Un dernier Crunch pour la route avant la fin du Six Nations 2024 pour le XV de France
Le contexte
Il ne faut pas rêver à la victoire finale dans le Tournoi des Six Nations 2024. Pour soulever le trophée, il faudrait que la France batte l'Angleterre avec le bonus, sans point supplémentaire pour la Rose, ceci combiné à une défaite sans bonus de l'Irlande à domicile contre l'Écosse, et en remontant près de 80 points de goal average ! Autant dire que cela semble râpé, et le fait même d'être "en course" pour le trophée avec une défaite et un nul en quatre matchs relève quasiment du miracle. Logiquement, en début de match, ces minuscules espoirs auront déjà de plus disparus.
Malgré tout, les enjeux sont là. Premièrement, la deuxième place qui sera acquise en cas de victoire, ce qui ferait donc un cinquième Top 2 d'affilée. Mais surtout, la suprématie dans le Crunch contre une équipe anglaise certes euphorique après sa victoire sur l'Irlande samedi, mais qui a encore les fesses rouges du 10-53 encaissé à Twickenham l'an dernier, et qui n'a plus gagné en France depuis 2016. Du prestige donc, et la continuation des progrès entrevus au Pays de Galles, voilà de quoi faire pour les Bleus
Les compositions
15. Léo Barré - 14. Damian Penaud, 13. Gaël Fickou, 12. Nicolas Depoortere, 11. Louis Bielle-Biarrey - 10. Thomas Ramos, 9. Nolan Le Garrec - 7. Charles Ollivon, 8. Grégory Alldritt (cap), 6. François Cros - 5. Emmanuel Meafou, 4. Thibaud Flament - 3. Uini Atonio, 2. Julien Marchand, 1. Cyril Baille.
Remplaçants : 16. Peato Mauvaka, 17. Sébastien Taofifenua, 18. George-Henri Colombe, 19. Romain Taofifenua, 20. Alexandre Roumat, 21. Paul Boudehent, 22. Maxime Lucu, 23. Yoram Moefana.
15. George Furbank - 14. Tommy Freeman, 13. Henry Slade, 12. Ollie Lawrence, 11. Elliot Daly - 10. George Ford, 9. Alex Mitchell - 7. Sam Underhill, 8. Ben Earl, 6. Ollie Chessum - 5. George Martin, 4. Maro Itoje - 3. Dan Cole, 2. Jamie George (cap), 1. Ellis Genge
Remplaçants : 16. Theo Dan, 17. Joe Marler, 18. Will Stuart, 19. Ethan Roots, 20. Alex Dombrandt, 21. Danny Care, 22. Marcus Smith, 23. Manu Tuilagi
Le joueur à suivre : Uini Atonio
Après la désillusion de la Coupe du monde, le pilier droit rochelais avait annoncé sa retraite internationale, avant d'en être dissuadé par le staff de l'équipe de France. Il est vrai qu'il occupe un poste d'importance, et qu'il est depuis plusieurs années une pièce maîtresse du pack français. Mais à 33 ans, est-il titulaire parce qu'il est encore une valeur sûre, où par manque de concurrence ?
La question se pose avec la présence sur le banc de George-Henri Colombe... son remplaçant à La Rochelle. Mais ce dernier et Dorian Aldegheri semblent trop justes pour occuper une place de titulaire sur un poste aussi exposé. En tout cas, il n'a pas l'air traumatisé par le débat, ayant déclaré en conférence de presse "Je suis là pour accompagner les jeunes. Mon avenir ? On verra, je suis ouvert à tout. Si c'est mon dernier match, c'est ainsi, et je serai tout de même content. Et si le staff a besoin d'un pilier droit cet été en Argentine, je suis toujours là." S'il sera compliqué d'aller jusqu'en 2027, il pourra profiter de ce match pour prouver qu'il demeure essentiel.
La clé du match : le combat
Et ça tombe bien, car Uini Atonio devrait être sur le devant de la scène. Faisant partie de la troupe qui avait massacré le XV de la Rose l'an dernier, il devrait s'attendre à un retour de bâton. Car les Anglais ont retrouvé une certaine force dans ce domaine, faisant plus que tenir tête à l'Irlande samedi dernier avant d'enfoncer les Verts sur la dernière action gagnante. Le 8 de devant, menés par les inusables Maro Itoje et Jamie George, a repris du poil de la bête.
Un défi à la hauteur du XV de France, qui a retrouvé un équilibre devant avec une deuxième ligne Flament - Meafou qui était très attendue, et qui a prouvé sa solidité. Désormais, le 8 de devant semble inamovible, et surtout complémentaire. La mêlée a démontré qu'au complet, elle n'avait rien à envier à personne, et sera prête pour un rude combat ce samedi soir. Un combat dont pourrait dépendre l'issue de la rencontre.
Pronostic
L'affaire s'annonce donc serrée, et l'orgueil des Anglais ne doit pas être sous-estimé. Laver l'affront, tel sera l'objectif. Steve Borthwick a beau déclarer que "La France reste l'une des meilleures équipes du monde et nous posera un grand défi", on voit mal l'Angleterre ne pas tout donner pour finir elle aussi sur une bonne note. Néanmoins, il faut rappeler que les Bleus n'ont toujours pas gagné à domicile cette année, une hérésie qu'il convient de corriger. Une victoire de la France avec moins de dix points d'écart reste l'issue la plus probable, histoire de donner un peu de joie au public, qui en a bavé depuis quelques temps.