Racing 92 - UBB, le Top 14 offre d'entrée un duel entre les deux plus ambitieux outsiders
Il y a deux monstres en Top 14 : le Stade Toulousain et le Stade Rochelais. La France pour l'un, l'Europe pour l'autre. Deux clubs qui ont dominé la saison, et deux clubs qui sont déjà archi-favoris pour de nouveau constituer l'affiche de la prochaine finale.
Mais dans le bal des prétendants, le Racing 92 et l'Union Bordeaux-Bègles sont tout en haut. Demi-finalistes surprises la saison passée malgré une saison chaotique, les deux clubs sont les premiers à vouloir renverser l'ordre établi, et n'ont clairement pas lésiné sur les moyens pour y parvenir.
Le Racing 92, capable de tout
Déjà, une évidence : depuis son retour dans l'élite du rugby français, le Racing n'a jamais manqué les phases finales. Une régularité qui ne peut qu'être saluée. Le Top 6 sera encore l'objectif minimal cette saison, mais les Ciel et Blanc en veulent plus.
Cependant, il ne faut pas oublier le principal : la révolution de palais dans la maison Racing. Après 10 ans sur le banc, Laurent Travers rentre au directoire, et pour le remplacer, le club francilien n'a pas pris n'importe qui. Stuart Lancaster, après 7 ans comme entraîneur en chef du Leinster, débarque comme directeur du rugby. Un Anglais au pouvoir, de quoi faire grincer quelques dents, mais le Racing n'en a cure.
Car le nouveau grand patron doit régler un problème considérable. L'an dernier, le Racing était de très loin la meilleure attaque (734 points marqués) mais seulement la 12ᵉ défense (684 points encaissés). Alors oui, les matchs des Ciel et Blanc étaient hautement spectaculaires, mais ils ont rarement été souverains, et cela leur a valu d'attendre la toute fin de saison pour valider leur qualification.
Cette ambivalence, cependant, n'est peut-être pas près de s'estomper. Les recrutements de Siya Kolisi, Henry Arundell et surtout Josua Tuisova annoncent encore beaucoup de show sur le synthétique francilien. Rien de plus normal quand on joue dans un stade qui est aussi une salle de spectacle, mais pas sûr que tout cela soit cohérent. Ce match est un bon moyen de vérifier cet état de fait.
L'UBB joue très gros
Une page s'est tournée la saison passée avec le départ de Christophe Urios. Le désormais technicien clermontois avait permis à l'UBB de franchir un réel cap, mais pas deux. Malgré toute sa volonté, il n'a pas emmené l'équipe girondine en finale comme il le souhaitait. Pas plus que ses successeurs.
L'an passé, l'UBB a fait un exploit sur la pelouse de Lyon en barrages, mais n'était pas encore assez mûre pour faire l'exploit contre une équipe telle que La Rochelle. L'intensité était trop forte, mais demi-finale pour une équipe en reconstruction six mois après un changement d'entraîneur, c'est tout de même une sacrée performance.
Et les dirigeants savaient que des jours radieux les attendaient probablement, puisqu'ils avaient réussi à attirer Damian Penaud dans leurs filets, en plus d'assister à l'éclosion de Louis Belle-Biarrey. Toujours en possession d'une charnière internationale, l'UBB a des certitudes derrière, mais devait se renforcer devant. Chose faite avec les arrivées de Pete Samu et Adam Coleman.
De là à gagner au Racing d'entrée ? Historiquement, l'UBB n'est pas une équipe de début de saison. Coupe du monde oblige, la ligne arrière est décimée, et celle du Racing pourrait y faire du dégât. Mais perdre à l'extérieur ne serait pas dramatique, et pourrait même être l'occasion d'un déplacement dans la pression dans la capitale pour lancer quelques jeunes dans le grand bain.
Pronostic : le Racing et le spectacle
Fatalement, les deux équipes sont touchées par la Coupe du monde. Mais le Racing a déjà une charnière Le Garrec - Gibert de haut niveau à sa disposition, contrairement à son rival. Un point capital dans le rugby moderne.
Surtout, on imagine mal Lancaster avoir réussi à tout changer en un mois et demi. Le Racing est une équipe spectaculaire, l'UBB aussi, il n'y a pas de raison de ne pas assister à une orgie de jeu en profitant d'une préparation peut-être pas optimale. On peut ainsi tabler sur une victoire du Racing, mais sans nul doute, les deux équipes dépasseront les 20 points, comme ce fut le cas l'an dernier. De quoi lancer la saison avec style.
