Malgré un Tournoi des Six Nations tumultueux, Fabien Galthié garde le cap et ses ambitions
On a le potentiel, les joueurs, le talent pour rivaliser avec les meilleurs", a-t-il assuré malgré l'impression mitigée laissée par le XV de France : les Bleus ont terminé à la deuxième place du Tournoi après avoir fini sur une bonne note contre l'Angleterre (33-31), mais ont été balayés par l'Irlande (38-17) en ouverture de la compétition et ont livré un nul piteux contre l'Italie (13-13).
Fabien Galthié a notamment insisté sur le traumatisme de la douloureuse défaite d'un point en quart de finale du Mondial contre les Springboks (28-29), pas digérée par ses joueurs au moment de débuter le Tournoi, pour expliquer son choix de reconduire la majorité de ses cadres plutôt que d'amener du sang neuf, comme il l'a fait en fin de Tournoi.
"Comment expliquer à des joueurs qui ont perdu un match sur du contenu sportif mais aussi sur des décisions arbitrales qu’ils ont perdu leur place ?", s'est interrogé Galthié, indiquant au passage avoir discuté avec Ben O'Keeffe, l'arbitre néo-zélandais de ce match, qui, a-t-il rapporté, n'était "pas du tout satisfait de sa performance".
Un quart de finale pas digéré
Le sélectionneur a cependant reconnu "des signaux faibles" qui auraient pu l'alerter lui et son staff, expliquant avoir retrouvé des joueurs rincés physiquement par l'enchaînement des matches et mentalement par cet échec en quart. "Je vais citer Thomas Ramos: Quand on a vu les images (du quart de finale, NDLR), ça nous a fait mal", a rapporté Galthié, qui a estimé que "les joueurs n'avaient pas fait ce travail d'acceptation, de dépassement, de digestion comme le staff a pu le faire".
Pour effacer leurs doutes, le sélectionneur a donc choisi de les protéger. "Souvent quand je perdais, je me disais que c’était la dernière fois que je mettais le maillot de l’équipe de France", s'est souvenu l'ancien international, qui a donc choisi de renouveler sa confiance à ses joueurs.
Pas question non plus de se passer de ses cadres, y compris les trentenaires comme le pilier droit Uini Atonio ou le deuxième ligne Romain Taofifenua. "Ça serait dommage que l'âge soit un critère éliminatoire", a t-il déclaré, répétant son mantra: "Notre ambition est d'amener quasiment la totalité de cet effectif en capacité de jouer la Coupe du monde 2027".
Préserver ses cadres
Pour cela, il y aura cependant "un travail de fond à mener avec eux et leurs clubs", pour éviter que les cadences infernales du Top 14 et de la Champions Cup n'usent trop les organismes. Un chantier qui sera au programme des prochaines discussions entre la Ligue nationale de rugby (LNR, qui représentent les clubs) et la Fédération, censées élaborer de nouvelles conventions sur la mise à disposition des internationaux.
Outre les nouveaux venus qui ont brillé dans le Tournoi, comme le deuxième ligne Emmanuel Meafou, le demi de mêlée Nolann Le Garrec, le centre Nicolas Depoortère ou l'arrière Léo Barré, d'autres jeunes joueurs qui n'ont pas encore eu l'occasion de saisir leur chance, auront une carte à jouer lors des prochaines échéances du XV de France : un match contre une sélection mondiale en juin à Bilbao, deux rencontres en Argentine et un déplacement à Montevideo contre l'Uruguay en juillet.
Avec toujours en tête la fameuse "flèche du temps" chère à Fabien Galthié, avec comme objectif cette fois la Coupe du Monde 2027 en Australie et des ambitions toujours plus élevées. "80% de victoires sur cinq ans, c'est bien. Redevenir une nation majeure du rugby mondial aussi", a estimé Galthié. "Mais les titres, quand on rentre à Marcoussis, il en manque. On n'a qu'une envie, remplir la vitrine, on se bat pour ça".