Rugby Champions Cup : Montpellier tombe les armes à la main après prolongations à Exeter
Des trois clubs français engagés en 8e de finale, le Montpellier HR était sans doute le moins bien loti. Déjà parce que c'était le seul à se déplacer, mais surtout parce qu'il jouait sur le terrain d'Exeter. Anciens vainqueurs de la compétition, les Chiefs était favoris, mais au vu du scénario de La Rochelle hier par exemple, tous les espoirs étaient permis.
Néanmoins, la sortie du talonneur Painga'Amosa après deux minutes ne semblait pas la meilleure nouvelle. Mais son remplaçant, Curtis Langdon, ne va pas tarder à se signaler, à l'origine du lancer sur pénaltouche, et à la conclusion d'une action parfaitement menée pour ouvrir le score d'une prise de balle pleine d'à-propos. Un gros coup suivi d'un second, puisqu'après un débordement de Lam, l'action est parfaitement renversée jusqu'à l'autre aile où Vincent Rattez pointe en coin.
0-12 après 10 minutes, on n'en croit pas nos yeux. Exeter est K.O debout sur son propre terrain. Bien entendu, les locaux finissent par réagir, notamment par leurs avants. Même si la défense montpelliéraine résiste, elle ne peut résister à une belle séance de pick'n'go conclue par Scott Sio. Mais pas de quoi paniquer pour autant.
Montpellier repart à l'assaut, et manque de marquer un troisième essai. Mais Exeter revient dans le match pour de bon grâce à ses avants, qui provoquent le carton jaune de Daquwaqa. Les Anglais insistent, et Sam Simmonds, dans son style caractéristique - en force - trouve la faille et met les siens devant. Dans un ultime effort, Montpellier lance une ultime action, avec bénéfice, puisqu'elle débouche sur un carton jaune pour Slade, et sur une pénalité de Garbisi qui maintient les Héraultais devant à la pause (14-15).
L'énorme coeur montpélliérain
On se demande a quoi va ressembler la deuxième période. Mais Montpellier apporte rapidement la réponse, grâce à Serfontein qui met un bouchon monumental sur son vis-à-vis. Trois passes plus loin, Zach Mercer aplatit en bout de ligne, mais l'essai est refusé pour une obstruction préalable. La vidéo est cruelle avec Mercer, qui se fait expulser trois minutes plus tard pour un plaquage dangereux.
Il en faut plus pour décourager les champions de France, qui remettent trois points par Garbisi. Mais Exeter, désormais en supériorité numérique, appuie sur l'accélérateur, et parvient à ses fins sur un petit numéro de Tom Wyatt en bout de ligne. Exeter repasse devant d'un point, rageant mais on veut encore y croire.
Malheureusement, la réalité revient en pleine figure du MHR. Exeter insiste devant, et parvient à trouver une nouvelle fois la faille par Iosefa-Scott en force. Il reste 15 minutes et ça sent le roussi. Pourtant, Montpellier ne renonce pas et tente des coups, mais pêche par maladresse. Jusqu'à la 72e minute, quand après une action confuse, Thomas Darmon réussit à pointer en coin. Une fois encore, l'essai est refusé pour un en-avant préalable.
Montpellier donne tout, et lance une nouvelle offensive d'envergure qui débouche sur l'essai de Nouchi. 3 points de retard, trois minutes à jouer, soit le temps nécessaire pour lancer une ultime offensive désespérée. Quatre minutes après la sirène, Forletta perd le ballon, mais Carbonnel vient provoquer une ultime pénalité à 45 mètres, que Garbisi convertit pour envoyer tout le monde en prolongations.
Que c'est cruel
Galvanisés par ce retour d'outre-tombe, les Héraultais tentent de mettre la pression. Exeter a du répondant, notamment Sam Simmonds qui manque d'aller à dame, repris par une défense pleine d'à-propos. Exeter trouve son second souffle, va dans l'en-but mais ne parvient pas à aplatir. Rien n'a été marqué après 10 minutes.
Problème, le règlement. Puisque Exeter a mis un essai de plus, c'est eux qui seront qualifiés si le score reste nul. Ce qui pousse Carbonnel à tenter une pénalité de plus de 55 mètres, qui passe juste sous la barre. Mais alors qu'on pense la situation irréversible, un dernier assaut montpelliérain est bonifié pas le même Carbonnel; qui aplatit l'essai de la gagne.
Du moins le croit-on. Car Exeter lance à son tour une dernière offensive désespérée. Et insiste, insiste, jusqu'à ce que Yeandle ne finisse par percer la muraille montpelliéraine. Avec la transformation, Simmonds ramène les siens. Montpellier s'incline aux essais marqués après un nul 33-33 et quitte la Champions Cup en 8e de finale. Il y aura des regrets, c'est une évidence, car le niveau était là, mais le champion de France a pêché par manque de lucidité et maladresse pour rivaliser pendant 80 minutes.