Le printemps venu, le Stade français voit tout en rose avant le sprint final
À sept journées de la fin de la phase régulière, le club parisien (1ᵉʳ, 59 pts), dont l'armoire à trophées compte 14 Boucliers de Brennus, dispose d'atouts de choix pour espérer se qualifier directement pour les demi-finales du mois de juin.
L'envie de "se raconter une histoire"
Pour l'ancien centre international du Racing (1990-1996) et du Stade français (1996-1997) Denis Charvet, désormais consultant pour RMC Sport, le club parisien est en effet premier "un peu à la surprise générale".
Selon lui, à travers ce parcours, on reconnait bien là la "patte" de Labit et Ghezal, arrivés ensemble en provenance du XV de France en novembre après le Mondial-2023, avec "une certaine discipline, mais aussi le fait de vouloir se faire plaisir ensemble : cette équipe est animée d'un vrai sens commun, d'une volonté de se raconter une histoire".
Et souvent, ajoute-t-il à l'AFP, "ce sont ces équipes-là, résilientes, formées d'une bande de copains talentueux, qui gagnent" un titre, comme cela avait été le cas en 2015, lors du dernier sacre des Soldats Roses, sous la houlette de l'Argentin Gonzalo Quesada.
Une infirmerie vide
"On a la chance d'avoir un effectif quasiment au complet, avec 42 joueurs présents à l'entraînement", confiait Ghezal avant la rencontre face au LOU samedi (22-13). "Malgré l'enchaînement des matches, j'arrive à faire tourner et à gérer les périodes de repos."
Cet atout permet au club parisien d'avoir à disposition un banc de remplaçants performant qui fait souvent la différence en seconde période, comme cela a été le cas samedi face aux Lyonnais, qui avaient mené 6-0 à la pause.
C'est "un groupe homogène", qui dispose "d'un gros gros pack, le meilleur peut-être en France actuellement et, même si leur ligne des trois-quarts ne rivalise pas avec celle de Bordeaux-Bègles ou du Stade toulousain", ajoute Charvet, "il y un vrai collectif qui peut poser problème à n'importe quelle équipe".
Une défense à la sauce Gustard
Arrivé à l'été 2022, l'ancien troisième ligne anglais, désormais spécialiste de la défense, Paul Gustard, passé par le staff des Sarracens et du XV de la Rose, est pour beaucoup dans l'efficacité dont fait preuve le club parisien dans ce secteur.
Actuellement meilleure défense du Top 14 (322 points encaissés en 19 journées, soit près de 17 points en moyenne par match), le Stade français "construit sur cet aspect toutes ses victoires" (13), souligne Denis Charvet.
"Notre défense, c'est plus qu'un système, expliquait en février à l'Equipe le pilier Moses Alo-Emile. Il y a un truc plus profond pour que chacun ait envie de se donner à bloc pour les quatorze autres."
Un calendrier allégé
Éliminé rapidement de la Champions Cup après avoir terminé dernier sa poule, le club de la capitale a disposé de plages de repos bénéfiques, contrairement à ses adversaires directs que sont le Stade toulousain, le Racing 92 ou La Rochelle, tous trois encore en lice en coupe d'Europe.
Lors de la période internationale des "doublons", durant laquelle seuls deux de ses joueurs (le deuxième ligne Paul Gabrillagues et l'arrière Léo Barré) ont rejoint les Bleus, le Stade français n'a perdu qu'une seule fois en six journées.
D'où un confortable matelas de treize points sur l'actuel dernier qualifiable pour la phase finale, le Stade rochelais (6ᵉ, 46 pts).
Pour Ghezal, c'est clair : "on a la capacité de s'éviter les barrages", contrairement à la saison dernière. À l'issue de la phase régulière, le club avait terminé à la 4ᵉ place, puis s'était fait éliminer aux portes du dernier carré par son voisin et rival du Racing.
Certes "ils sont dans une position favorable" mais, nuance Charvet, "il leur manque sans doute une expérience collective, un vécu commun et ça, ça compte toujours en demi-finale".