En deux temps, le XV de France s'impose au Pays de Galles et relève la tête dans le Six Nations
Le XV de France n'avait plus de chance de remporter le Tournoi des 6 Nations. Mais il restait tout de même deux matchs pour relever la tête après l'effroyable match nul contre l'Italie. Première escale au Pays de Galles, chez un adversaire à la recherche de son premier succès dans cette édition, l'occasion pour Fabien Galthié d'enfin procéder à quelques expérimentations.
Conséquence logique, premier ballon = premier cafouillage qui coûte trois points. Pas la meilleure façon de débuter. Pour se rassurer, les Bleus orchestrent une longue phase de conservation, plus de 20 temps de jeu pour aller chercher la faute et égaliser. Malheureusement, la défense cède bien trop facilement quand Rio Dyer s'infiltre dans la défense et profite d'un plaquage manqué et d'une forme d'apathie pour aller entre les perches (11e).
Vexés, les Bleus se ruent dans le camp gallois et ne tardent pas à passer trois nouveaux points, mais la touche ne tourne pas encore à plein régime, ce qui gâche des munitions. Les Bleus ne désarment néanmoins pas, et lancent une nouvelle action d'envergure, parvenant à destabiliser la défense galloise pour aller trouver Gaël Fickou, qui gagne son face-à-face avec Costelow et pointe en coin (22e).
On pense les Bleus relancés, on a tort. Un simple coup de rein suffit pour que Owen Watkin mystifie trois défenseurs et offre un nouvel essai à Tomos Williams, bien venu au soutien (26e). Le match est spectaculaire, un coup de pied bien senti de Nolan Le Garrec force les locaux à concéder une mêlée à 5, que le n°9 va lui-même conclure entre les perches, en filou pour remettre les Bleus devant (30e).
Et le Breton ne s'arrête pas là et gratifie le Principality d'une superbe chistera qui manque de déboucher sur l'essai de Louis Bielle-Biarrey. Des beaux gestes, mais aussi quelques manquements, et des fautes bêtes comme un en-avant évitable sur la dernière action : le XV de France mène à la pause (17-20), mais rien n'est fait.
Laborieux mais nécessaire
Preuve en est faite sur un nouvel oubli défensif dès le retour des vestiaires. Costelow puis Williams perforent la défense, et sur l'aile, Joe Roberts conclut le travail (44e). Encore une fois, le début de période est mauvais. Les Bleus réagissent, mais les passes ne sont pas assez assurées. Alors ils changent la première ligne, remettent du rythme, jouent une partition équilibrée entre avants et trois quarts, et destabilisent la défense, ce qui manque de déboucher sur un essai, mais Barré trébuche sur un Gallois au moment de récupérer l'offrande de Ramos (54e).
Sur la mêlée suivante, les avants font le travail et Grégory Alldritt aplatit en force, mais la vidéo vient mettre son grain de sel (56e). Cette belle période de domination débouche sur zéro points, une bien vilaine affaire. Damian Penaud se charge de rallumer le courant sur une magnifique percée, ce qui permet à Ramos de ramener les Bleus à un point à l'heure de jeu.
Mais on le sent, l'ascendant est français. Un nouveau déboulé de Penaud rallume l'étincelle, les avants pilonnent et trouvent enfin l'ouverture grâce à la puissance de George-Henri Colombe (64e). Cette fois, les Bleus sont sur la bonne voie, et font définitivement basculer le match 4 minutes plus tard, quand Romain Taofifenua contre la sortie de camp galloise et va s'offrir l'essai du break et du bonus offensif.
La messe est dite, les Bleus ont eu de la réussite, c'est indéniable, mais le jeu a gagné en fluidité après la pause. Néanmoins, il aura fallu le temps que tout se mette en place, et l'apport des remplaçants a fait basculer le match, comme le démontrera l'essai de Maxime Lucu à la sirène après un énième énorme travail de Penaud. Le XV de France s'impose 24-45, sa deuxième victoire, et relève la tête après le nul catastrophique contre l'Italie. De belles fondations pour Fabien Galthié, qui devra encore transformer l'essai samedi prochain contre l'Angleterre.