Pierre Popelin, nouvelle gâchette du Castres Olympique, retrouve son ex
Pierre Popelin est double champion d'Europe en titre. Ce qui prête à sourire, puisque lors de ses deux saisons dans son club formateur, le Stade Rochelais, il n'a jamais été sur la feuille de match lors des deux finales européennes. Pas plus qu'au Stade de France en juin dernier, pour la finale du Top 14.
La concurrence dans un grand club comme La Rochelle est impitoyable. Elle a poussé le Tourangeau d'origine à quitter une nouvelle fois la Charente-Maritime cet été. Direction Castres, en quête d'un 10 depuis le départ de Benjamin Urdapilleta vers Clermont. Mais aussi d'un buteur fiable, l'Argentin étant une référence en la matière.
Et sur ce point-là, Popelin n'a pas déçu. 17 tentatives en trois matchs, 16 réussites. Deuxième meilleur réalisateur du Top 14 avec 42 points. Une belle fiabilité qu'on lui connaissait dans l'absolu, mais encore faut-il la mettre en pratique sur le terrain. Il avait le tapis rouge déroulé pour s'installer en 10, et jusqu'ici, il n'a pas déçu.
Qui plus est, il a déjà marqué les esprits lors de la première journée. Remplaçant pour les débuts du Top 14, il est entré en piste à la 50e minute, et a passé 4 pénalités, dont la dernière, après la sirène, à 40 mètres, du mauvais côté, pour arracher la victoire. Pas de problème, il assume et fait lever le stade.
"Honnêtement, je me suis senti très bien au moment de frapper ce coup de pied. On s’entraîne toute l'année pour vivre des moments comme ceux-ci. On le sait, ouvreur, c’est un poste à pression. Personnellement, ce sont des choses qui me font vibrer, je me sens bien quand je suis face aux poteaux et que j’entends la sirène. Ça s’est bien passé cette fois. La pièce est tombée du bon côté. On prend et on apprécie", a-t-il déclaré après coup au Midi Olympique.
Une déclaration qui illustre bien l'état d'esprit du bonhomme, et qui colle avec celui de son nouveau club. Toujours être prêt pour les grands moments. Castres est une anomalie dans le rugby moderne, 12e budget du Top 14 cette saison avec 24 7 millions d'euros (source : Sportune), contre 46.3 pour le Stade Toulousain ou même 34.9 pour le Stade Rochelais.
Et pourtant, même si la saison passée a été compliquée, Castres avait encore terminé finaliste en 2022. Deux titres de champion au XXIe siècle, seuls trois clubs font mieux. Un poil à gratter permanent, toujours là où on ne l'attend pas, avec un état d'esprit irréprochable, et surtout une envie irrépressible de rester invaincu à Pierre-Fabre.
Un club parfait pour que Pierre Popelin, 28 ans, parvienne enfin à exprimer son talent. Il n'est pas question d'équipe de France ici, tant le réservoir hexagonal au poste de demi d'ouverture est impressionnant. Mais de devenir un vrai bon titulaire de Top 14, dans tous les sens du terme. Et quoi de mieux qu'un déplacement sur ses anciennes terres pour le prouver ?
La Rochelle a dû laisser filer Popelin, consciente qu'un statut de remplaçant derrière un Antoine Hastoy intouchable n'était pas assez, surtout avec le retour d'Ihaia West. Le voilà avec les mains libres, pas forcément pour pour faire regretter son choix à son ex, mais pour prouver qu'il a du talent, et tant pis pour les autres, c'est Castres qui en profitera. Peut-être même dès ce soir.
