Nul très décevant pour le XV de France, qui a failli se faire crucifier à la sirène par l'Italie
Retour du Tournoi des Six Nations, retour du XV de France. À Lille, les hommes de Fabien Galthié voulaient enchaîner après leur succès contestable en Écosse. L'Italie, toujours sans victoire, ne devait pas représenter un obstacle majeur, mais l'objectif était surtout de poursuivre le redressement et de rester dans la course au classement général.
Sous un toit fermé, les Bleus tentent d'entrée de s'installer dans le camp italien, et font preuve d'ambition dans le jeu. Pour preuve ce lancement à l'entrée des 22 avec de nombreux temps de jeu rapides et bien enchaînés, jusqu'à ce que le capitaine Charles Ollivon trouve la faille avec l'aval de la vidéo (6e). mais cet essai précoce ne libère pas pour autant les Bleus, qui toussottent encore, comme sur une percée de Mathieu Jalibert mal conclue par Jonathan Danty sur l'autre aile (12e).
Néanmoins, la mêlée rapporte rapidement trois points de plus. Le 8 de devant est dominateur, offre des rampes de lancement, que le reste de la troupe par maladresse ou mauvais choix. Définitivement, la première période des Bleus n'est pas convaincante. Pourtant, les avants, eux, sont au rendez-vous, pilonnant sans relâche, mais que d'en-avant ! Pire encore, Jalibert est contraint de sortir après la demi-heure, touché au genou.
Pourtant, les Bleus passent la majeure partie de leur temps dans les 22, voire dans les 5 mètres adverses. Mais il y a toujours une maladresse, une passe mal assurée, quelque chose qui empêche le deuxième essai. Ça tourne au vinaigre en fin de première période, quand Danty oublie de se baisser sur un plaquage, ce qui lui vaut un jaune et le fameux bunker, ce qui offre trois points aux Italiens et conclut une première mi-temps bien décevante (10-3).
Et comme on pouvait le craindre, le jaune s'était transformé en rouge, et les Bleus allaient jouer 40 minutes à 14. Rapidement, les Bleus prennent les points au pied, ce qui ne laisse aucun doute sur les objectifs : gagner quoi qu'il en coute. Cela manque de prendre du plomb dans l'aile quand Menoncello suit un coup de pied de Garbisi, mais est trop court pour aplatir (47e).
Le bal des remplacements débute alors, mais la fluidité n'arrive pas avec les finisseurs. Certes, les Bleus tentent de remettre du rythme, et trouve quelques ouvertures, mais la justesse dans les transmissions et dans les rucks se fait encore attendre. Du coup, les Italiens reviennent à sept points à l'heure de jeu, et la crispation se fait sentir. Et le pire arrive sur une relance formidable de Transalpins décomplexés, qui ont lancé le jeu de leurs 22 mètres, une action formidable conclue en bout de ligne par Ange Capuozzo, qui ramène la Squadra Azzura à égalité à 9 minutes du terme.
Cette fois, c'est l'alerte rouge. Les Bleus n'y sont plus, balbutient leur rugby, pire, les avants se font châtier en mêlée. On se demande comment ils vont s'y prendre pour gagner ce match, alors ils tentent de donner de l'air au cuir, font bouger la défense adverse. Mais leur dernière tentative a pour conséquence de se faire pénaliser sur un grattage italien, et Paolo Garbisi, après la sirène, envoie la pénalité de la gagne sur le poteau. Nul 13-13, le coup est passé près, mais pour la première fois de son histoire, le XV de France n'a pas battu l'Italie à domicile dans le Tournoi des Six Nations.