La SNCF a annoncé avoir "été victime de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV (lignes à grande vitesse) Atlantique, Nord et Est", dans un communiqué.
"Des incendies volontaires" ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain, à environ 140 kilomètres au sud-ouest de Paris (LGV Atlantique), Croisilles, à 200 kilomètres au nord de la capitale (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle, 300 km à l'est (LGV Est), a-t-elle précisé en déplorant "une attaque massive (...) pour paralyser le réseau LGV".
La circulation sur ces trois axes est "très perturbée". "Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre", a affirmé le groupe ferroviaire.
La "situation devrait durer au moins tout le week-end, le temps d'effectuer les réparations". Or, les incendies ont visé des canalisations par lesquelles "passent beaucoup de câbles qui servent à la signalisation des postes" et "il faut réparer câble par câble", a dit à la presse le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. 800.000 voyageurs vont être affectés.
Quelque "25%" des trains qui relient Paris à Londres seront annulés vendredi, mais aussi samedi et dimanche, a indiqué de son côté la compagnie Eurostar dans un communiqué.
Sur la ligne de TGV Sud-Est "un acte de malveillance a été déjoué" par des cheminots en opération nocturne d'entretien à Vergigny, à quelque 140 kilomètres au sud-est de Paris. Ils ont repéré des personnes et prévenu la gendarmerie, les mettant en fuite, selon M. Farandou.
"Gâcher la fête"
"Aujourd'hui, tous les éléments montrent bien que c'est volontaire : la concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui (...), des agents incendiaires retrouvés sur place", a affirmé à ses côtés le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete, en dénonçant "un acte criminel scandaleux".
Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, mais aussi avant un weekend de grand chassé-croisé de vacanciers, entre "juillettistes" de retour et "aoûtiens" en partance.
Les départs en congés et la cérémonie d'ouverture des JO "auraient dû être une grande fête", mais "tout ça, c'est gâché" à "cause d'une bande un peu d'illuminés, d'irresponsables", a déploré M. Farandou.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera s'est également indignée que certains veuillent "saboter" les Jeux.
Le Premier ministre Gabriel Attal, qui devait se rendre à une cellule de crise au ministère des Transports, a assuré que "les services de renseignement et les forces de l'ordre (étaient) mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels".
La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée s'est saisie de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF", a annoncé la procureure de la République de Paris.
A la gare Montparnasse à Paris, desservie par les TGV de l'Ouest et du Sud-Ouest, aucun train ne devait partir avant 13H00 (11H00 GMT). Les différents halls de la gare étaient bondés de voyageurs mécontents, certains en larmes, a constaté une journaliste AFP.
"On nous a expliqué qu'il était possible qu'on ne puisse pas partir avant lundi lorsqu'on est arrivés vers 7H00", a indiqué Jocelyn, étudiant de 27 ans qui voulait partir quelques jours en Bretagne (nord-ouest) avec des amis.
"On s'attendait à ce que ce soit un peu le bazar dans Paris avec la cérémonie d'ouverture prévue ce soir, mais on ne pensait pas que ça puisse être à ce point !".
A Nantes, sur la façade atlantique, Sylvain Bachelart, un cuisinier mobilisé pour les Jeux Olympiques à Paris, est embêté : "Si je ne peux pas prendre de train, il faudra essayer la voiture, mais cela risque d'être compliqué d'entrer dans Paris avec la cérémonie", explique le trentenaire.
