23e titre pour le Stade Toulousain, qui a étrillé l'UBB en finale du Top 14
Le dénouement de la saison de Top 14 avait lieu au Stade Vélodrome de Marseille, une fois n'est pas coutume. Un favori, le Stade Toulousain, qui n'avait plus perdu en finale depuis 2006 (6 titres dans l'intervalle), et qui avançait sûr de sa force. Mais pour sa première finale, l'Union Bordeaux-Bègles n'entendait pas se présenter en victime expiatoire, et espérait créer la surprise.
Ce qui a donc eu pour conséquence de voir les deux équipes ouvrir le jeu d'entrée. Mais en finale, chaque erreur se paye cash. Et une touche cafouillée par l'UBB dans son propre camp offre une munition royale à Toulouse qui varie parfaitement le jeu jusqu'à trouver l'ouverture par Thibaut Flament. Comme souvent, Antoine Dupont est le premier relayeur, et enfume la défense pour aplatir le premier essai (6e).
Pire pour l'UBB, Tevita Tatafu prend jaune sur la même action, ou comment rater son début de match. Heureusement, Maxime Lucu passe rapidement trois points pour atténuer cet état de fait, mais c'est sans compter sur la réponse de Thomas Ramos. Malgré tout, Toulouse a la main sur le match, et frappe de nouveau en prenant la pénaltouche plutôt que les points, un choix payant après une longue séquence qui verra Peato Mauvaka pointer en coin sur l'autre aile (21e).
La leçon est rude pour l'UBB, qui sombre deux minutes plus tard sur une combinaison d'école pour lancer Dupont dans l'intervalle. Le capitaine joue au pied et enrhume trois défenseurs pour planter le troisième essai toulousain. Toulouse a-t-il tué le match en trois minutes ?
On a tendance à le croire, tant l'UBB a du mal à se relever. Pourtant, les Girondins jouent leurs ballons, mais manquent cruellement d'inspiration. Toulouse fait tomber le rythme à l'expérience, avant de réaccélérer brutalement avant de rentrer aux vestiaires, et manque même de plier le match quand l'UBB bafouille une énième touche, mais Mauvaka ne parvient pas à aplatir, laissant un semblant de suspense à la pause (22-3).
Effectivement, les Girondins reviennent parés des meilleures intentions, mais restent bien trop maladroits et indisciplinés et offrent rapidement trois points de plus à Ramos. Toulouse remet un coup de gaz pour enterrer définitivement l'UBB, qui résiste cependant pour ne pas encaisser une trop grosse déculottée. Le rythme du match tombe alors fortement, les Bordelais multipliant les en-avant et mauvais choix.
Le jeu toulousain reste dominant, mais quelques petites erreurs gâchent des opportunités de planter le 4e essai. Mais il finit par arriver sur une énième action initiée par Dupont, et bonifiée par Romain Ntamack qui envoie Thomas Ramos à l'essai au pied (64e).
N'en jetez plus, la coupe est pleine. L'UBB a lâché, et se voit de nouveau punie 4 minutes plus tard sur un groupé dévastateur dont s'extrait Julien Marchand. À peine le temps de souffler que Clément Vergé, à peine entré, se fend d'une interception décisive qui permet à Blair Kinghorn de saler la note (70e). Le record de points en finale est battu (40 pour Biarritz en 2006 contre... Toulouse), la boucle est bouclée.
Les titulaires sortent, les remplaçants se mettent dans l'ambiance, et Kinghorn perfore une nouvelle fois, ouvrant la porte à Ramos qui s'offre un doublé. c'est l'hallali, la digue a cédé et David Ainu'u vient porter le coup fatal en fin de match. Un cauchemar pour l'UBB, qui a totalement explosé, et après la sirène, le Stade relance de son en-but et vient humilier totalement son rival sur un magnifique essai de 100 mètres signé Ange Capuozzo.
Le Stade Toulousain s'impose finalement 59-3 et remporte son 23e Bouclier de Brennus. Soir de doublés pour les Rouge et Noir, qui non seulement conservent leur titre en Top 14, mais signent de plus le doublé en 2024, un mois après leur triomphe en Champions Cup. La meilleure équipe de France et d'Europe a encore frappé, et tout le monde doit s'incliner.