Quelle version de l'Aviron Bayonnais pour ses débuts en Rugby Champions Cup ?
L'Aviron Bayonnais, depuis son retour en Top 14 en début de saison dernière, ne cesse de surprendre. Une première saison conclue à la 8e place, bâtie sur une solidité presque sans faille à domicile (une seule défaite en 13 réceptions) derrière des cadres solides et une belle force collective. On attendait l'acte II, souvent compliqué pour les promus, avec impatience.
Certes, le classement est en retrait (10e), mais avec "seulement" 4 réceptions, toutes gagnées, l'Aviron est en accord avec son tableau de marche. Voilà cependant que la Champions Cup, la première de l'histoire du club basque, pointe le bout de son nez. Et l'on se demande si Bayonne va la jouer à fond.
En cause, le comportement de l'Aviron la saison passée, lors de la Challenge Cup, deuxième compétition européenne de rugby de club. Certes, elle n'a pas le prestige de la première, mais le vainqueur de ce tournoi décroche un billet pour la Champions Cup. Une belle carotte donc, surtout quand on vient d'un Top 14 dense et disputé. D'ailleurs, c'est la victoire de Toulon dans cette compétition la saison passée qui a offert à Bayonne son ticket pour la grande coupe.
Sauf que le staff avait clairement décidé de privilégier le Top 14 et de faire l'impasse sur l'Europe. Résultat, des équipes bis alignées, 4 défaites en 4 matchs sur un score moyen de 32-7. Personne ne leur en a tenu rigueur, la justification de ne pas avoir un effectif assez profond pour jouer sur les deux tableaux en tant que promu était alors parfaitement entendable.
Mais cette saison, il semble compliqué d'envisager une telle issue. Déjà parce que cela donnerait une mauvaise image du rugby français à l'international, la Champions Cup étant 100 fois plus médiatisée que sa petite soeur. Mais aussi parce que dans un objectif légitime de stabilisation dans l'élite française - qui semble bien engagé - un peu d'expérience ne fera pas de mal.
C'est ce qui sera au menu de ce samedi soir, sur la pelouse du Munster. Un géant européen, rien de moins. Vainqueur de cette compétition à deux reprises au coeur des années 2000. En retrait, certes, ces dernières années, mais toujours redoutable de par son jeu d'avants, à fortiori à domicile.
“Ceux qui joueront devront en profiter un maximum. Ce sera hyper bénéfique pour l’expérience du groupe et du club. Quels que soient les résultats, cela servira” a déclaré Camille Lopez à Rugbyrama. On ne saurait dire autrement.