L'après-rugby très fusion du chef Lo Cicero, alors que le Six nations bat son plein
Inutile de chercher l'ex-pilier de la Nazionale dimanche à Lille parmi les spectateurs du France - Italie comptant pour la 3ᵉ journée du Tournoi des six nations.
Lo Cicero, 47 ans, fuit les villes, Rome en particulier. Il s'est établi dès la fin de sa carrière en 2013, en pleine campagne du Latium, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale italienne.
"C'est bon de vivre à la campagne tranquillement sans avoir la pression de la ville", sourit Lo Cicero au bord du lac de Bracciano, non loin de la ferme de 13 hectares où il vit avec sa femme et ses deux enfants en bas âge.
Barbe finement taillée et lunettes de vue stylées, l'ancien joueur du Stade toulousain (2001-2003) et du Racing 92 (2007-2013), particulièrement affûté ("J'ai arrêté ma carrière à 118 kg, aujourd'hui je pèse 93-94 kg"), y fait pousser du safran et élève six ânesses qui aident des enfants souffrant du trouble du spectre de l’autisme.
Ce ne sont que deux des très nombreuses activités de celui qui est toujours surnommé "Le Baron", en référence au titre de noblesse de sa famille sicilienne.
"À contre-courant"
"Je suis ce que j'adore faire, je fais les choses sans pression, je travaille dur, mais je fais les choses avec beaucoup de passion", répond-il quand on lui demande quelle est désormais son activité. "Ma famille est ma priorité (...) Je suis un saumon, je vais toujours à contre-courant", complète-t-il dans son français fleuri.
Sur son improbable CV, on trouve un imposant paragraphe répertoriant ses expériences en cuisine et un autre consacré aux émissions de télévision qu'il a présentées et auxquelles il a participé.
Remarqué lors de ses participations à des émissions culinaires et passé par une école de cuisine, Lo Cicero, plutôt que d'ouvrir son propre restaurant, ce qui aurait nuit à sa vie de famille, est consultant. "Je travaille avec des restaurants qui veulent changer leur menu, leur façon de travailler. On conçoit le menu, je forme l'équipe", explique celui qui a porté à 103 reprises le maillot azzurro entre 2000 et 2013.
"Dans le monde de la cuisine, ils adorent notre manière de faire équipe en rugby (...) Dans ce milieu, tout le monde n'accepte pas de travailler en équipe", remarque-t-il.
Une première pour sa dernière
L'homme de télévision Andrea Lo Cicero a eu ou a encore sur des chaînes italiennes ses propres émissions de cuisine, de jardinage et a participé en 2023 à l'émission "Isola dei Famosi", un jeu de téléréalité et d'aventure mettant aux prises pendant deux mois et demi des célébrités italiennes au Honduras.
"J'ai terminé à la 3ᵉ place. Je l'ai vécu comme une expérimentation sociale, tu vois des gens qui ne font rien dans la vie et qui continuent à ne rien faire même dans ce genre de contexte extrême", fait-il remarquer. Et le rugby dans tout ça ? Il ne joue plus, mais a son diplôme d'entraîneur en poche et regarde des matches à la télévision.
L'évolution de l'arbitrage, en particulier sur les plaquages, les prestations de la Nazionale en mêlée et en touche ou le peu de considération que les instances italiennes témoignent selon lui à sa génération, le chagrinent.
"On a amené le rugby italien à ce niveau et on est tous dehors, moi, Castrogiovanni, Bergamesco", fait remarquer celui qui, pour son dernier match en sélection, a participé à la première victoire de la Nazionale contre l'Irlande (22-15) le 16 mars 2013.
La récente arrivée de l'Argentin Gonzalo Quesada au poste de sélectionneur est une bonne chose : "On est latins, physiquement comme les Argentins et les Français, il faut qu'on joue comme eux", insiste-t-il.
Avant d'évoquer un énième projet : une émission de télévision associant cuisine, rugby et télévision, "un jeu avec des joueurs qui feraient des recettes de leurs pays".