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Sébastien Chabal et Jonah Lomu, deux icônes qui illustrent la rivalité entre Bleus et Blacks

Sébastien Gente
La statue de cire de Chabal fait presque plus peur que l'original.
La statue de cire de Chabal fait presque plus peur que l'original.AFP
Chaque équipe a ses joueurs de légende, mais certains dépassent ce cadre pour différentes raisons. C'est le cas de Sébastien Chabal et Jonah Lomu, qui ont marqué à leur façon l'histoire du rugby de leurs nations, et qui représentent, à des époques différentes, l'antagonisme entre France et Nouvelle-Zélande, une des grandes rivalités du rugby moderne.

Et si ces deux-là s'étaient affrontés au top de leur forme... Au début du XXIe siècle, Jonah Lomu et Sébastien Chabal se sont vaguement croisés lors de deux test-matchs entre la Nouvelle-Zélande et la France. Le premier était une méga star, le second pas encore. Et leurs deux confrontations resteront anecdotiques.

Lomu, déjà sur sa fin de carrière, avait révolutionné le rugby au milieu des années 90. Un ailier taillé comme un 2e ligne avec une puissance et une capacité d'élimination rarement égalée depuis. Quand, lors de la Coupe du monde 1995, le All Black débarque en fanfare sur la scène internationale, le monde est stupéfait. 

Et particulièrement lors de la demi-finale face à l'Angleterre. Un sommet de sa carrière. Les Anglais sont prêts à relever le défi néo-zélandais, mais ils ne savaient pas ce qui allait leur tomber dessus. Un autobus. On ne verra que lui dans cette rencontre dans laquelle Lomu va inscrire 4 essais dans un style hautement caractéristique. En force. 

À l'époque - le rédacteur de cet article avait 12 ans - on voit un basculement dans la façon d'aborder le rugby. Pas besoin de plan de jeu, Lomu est le plan de jeu. Le trouver bien placé en position d'attaque, c'est l'assurance d'avancer, et souvent d'aller derrière la ligne. Ce match face aux Britanniques en est la parfaite illustration. Pas besoin d'attaquer la ligne d'avantage outre mesure, Lomu le fera mieux que vous. 

Un plan qui se retournera contre les Blacks en finale, les Boks ayant trouvé un moyen de limiter la casse. Mais qu'importe, le rugby tient enfin un énorme star mondiale pour lancer son entrée dans le professionnalisme. Interviews, célébrations, jeux vidéo, le train de la hype est encore présent aujourd'hui puisqu'il est le point de comparaison ultime quand un ailier devient étincelant.

Mais ce qu'il a surtout initié, c'est un changement de mentalité. Plutôt que d'apprendre la musculation à des joueurs du rugby, autant apprendre le rugby à des joueurs d'un fort beau gabarit. On trouvera ensuite à quel poste les faire jouer, pourvu que ce soit spectaculaire et efficace.

Sébastien Chabal n'est pas nécessairement impliqué dans ce raisonnement, ayant déjà débuté le rugby à cette époque. Mais son gabarit et son look feront de lui une coqueluche du rugby français, alors qu'il est loin d'en être l'élément le plus fondamental durant sa carrière.

Mais quand la Coupe du monde de rugby débarque dans l'Hexagone en 2007, il faut une figure, un visage pour représenter l'évènement. Pas titulaire indiscutable en raison se sa propension à faire trop de fautes, il a cependant acquis une notoriété quelques mois avant... face à la Nouvelle-Zélande. 

En deux actions seulement. Deux plaquages. Sur le premier, il désintègre Chris Masoe, pas le plus petit gabarit de l'équipe. Mais sur le deuxième, il brise tout simplement la machoire d'Ali Williams. Sa réputation nait aussi rapidement que sa barbe pousse : Caveman vient de naître. C'est fou ce qu'une longue barbe peut provoquer comme effets. 

Et durant le grand rendez-vous en France, elle lui vaut de voir le public grogner à chaque prise de balle, notamment contre la Namibie, quand il inscrit un essai "à la Lomu" en transperçant la défense adverse sur 50 mètres. C'est le rugbymen le plus connu en France à ce moment-là, alors même qu'il est rarement titulaire, et qu'il n'a finalement eu que peu d'impact sur le parcours des Bleus. Mais la notoriété ne s'arrête pas à ce genre de détails. 

Deux icônes qui ont un point commun : un maigre palmarès. Ils n'ont jamais été champions du monde, et c'est quand même une hérésie que deux des rugbymens les plus connus du rugby moderne n'aient pas remporté le titre suprême. Malgré trois Tri Nations pour l'un, et deux Tournois des Six Nations pour l'autre, cela reste insuffisant. 

Malgré tout, quand on pense France - Nouvelle-Zélande en rugby, voilà deux noms qui sortent rapidement du chapeau. C'est donc en Nouvelle-Zélande que la légende de Chabal est apparue, sans compter que lors de la revanche durant la Coupe du monde 2007, l'image du Caveman défiant du regard le haka est célèbre dans le monde entier - et ce alors qu'il était remplaçant.

Lomu, lui, avait mis toute l'équipe de France sur les fesses lors de la demi-finale de 1999, mais ce sont les Bleus qui avaient réalisé l'exploit ce jour-là. Malgré tout, les highlights de ce match restent ancrés dans la mémoire, parce qu'il avait tout emporté lors d'un match de légende, l'un des plus beaux de l'histoire de la Coupe du monde. 

Désormais, les noms les plus connus sont des Antoine Dupont et des Beauden Barrett, deux références mondiales à leur poste. Mais en aucun cas détenteurs du charisme de leurs prédécesseurs. Lomu et Chabal ont ancré leur réputation au plus profond de l'imaginaire collectif, pas toujours pour les bonnes raisons. Il n'empêche, et s'ils avaient réellement joué l'un contre l'autre... Ou mieux : et s'ils avaient joué ensemble ?

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