L'Union Bordeaux-Bègles dans une situation paradoxale avant la Rugby Champions Cup
Pour l'instant, la saison de l'Union Bordeaux-Bègles est sur de bonnes bases. La formation girondine est aux portes des barrages, 5 victoires pour 4 défaites en Top 14, un jeu souvent séduisant, une recrue phare qui marque essais sur essais, un potentiel indéniable, rien d'alarmant à première vue.
Mais cette saison, l'UBB ne peu pas se contenter d'un exercice "moyen", ou encore encourageant. Cette saison, elle doit passer pour de bon dans la cour des grands. Celle qu'on lui promet d'intégrer depuis la saison 2019/2020, celle de l'arrivée de Christophe Urios, quand le club survolait le Top 14 avait d'être le grand cocu de l'arrêt des compétitions à cause de la pandémie de Covid-19.
Depuis, Urios est parti, lâché par ses cadres, et le club a amassé deux demi-finales de Top 14 et une de Champions Cup. De quoi se positionner parmi les places fortes de l'Hexagone rugbystique, mais cela est censé être une étape, pas la finalité. Or, pour l'instant, et comme souvent, l'UBB produit du jeu, mais cela ne se traduit pas en résultats.
Le bilan brut est ce qu'il est, mais ce que l'on peut déjà noter, c'est que l'Union a dû attendre samedi dernier pour remporter son premier succès à l'extérieur en Top 14. Sur la pelouse d'Oyonnax, les Grenats ont souffert, plié, et ne doivent leur succès qu'à une invraisemblable méprise de leurs rivaux en fin de partie.
Sans ce coup du sort, l'UBB aurait abordé la coupure européenne en 10e position du Top 14. Un rang qui aurait donc été indigne de ses ambitions. Une situation paradoxale, surtout, car la formation girondine a frappé fort cet été : retour de Yannick Bru en France pour prendre en charge les rênes de l'entraînement, et surtout, arrivée de Damian Penaud, arraché à l'ASM pour franchir un cap avec un des meilleurs finisseurs du monde.
Sur ce point là, c'est une réussite : l'ailier du XV de France est déjà en tête du classement des marqueurs d'essais, avec 7 réalisations, sachant qu'il n'a joué que quatre matchs ! Mais ce n'est pas la seule arme absolue, puisque la révélation de la Coupe du monde, Louis Bielle-Biarrey, est de retour lui aussi, tout comme la charnière Maxime Lucu - Mathieu Jalibert.
Or, cette attaque flamboyante, ou en tout cas supposée l'être, n'a franchi qu'une seule fois la barre des 30 points dans un match : contre la lanterne rouge, Perpignan, dans un match où l'UBB s'est faite peur toute seule après avoir marché sur la première période, grâce notamment à un fameux quadruplé de Penaud. Ce qui a été le principal sujet de conversation d'après match. L'arbre qui cache la fôret, déjà ?
Après ce match, Penaud a tenu un discours cohérent : il est là pour finir, et il le fait bien. Certes, l'UBB est la sixième défense du championnat, avec moins de 25 points par match encaissés. Mais cela semble précaire, surtout au vu de la concurrence qui règne dans l'Hexagone. Surtout en tournant à plus de dix pénalités concédées par rencontre.
Par chance, la Champions Cup débute, et l'Union dispose de deux premiers matchs abordables. Un déplacement au Connacht, qui n'a gagné qu'un seul de ses quatre derniers matchs, suivi de la réception de Bristol, qui vient tout juste de mettre fin à une série de cinq défaites consécutives. L'occasion de lancer pour de bon la saison ?
On le sait, dans le rugby de club, gagner un trophée est extrêmement compliqué. Et l'UBB, si tant est qu'elle commence à devenir performante sur le plan européen, va devoir sans doute choisir une compétition plutôt que l'autre, au risque de tout perdre. Mais la Champions Cup, à la formule alambiquée, ne serait-elle pas plus adaptée pour avoir une chance de soulever un trophée, enfin ? Premiers éléments de réponse ce vendredi soir en Irlande.