La Nouvelle-Zélande remporte un match de légende contre l'Irlande, encore sortie en quarts
Choc cinq étoiles ce soir au Stade de France pour le deuxième quart de finale de la Coupe du monde de rugby. L'Irlande, n°1 mondiale, était logiquement favorite de ce sommet, mais il fallait sortir rien de moins que la Nouvelle-Zélande pour enfin rallier les demi-finales. Les Blacks semblaient retrouvés dans le jeu, et les Verts allaient devoir sortir leur plus beau rugby.
Mais ce sont bien les Néo-Zélandais qui démarrent tambour battant et imposent l'épreuve de force, lançant une première action à plus de 20 temps de jeu qui leur rapportent les trois premiers points (8e). Les Irlandais sont bousculés, commettent quelques imprécisions inhabituelles, et plus étonnant, ne sont pas dominateurs dans les rucks.
Ce qui leur vaut d'encaisser trois points de plus sur un coup de canon longue distance de Jordie Barrett (14e). L'Irlande réagit, pilonne la défense, mais les gratteurs blacks sont impériaux. Dominés sur leurs points forts, les Verts cèdent sur un petit par dessus de Beauden Barrett pour lui-même, qui débouche sur l'essai en bout de ligne de Leicester Fainga’anuku (0-13, 20e).
Sexton réduit immédiatement l'écart au pied, et les Irlandais sortent enfin la tête de l'eau. Malgré une conquête délicate, il avancent sur les impacts et parviennent enfin a trouver la faille sur un numéro de Bundee Aki après une période de domination (28e). De quoi lancer un combat dans lequel les Néo-Zélandais portent l'uppercut suivant.
Une première action avortée, puis une pénaltouche bien négociée et une action patiente pour envoyer Ardie Savea pointer en coin (34e). Mais Aaron Smith vient briser l'élan d'une interception mal sentie qui vaut un jaune. Illico presto, l'Irlande vient profiter de ce cadeau pour envoyer une pénaltouche, un groupé pénétrant solide et Jamison Gibson-Park profite de l'absence de son vis-à-vis pour ramener les Verts à un petit point à la pause (17-18).
Le début de deuxième période s'annonce crucial, et les Irlandais tentent d'enfoncer le clou avant le retour du carton jaune, manquant d'y parvenir d'une splendide passe au pied que Sheehan rate de peu. Revenus au complet, les Blacks relancent la machine, et le match va à 100 à l'heure. Et bascule une nouvelle fois du côté néo-zélandais sur un tour de passe-passe de Richie Mo'unga, qui enfume la défense sur 50 mètres et envoie Will Jordan à l'essai (54e).
Avec 8 points d'avance, les Blacks peuvent voir venir. D'autant que Sexton loupe rapidement une pénalité qu'il a mis 100 fois en carrière. Ça commence à sentir mauvais pour l'Irlande, qui envoie alors ses remplaçants au feu. Et réinvestit le camp adverse, enchaînant les temps de jeu et le situations dangereuses, jusqu'à envoyer un groupé pénétrant dévastateur qui provoque un essai de pénalité et un jaune pour Codie Taylor (64e).
Mais les Irlandais font un nombre inhabituel de fautes, et après un échec, Jordie Barrett redonne de l'air aux Blacks (70e). Ces derniers se mettent le feu tout seuls sur une relance avortée, donnant un groupé aux Irlandais contré par Beauden Barrett dans l'en-but. Les minutes défilent, la désillusion guette dans le camp irlandais, et les Verts lancent une ultime offensive désespérée, lançant leurs dernières forces dans la grande bataille, mais un dernier contest gagnant de la légende Sam Whitelock donnera la victoire à des Blacks retrouvés, et triomphants.
La Nouvelle-Zélande s'impose finalement 24-28 et rejoint le dernier carré. Un match somptueux, et une nouvelle déception pour l'Irlande, qui va dire au revoir à une génération exceptionnelle qui n'aura pas franchi le rubicond des quarts de finale. Les Blacks, eux, seront grands favoris face à l'Argentine, et peuvent ambitionner une nouvelle finale.
