Retour du nouveau classique du rugby français, Toulouse et La Rochelle prêts pour la guerre
Le contexte
C'est tout simplement la revanche de la dernière finale du Top 14. En juin dernier, le Stade Rochelais était passé à quelques minutes du doublé, après avoir raflé une deuxième Champions Cup, avant que le Stade Toulousain ne renverse la situation sur un essai mythique signé Romain Ntamack. Un 22e Bouclier de Brennus pour les Rouge et Noir, et des plaies ouvertes pour les Maritimes.
Un échec à conquérir un premier titre national qui a clairement pesé sur la saison rochelaise. La campagne a été totalement inconstante, et principalement marquée par la perte du titre européen, que les Bagnards détenaient depuis deux ans. En Top 14, La Rochelle a été sur courant alternatif, ne décrochant même pas un barrage à domicile, mais a relevé la tête depuis plusieurs semaines, et dispose d'un certain élan né de sa victoire à Toulon le weekend dernier, durant laquelle les Maritimes ont enfin montré le visage d'un candidat au titre. Suffisant ?
En face, Toulouse a fait une saison à son image : solide, implacable, au-dessus de la mêlée. Le point d'orgue a bien évidemment été une formidable finale de Champions Cup gagnée contre le Leinster, mais en Top 14, bien que largement touché par les multiples absences de ses internationaux, le Stade a déroulé, assurant une première place logique sans que personne n'ait réellement réussi à le mettre en danger. Sûrs de leur force, quasiment au complet, les Rouge et Noir avancent en favoris à Bordeaux.
Les compositions
Stade Toulousain
Blair Kinghorn - Juan Cruz Mallia, Paul Costes, Pita Ahki, Mathis Lebel - Romain Ntamack, Antoine Dupont (cap.) - François Cros, Alexandre Roumat, Jack Willis - Emmanuel Meafou, Thibaut Flament - Dorian Aldegheri, Peato Mauvaka, Cyril Baille
Remplaçants : Julien Marchand, Rodrigue Neti, Joe Merkler, Richie Arnold, Josh Brennan, Paul Graou, Santiago Chocobares, Thomas Ramos
Stade Rochelais
Reda WARDI, Tolu LATU, Uini ATONIO - Rémi PICQUETTE, Will SKELTON - Judicaël CANCORIET, Oscar JEGOU, Grégory ALLDRITT (cap) - Tawera KERR-BARLOW, Antoine HASTOY - Dillyn LEYDS, Jules FAVRE, Ulupano SEUTENI, Jack NOWELL - Brice DULIN.
Remplaçants :
Quentin LESPIAUCQ, Joel SCLAVI, Matthias HADDAD, Yoan TANGA, Thomas BERJON, Ihaia WEST, Jonathan DANTY, Georges-Henri COLOMBE REAZEL.
Les joueurs à suivre
À Toulouse, un international parmi d'autres sera l'homme à suivre : François Cros. Le flanker a signé une saison extraordinaire en Bleu, mais c'est en Rouge et Noir qu'il sera surveillé. Plaqueur infatigable, il va avoir une tâche importante en terme de jeu au bord des rucks, une zone de jeu souvent exploitée par les Rochelais. Il dispose d'une certaine fraîcheur, n'ayant disputé que dix matchs de Top 14 cette saison (une statistique incroyable quand on y pense) et devrait rayonner sur la pelouse du Matmut.
Il trouvera en face de lui un sacré client : Judicaël Cancoriet. Un joueur qui a quitté l'Auvergne après 8 saisons l'été dernier, et qui a immédiatement séduit au point de s'installer dans le XV de départ. Une confiance nourrie par son statut de 5e meilleur gratteur du Top 14 (13 ballons) et de 6e meilleur plaqueur (229 plaquages), une activité incessante qu'il tentera de reproduire ce vendredi.
La clé du match
Il n'y a pas vraiment de mystère : le Stade Toulousain est la meilleure attaque du Top 14, et en tête dans de nombreuses catégories statistiques (offloads, franchissements, mètres parcourus ballon en main), et va confronter le Stade Rochelais, meilleure défense de la saison (seule équipe à avoir encaissé moins de 500 points).
Les Maritimes vont donc devoir empêcher leurs rivaux de développer leur jeu de mouvement. Ce qui veut dire ne pas se consommer outre mesure dans les rucks pour avoir suffisamment de joueurs disponibles quand Toulouse écartera le ballon. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant que La Rochelle est une équipe performante sur les phases arrêtées, mais les Bagnards ne gagneront pas en tentant de rivaliser dans le jeu courant. Si les Jaune et Noir gagnent, ce sera sans doute aux forceps.
Pronostic
Comme susmentionné, La Rochelle montre un bien meilleur visage depuis deux mois. Mais cela est sans doute trop peu, trop tard pour renverser l'indiscutable favori au titre. Toulouse a trop de certitudes et d'expérience pour se faire surprendre, à fortiori au complet. Une victoire toulousaine avec entre 10 et 20 points d'écart est une issue qui représenterait sans doute la saison des deux équipes, à moins que l'esprit de revanche rochelais ne soit vraiment un moteur surpuissant pour équilibrer totalement la rencontre.