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Lyon attend de son club de rugby qu'il devienne un acteur majeur en Top 14

Baptiste Couilloud et les Lyonnais attendus au tournant.
Baptiste Couilloud et les Lyonnais attendus au tournant.ČTK / Panoramic / Valentina Claret
Très ambitieux, le Lyon OU est en dents de scie depuis plusieurs saisons. Alors que le Top 14 devient chaque saison de plus en plus impitoyable, le club rhodanien va devoir accélérer pour continuer à jouer les premiers rôles, et ce dès ce soir contre l'Union Bordeaux-Bègles.

La saison de Top 14 ne pouvait pas mieux commencer pour le Lyon OU. Samedi dernier, les joueurs de la capitale des Gaules sont allés chercher une victoire de qualité sur la pelouse de Montpellier. Tout n'a pas été parfait, notamment en défense, mais la capacité d'action et de réaction des hommes de Fabien Gengenbacher était à saluer. Surtout quand on jette un oeil sur la dernière saison... 

À la même époque l'an dernier, le LOU sortait de deux saisons qui laissaient à penser qu'il s'était enfin installé parmi les barons du Top 14. En 2021/2022, le parcours en Top 14 n'était pas réjouissant, avec une 9e place, mais au bout de la saison, un inoubliable sacre en Challenge Cup, le premier et unique titre continental du club, qui attendait un trophée majeur (sans dénigrer les trois titres de Pro D2) depuis son deuxième et dernier titre de champion de France... en 1933.

En 2022/2023, fort de cet élan, Lyon va sortir une saison de très haut niveau. Derrière les indiscutables mastodontes toulousains et rochelais, le LOU sera tout simplement le chef de la meute. C'est bien simple, il terminera à la troisième place de la phase régulière, sa meilleure performance en Top 14 (même si le LOU était 2e au moment de l'annulation de la saison 2020), au terme d'un exercice magnifié par une ligne arrière sensationnelle, l'éclosion de Ethan Dumortier, la confirmation que Josua Tuisova est un monstre, une charnière Baptiste Couilloud - Léo Berdeu incroyable de régularité, et on en passe. 

Problème, depuis ce dernier match de saison régulière gagné avec le bonus contre Bayonne qui avait permis aux Lyonnais d'arracher la 3e place, plus rien ne va. Alors que le LOU avait assuré via ce résultat un barrage à domicile, il n'a pas été à la hauteur de l'évènement, s'inclinant 25-32 contre... l'Union Bordeaux-Bègles (après avoir mené 17-8 à la pause). Ce n'était malheureusement que le début des ennuis pour le club lyonnais, qui semblait pourtant bien parti pour s'installer au très haut niveau national malgré cette défaite frustrante. 

Quelques jours plus tard, le manager Xavier Garbajosa était démis de ses fonctions, après seulement un an de présence. Motif ? Tout reste flou à ce jour, mais à l'époque, L'Équipe avait fait part d'énormes problèmes internes, une source affirmant que l'ancien international avait été "victime d'un lynchage" de la part du "gang des Lyonnais", référence à une équipe de gangsters des années 70 sévissant dans la région. 

Une sacrée ingratitude de la part des joueurs, certains se gaussant en public comme Lima Sopoaga, qui affirmait quelques jours après à l'AFP "C’est fait maintenant et j’en suis très content pour le club, pour les gars qui sont toujours là, parce que l’environnement n’a pas été terrible pendant une bonne partie de la saison. C’est mieux pour tout le monde." Le tout avant de s'en aller quelques jours plus tard couler une retraite dorée au Japon, ou comment se moquer du monde. 

Le LOU a alors fait le choix d'aller chercher un... Grenoblois, Fabien Gengenbacher, qui avait toutefois joué une saison en Rouge et Noir dans sa carrière. Mais jamais il n'avait entraîné en Top 14, son seul poste de manager avait été en Pro D2 (à Grenoble, justement) et l'on se demandait s'il était l'homme idoine pour maintenir le LOU dans les hauteurs. La saison dernière a donné un élément de réponse. 

Lyon a terminé la saison avec la deuxième pire défense du Top 14 (seul Oyonnax, relégué, a fait pire) sans réellement compenser en attaque. Seulement deux victoires sur les 7 premiers matchs de la saison, qui était déjà quasiment terminée en décembre. Certes, les Lyonnais sont sortis des poules de Champions Cup... pour mieux se faire froisser en 8e. Quelques branlées mémorables en prime (51-20 à Perpignan), une 11e place finale après avoir craint pour son maintien, et tout une montée en puissance à jeter aux oubliettes. 

Perte d'attrait, départs de cadres historiques (Demba Bamba, Romain Taofifenua...), la saison ne se présentait pas sous les meilleures auspices. Certes, la victoire de la première journée est un signe encourageant, mais il faut garder à l'esprit qu'elle a eu lieu sur la pelouse de Montpellier, peut-être la seule équipe à avoir plus déçu que Lyon la saison dernière. 

Il est donc difficile de juger si le LOU est parti pour une belle saison. L'effectif ne semble pas meilleur que la saison passée, mais le club a fait l'effort de prolonger sa charnière sur le long terme, et a au moins rajeuni le groupe pro. Des signaux envoyés pour le futur, mais quid du présent ? 

Car pour performer en Top 14, encore faut-il y rester. Et la saison passée a prouvé de nombreuses choses à ce sujet. Notamment que le niveau est de plus en plus dense. Pas moins de 9 équipes ont atteint la barre des 60 points, une première. Mais cinq des six clubs ayant terminé dans le Top 6 en 2022/2023 ont fait de même la saison suivante. L'absent ? Le LOU. 

Une base de hiérarchie semble donc se dessiner. Le Stade Toulousain, quatre fois champion de France sur les 5 dernières années, est bien sûr un ton au dessus. Mais le Stade Rochelais, le Stade Français, le Racing 92 et bien sûr l'Union Bordeaux-Bègles ont pris place parmi les cadors, les barons, et sont solidement implantés. Mathématiquement, il ne reste plus qu'une place de barragiste disponible, et Toulon, voire Clermont, semblent bien mieux outillés pour s'y rendre. 

La saison s'annonce donc incertaine. Mais elle pourrait prendre une bonne tournure. Pour cela, il faudra battre l'UBB ce soir. Voilà qui bouclerait la boucle de 16 mois que le LOU n'aurait pas souhaité vivre, alors que le futur était prometteur. Mais voilà, la troisième plus grande ville de France n'a toujours pas de club à la hauteur de son statut, et le temps tourne pour ne pas devenir un acteur majeur du "ventre mou". 

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