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Le Stade de France n'a pas kiffé O'Keeffe

Flashscore, avec AFP
O'Keeffe ce samedi soir lors d'Angleterre - Afrique du Sud.
O'Keeffe ce samedi soir lors d'Angleterre - Afrique du Sud.EMMANUEL DUNAND/AFP
Des sifflets pour l'homme au sifflet: l'arbitre néo-zélandais Ben O'Keeffe, bouc émissaire de l'élimination des Bleus au tour précédent, a été hué par le public du Stade de France lors de la miraculeuse victoire sud-africaine sur l'Angleterre (16-15) samedi en demi-finale de la Coupe du monde.

Les tribunes de l'enceinte dyonisienne étaient encore largement clairsemées lorsque les premiers sifflets ont retenti à l'entrée de l'arbitre central sur le terrain pour son échauffement.

Ce n'étaient que les prémices de la soirée qui l'attendait et de la bronca qui a accompagné l'apparition de son visage sur les écrans géants, avec ceux de ses assistants, quelques minutes avant le coup d'envoi. De quoi mettre la pression sur le Néo-Zélandais de 34 ans, dont certaines décisions avaient été remises en question par les joueurs français après leur défaite en quart de finale le week-end dernier contre les Springboks (29-28).

D'une déclaration à chaud après la rencontre, le capitaine du XV de France Antoine Dupont, forcément frustré, avait allumé la mèche. "Je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitre parce qu'il a perdu le match, mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu aujourd'hui", avait-il regretté.

D'un déblayage litigieux de Pieter-Steph du Toit sur Jonathan Danty (17ᵉ) à un potentiel départ anticipé de Cheslin Kolbe pour contrer une transformation de Thomas Ramos (22ᵉ), les décisions d'O'Keeffe ont depuis été vues et revues, et commentées à toutes les sauces.

Le jeune officiel, docteur en ophtalmologie, est devenu le réceptacle d'une bonne partie des rancœurs françaises, comme l'avait été le Sud-Africain Craig Joubert après la finale perdue en 2011 contre les All Blacks, déjà d'un point (8-7).

"Jamais parfaits"

"Les arbitres ne sont jamais parfaits, on commet forcément des erreurs dans le jeu", s'est défendu O'Keeffe cette semaine dans un entretien à la chaîne néo-zélandaise Newshub, se disant sensible au caractère "émotionnel" des critiques françaises. "Les joueurs ont le droit de s'exprimer après le match. Des choses sont dites à chaud", a-t-il ajouté. "Mon match a été passé en revue, on essaiera d'en reparler et de remettre les choses en ordre."

Sa désignation, "au mérite", pour arbitrer la demi-finale de l'Afrique du Sud contre l'Angleterre a remué le couteau dans la plaie, encore béante, des supporters français.

L'homme en jaune a été copieusement sifflé samedi à chaque gros plan de lui sur les écrans du stade et chaque décision favorable aux tenants du titre, qui ont concédé trois pénalités de moins que les Anglais (8 contre 11). Maigre consolation : il n'a pas eu le monopole des huées tricolores, partagées avec les joueurs sud-africains, Cheslin Kolbe, Faf de Klerk et Eben Etzebeth en tête.

La prestation d'O'Keeffe, qui a su rester dans son match malgré le contexte hostile, ne devrait pas vraiment prêter cette fois à polémique. Considéré à l'heure actuelle comme l'un des meilleurs arbitres au monde avec l'Australien Angus Gardner, il n'officiera pas pour autant en finale la semaine prochaine : son pays, la Nouvelle-Zélande, y participera.

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