La Namibie, étendard du rugby africain qui ne parvient pas à s'exporter
Connaissez-vous des joueurs de la Namibie ? Le plus célèbre est sans doute Jacques Burger, peut-être le seul à avoir percé au niveau international. Ancien joueur des Saracens, il a brillé en Angleterre, allant jusqu'à être nominé pour le titre de joueur européen de l'année 2014, et étant élu joueur de l'année de son équipe en 2011. Un destin brisé, qui a mis fin à sa carrière sur une commotion cérébrale en 2015, lors de la Coupe du monde.
La Coupe du monde. Une fois tous les quatre ans, on se rappelle que la Namibie domine le rugby africain - les Springboks ne jouant pas dans la même cour, et envoyant par exemple les amateurs pour disputer la Coupe d'Afrique. Une compétition que les "Welwitschias" survolent, ayant remporté les 6 dernières éditions.
Sauf que quand il s'agit de passer au niveau supérieur, l'écart est trop grand. Toujours pas la moindre victoire en Coupe du monde alors que la Namibiens en sont à leur sixième participation. Et s'il existe une possibilité sur le papier que ce grand évènement arrive lors de l'affrontement face à l'Uruguay, on n'ose y croire.
Là où l'Uruguay a bien résisté à la France, la Namibie a encaissé en cumulé un magnifique 123-11 après avoir croisé la route de l'Italie puis de la Nouvelle-Zélande. De très mauvais augure pour la suite, et donc pour ce dernier match contre "Los Teros". Car pour ce qui est de celui face à la France, la cause semble entendue.
Qu'est ce qu'il manque à la Namibie pour monter d'un cran dans la hiérarchie et enfin gagner en Coupe du monde ? Tout. Des infrastructures, un Championnat, un système de détection, une priorisation du sport au sein même du pays. Le parent pauvre de l'Afrique du Sud n'a obtenu son indépendance qu'en 1990, et si la proximité avec les Boks peut aider, l'écart de niveau entre les deux pays n'a eu de cesse de se creuser.
C'est pourtant un adversaire vaillant et tout sauf découragé qui va se présenter face aux Bleus ce soir. Gagner est impossible, et pourtant, malgré la grave blessure de Malan, les Namibiens vont y croire jusqu'au bout. Non pas à la victoire, mais au fait de tenir tête, par séquences, à l'un des favoris pour le Mondial.
Le but étant probablement de ne pas avoir l'impression d'être venu pour rien en France. La marge de progression n'est pas énorme, mais une victoire serait un premier pas. Alors, rendez-vous contre l'Uruguay, après sans doute avoir livré une performance pleine de fierté contre les Bleus !