Battu d'entrée à domicile, que peut espérer Toulon dans cette Rugby Champions Cup ?
Commencer par une défaite est dérangeant. Commencer par une défaite à domicile est embarrassant. Mais commencer par une défaite à domicile, à la sirène, dans une rencontre globalement dominée contre un ancien vainqueur de la compétition, c'est le pompon. C'est pourtant ce qui est arrivé au RC Toulon le weekend dernier pour l'ouverture de la Rugby Champions Cup.
La réception d'Exeter était l'occasion parfaite de signer un retour fracassant dans la compétition, après sa victoire en Challenge Cup. Après avoir concédé le premier essai, les Varois ont passé la surmultipliée, menaient de 13 points à la pause, mais ont été absents à la reprise, concédant l'essai de la défaite au buzzer, et ce n'est peut-être même pas la pire nouvelle.
Remplaçant au coup d'envoi pour lancer le demi de mêlée écossais Ben White, Baptiste Serin, à peine entré en jeu, est ressorti aussi sec. Si l'on craignait que le bras soit fracturé, c'est finalement l'épaule qui a été touchée. Au moins quatre mois d'absence, ce sera le tarif pour le demi de mêlée international, qui peut donc faire une croix sur le Tournoi des 6 Nations, et peut-être même que la phase finale de cette Champions Cup lui passera sous le nez.
Si tant est que le RCT y soit. Car la suite du calendrier est tout sauf facile. À commencer par le match de ce vendredi, sur le terrain de Northampton. Les Saints, en lutte pour le Top 4 en Premiership anglaise, ont signé un coup d'éclat lors de la première journée, en allant s'imposer sur le terrain de Glasgow, une équipe en forme, puisque deuxième du redoutable United Rugby Championship.
Un adversaire qui ne craindra donc pas la visite du club toulonnais. Bien que renforcé par l'arrivée de Melvyn Jaminet, qui doit encore trouver sa place, et celle de Leicester Fainga'anuku, Toulon se déplacera en outsider. Mais même si une défaite ne sonnerait pas la fin des illusions de qualification, elle compliquerait sérieusement la suite des opérations.
Parce que dans le système actuel, recevoir en phases finales le plus longtemps possible est crucial. Et en cas de défaite ce vendredi soir, avant de recevoir le Munster et d'aller à Glasgow en janvier, le RCT pourra faire une croix sur cette option, et même s'il devait se qualifier, ce serait sans doute pour se déplacer chez un cador en 8ᵉ de finale. C'est donc le moment de rectifier les comptes, sans quoi le mois de janvier pourrait bien être sans saveur.