Sans forcer, le Real Madrid remporte le Clásico contre un Barça sans saveur
Voilà ce qui se passe entre une équipe qui se connaît par coeur et une autre qui, malgré un solide recrutement, est encore en phase de construction. La Ligue des Champions avait exposé les difficultés collectives du FC Barcelone, le Clásico les a parachevées.
À Santiago-Bernabéu, le Real Madrid n'a pas eu à forcer son talent pour venir à bout de l'équipe blaugrana. Au coup d'envoi, Xavi Hernández a sacrifié Gavi au profit de Frenkie de Jong. Davantage de créativité au détriment de la présence physique ? Cette option ne s'est pas avérée payante, Le milieu de terrain catalan a ouvert des boulevards où se sont engouffrés avec délectation des Vikingos qui n'ont mis que 12 minutes à trouver la faille, par l'intermédiaire de Karim Benzema. Lancé par Toni Kroos dans son couloir gauche, Vinicius Jr s'est retrouvé face à Marc-André ter Stegen qui, s'il a pu remporté son duel avec le Brésilien, n'a rien pu faire sur la frappe du Français, seul au point de penalty. Son 12e lors d'un Clásico.
Statique, le Barça n'est pas parvenu à déstabiliser l'assise collective merengue. Une seule fois, Raphinha a pu proposer un centre dangereux mais Robert Lewandowski n'a pu rabattre correctement la balle, alors qu'il était en position de hors-jeu.
Sûr de sa force, le Real Madrid a enfoncé le clou. Après avoir fixé toute la défense adverse aux abords de la surface de réparation, Vinicius a transmis à Aurélien Tchouméni. L'ancien Monégasque a lancé Ferland Mendy. Le latéral gauche a pris tout son temps pour servir Federico Valverde en retrait. Un caviar que l'Uruguayen, meilleur joueur de ce Clásico, a converti d'un tir rasant du droit (35e)
Attentisme de Xavi
Malgré les difficultés de son équipe, Xavi n'a pas opéré de changement à la mi-temps. Il a attendu l'heure de jeu pour sortir Sergio Busquets (lent mais qui n'a perdu qu'un seul duel sur 8 en 1re période), Alex Baldé et Raphinha et faire entrer Gavi, Jordi Alba et Ferran Torres. Toujours dans la gestion, le Real Madrid s'est contenté d'attendre patiemment une équipe en difficulté physique.
Sevré de ballons, Lewandowski a eu l'opportunité de relancer le match. Touché par Dani Carvajal dans la surface, l'arbitre et la VAR n'ont pas accordé de penalty. Cela suscitera assurément des débats en Catalogne, après les épisodes similaires contre le Bayern et l'Inter.
Néanmoins, cela aurait été bien payé pour le Barça. Pas assez d'implication, pas assez de volonté pour museler le milieu merengue, pas assez d'imagination malgré la possession et des statistiques globales qui ne témoignent pas suffisamment de l'écart de niveau.
Fati relance le suspense, García le tue
Et puis l'intérêt du match a enfin gagné en intensité. Entré à la place d'un Ousmane Dembélé sans jus, Ansu Fati a déboulé sur le côté droit pour centrer en direction de Lewandowski. Si le Polonais n'a pu que légèrement dévier le ballon d'une tentative de talonnade, Torres, lui, n'a pas raté l'opportunité au second poteau, laissé libre par Mendy (83e). Les Madridistas ont eu peu tremblé quand Fati, d'une reprise acrobatique en déséquilibre, a été proche d'égaliser, au terme d'un mouvement initié par De Jong et Roberto.
Mais l'espoir revenu s'est vite dissipé pour le Barça. Sur un contre merengue, Rodrygo, entré peu avant à la place de Vinicius, a provoqué la faute de García (signifiée par la VAR) avant de transformer lui-même la sentence (90e). Quelques mois après avoir perdu 4-0 au Bernabéu, le Real Madrid a pris sa revanche. L'horizon est beau fixe pour le club merengue, leader de Liga et prêt à célébrer le Ballon d'Or de Benzema lundi soir.