La Rochelle trouve l'UBB sur la route du doublé
Le vainqueur affrontera Toulouse, qui s'est logiquement qualifié pour la finale grâce à une démonstration de force contre le Racing 92 (41-14) vendredi au stade d'Anoeta de Saint-Sébastien, en Espagne.
Les Rochelais avaient dignement célébré l'an dernier la première Coupe d'Europe de leur histoire. Un peu trop peut-être. Empreintés physiquement et mentalement, ils avaient vu leur parcours en championnat s'arrêter net deux semaines plus tard en barrage à Toulouse (33-28).
Leur deuxième étoile continentale, décrochée le mois dernier à l'issue d'un incroyable retournement de situation face au Leinster (27-26), à Dublin, a encore été bien arrosée. Voire plus.
Mais les hommes de Ronan O'Gara, directement qualifiés dans le dernier carré du Top 14, ont cette fois eu trois semaines pour s'en remettre et se concentrer sur le doublé Coupe d'Europe-championnat, seulement réalisé à trois reprises jusque-là (Toulouse en 1996 et 2021, Toulon en 2014).
"On n'avait peut-être plus aussi faim après ce premier titre pour le club. On en avait aussi beaucoup profité", reconnaît le centre international Jonathan Danty. "Malheureusement, on n'était pas qualifié directement en demi-finale et on avait dû rejouer très rapidement après. Tout ça a amené à un échec collectif".
"C'est pour ça qu'après la finale contre le Leinster à Dublin, on s'est dit qu'on était passé à côté l'an dernier, mais qu'on était en bonne posture cette année pour réaliser quelque chose qui serait énorme", ajoute-t-il. "Ce sont des choses qui arrivent très rarement dans une carrière donc quand on en a l'opportunité, il faut essayer d'aller au bout".
"Personne ne nous attend"
Le Stade rochelais, deuxième derrière Toulouse de la phase régulière du championnat malgré quelques accrocs inhabituels à domicile (trois défaites), se présente légitimement en position de force à Saint-Sébastien.
D'autant que son adversaire, sixième et dernier qualifié, pourrait presque se contenter d'être là après être passé par toutes les émotions cette saison.
"On a eu des hauts, on a eu des bas. On a eu des moments très faibles, on a eu des moments où on était plutôt bien", résume le jeune talonneur girondin Maxime Lamothe. "C'est vrai que sur des matches comme ça, personne ne nous attend et j'ai l'impression que c'est la place qui nous va le mieux".
Lorsque son volubile manager Christophe Urios a été limogé en novembre, l'UBB pensait davantage à son maintien dans l'élite qu'à une troisième demi-finale consécutive.
Mais les anciens adjoints Frédéric Charrier et Julien Laïrle, qui retrouveront leur mentor à Clermont la saison prochaine, ont progressivement réussi à redresser la barre.
"On est sous pression depuis des mois et atteindre la qualification nous a permis de nous libérer", estime Charrier. "La victoire à Lyon (32-25 le week-end dernier en barrage) doit nous donner encore plus de confiance".
Les Girondins n'ont "pas de complexe d'infériorité" à nourrir contre leur "voisin" rochelais, assure Maxime Lucu malgré leurs trois défaites d'affilée du printemps 2022 ou la correction reçue en mars dernier (36-6) devant leurs supporters au Matmut Atlantique.
"Ce n'est pas une équipe qui nous fait peur à chaque fois qu'on la joue", insiste le demi de mêlée international. "Si on les regarde, on connaît tous le score : ça sera 40 points".