Toulouse - Clermont est un classique, mais il va surtout servir à rassurer le vainqueur
C'est un grand classique du Top 14 mais c'est surtout un rendez-vous sous haute tension. Le Stade Toulousain reçoit Clermont et pour chacune des deux équipes a besoin de points et de certitudes.
Les champions de France en titre sont tombés à Castres la semaine dernière (31-23) et sont revenus de Pierre-Fabre sans point. Les Jaunards quant à eux ont perdu à domicile contre Toulon (30-27), ce qui a permis aux Varois de célébrer comme il se devait la retraite d'Alun Wyn Jones.
Après 7 journées, seulement un point sépare les deux clubs. Clermont compte 19 points, Toulouse 18 et une victoire peut rapprocher du trio de tête composé du Stade Français, du Racing 92 et de Castres, tous à 23 points. Dans le Midol, Pierre Fouyssac, ex de la maison rouge et noire, a constaté que Clermont avait commis un péché de vanité contre le RCT : "on a peut-être manqué d'humilité, on les a pris un peu de haut et ils en ont profité".
Dans une saison prise en tenailles par la Coupe du monde et le Tournoi des 6 Nations, les Jaunards ont prévu d'envoyer une équipe mixte pour s'emparer du Capitole, dans la perspective de conserver quelques forces vives pour un autre choc, celui contre le Racing 92 qui se disputera à Marcel-Michelin la semaine prochaine. Pour Christophe Urios et son staff, c'est une occasion manquée de totalement faire tourner son effectif. Avec 4 points de plus, les considérations auraient été différentes, même contre un rival de cet acabit.
Désormais, c'est une claire obligation de ramener quelque chose de Haute-Garonne qui s'impose à l'ASM. Pas simple, puisque les Auvergnats ne s'y sont plus imposés depuis 2014. Mais surtout, cette "fausse" affiche, vu le recul de Clermont depuis deux - trois saisons, pourrait avoir de graves conséquences sur le plan de l'entraîneur si les visiteurs rentrent les valises pleines - ou vides, dépend d'où l'on se place. Peut-être encore l'occasion d'une déclaration bien sentie pour déplacer l'attention
Le Stade Toulousain, de son côté, est plus que quiconque dans une gestion délicate avec le retour des internationaux en début de mois, ceux qui sont toujours au repos et les blessés. Difficile de trouver de la régularité dans ces conditions et le secteur de la touche a été un point faible contre Castres.
À Ernest-Wallon, l'équipe d'Ugo Mola doit conserver son invincibilité à domicile avec, si possible, le point du bonus offensif pour prendre 5 points afin d'espérer gagner plusieurs places au classement. Mais surtout relancer une saison qui est loin d'être optimale. La défaite chez le voisin était le troisième avertissement, plus sévère que les deux premiers.
La défaite à Pau pouvait être expliquée par le manque de rythme, c'est une évidence. Mais la victoire - quelle ironie - face à Perpignan a franchement fait désordre. Une partie que le Stade était parti pour écraser, avant de totalement se relâcher jusqu'à presque trembler en fin de partie devant la fougue catalane. Sur le papier, c'est une rencontre à cinq points, et les Toulousains ont eu du mal à en assurer 4.
Le Stade n'est pas différent des autres clubs : si ses joueurs, aussi forts et prestigieux soient-ils, ne respectent pas les fondamentaux, il s'expose à une déconvenue. Et ils ne les respectent pas beaucoup depuis le retour du Top 14. Une victoire à 5 points aurait le mérite de réaffirmer sa place de candidat au titre ? En théorie, oui.
En pratique, il manque encore du monde, Melvyn Jaminet vient de partir rejoindre d'autres Rouge et Noir, et la recrue Blair Kinghorn doit s'adapter. Tout va très vite en Top 14, et pour l'instant, Toulouse n'est pas dans le Top 6. Ce sera le cas avec un succès ici, mais même si l'essentiel est au printemps, il serait bon de préparer l'hiver. Dès ce soir, 21h05.