blessés.
Les Bleus superbes malgré les blessés.AFP
Malgré quatre puis cinq titulaires indiscutables en moins, le XV de France a maintenu son niveau et remporté avec panache son match d'ouverture. Une nouvelle preuve de la nouvelle profondeur dont le rugby fait preuve.

Il fut un temps... que les moins de 20 ans peuvent connaître. Le milieu des années 2010 avec son lot de déceptions pour le XV de France. Mais si l'on peut reprocher à Philippe Saint-André beaucoup de choses, il est une chose certaine : il avait moins de talent à disposition.

Vendredi soir, quatre noms manquaient à l'appel pour le match d'ouverture pour la Coupe du monde. Cyril Baille, Paul Willemse, Jonathan Danty et Romain Ntamack, tous blessés, tous indisponibles. Puis 10 minutes après l'entame, Julien Marchand a renoncé et hypothéqué sa compétition. 

Un tiers de l'équipe type sur le flanc, c'est énorme. Pourtant, comme à la parade, les Bleus ont gardé le cap et infligé une première défaite en poule de Coupe du monde aux All Blacks. Plus que la victoire, c'est la profondeur qui doit être saluée. 

Car 10 ans en arrière, ce n'était pas le cas. Et en particulier sur les postes clés. L'axe 2 - 8 - 9 - 10 - 15 est souvent appelée la colonne vertébrale d'une équipe, et pour les Bleus, il manquait le 10 puis le 2. Les remplaçants ont fait le métier, et l'on repense avec dédain à l'édition 2011, quand Morgan Parra était aligné en 10 lors de la finale, faute de mieux. 

Yachvili - Parra, une charnière avec deux n°9, symbole des maux de l'époque.
Yachvili - Parra, une charnière avec deux n°9, symbole des maux de l'époque.AFP

Désormais, la France regorge de talent sur ces postes. Quand la blessure de Romain Ntamack a été annoncée, la panique était relative. Parce qu'il y avait le choix entre Jalibert et Hastoy, parce que Ramos est une alternative crédible à ce poste si problème en cours de match, parce que des demis d'ouverture prometteurs comme Segonds, Carbonnel sont à la maison, parce que en dernier recours, Camille Lopez était disponible, Fabien Galthié n'avait aucune raison de trembler. 

Il est loin, le 1/4 de finale 2015 contre les Blacks, quand Saint-André avait aligné un Frédéric Michalak blessé à l'ouverture au lieu de Rémi Talès. Deux options pas crédibles, et une fessée méritée. Avoir un ouvreur français de niveau international dans son effectif est une volonté en Top 14. Et il y a une raison à cela. 

Les fameux JIFF, Joueurs Issus de la Formation Française. Pour être considéré comme un joueur JIFF, il faut soit avoir passé cinq saisons comme licencié à la fédération française de rugby avant l'âge de 21 ans, soit avoir passé trois saisons au sein d'un centre de formation entre 16 et 21 ans. Chaque club doit ainsi compter dans son effectif de référence au moins 55 % de joueurs JIFF. Une obligation qui a régénéré le rugby français. 

Une règle mise en place au début des années 2010, et qui n'avait pas que des partisans. Un certain Bernard Laporte notamment y était farouchement opposé. Alors manager de Toulon, il a gagné trois Champions Cup d'affilée, la dernière en 2015, en alignant 4 Français dans un XV de départ bardé de stars étrangères. Devenu président de la FFR, il s'est ensuite enorgueilli de la richesse du rugby français…

Mais force est de constater que cette règle a été efficace. Quand dans les années 2000, les clubs allaient chercher un étranger pour occuper un poste clé, désormais, ils ont plus de latitude à lancer un espoir local, qui progresse forcément en jouant à haut niveau. Quand on y repense, être forcé d'obliger ce genre de comportement qui tombe sous le sens pour pérenniser la formation française…  

Aujourd'hui, il n'existe sans doute aucun poste dans le XV de France où le titulaire n'a pas une alternative crédible en cas de blessure. Le Top 14 est homogène, malgré tous les problèmes de calendrier encore latents. Un plan longue durée mis en place opportunément et qui porte ses fruits au meilleur moment. Il faudra le saluer de nouveau en cas de sacre. 

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