Séquestration de Paul Pogba : procès à partir du 26 novembre à Paris
Six proches de Paul Pogba, dont son frère Mathias, doivent comparaître devant la 16e chambre correctionnelle, sur fond d'argent extorqué à un footballeur devenu star, par un entourage resté dans l'ombre.
Les faits remontent au 19 mars 2022.
Trois amis d'enfance et deux anciennes connaissances de Paul Pogba sont soupçonnés d'avoir préparé une réunion en banlieue parisienne, durant laquelle le joueur a été séquestré et braqué par deux hommes non identifiés, lui réclamant 13 millions d'euros.
Si les 13 millions d'euros n'ont jamais été transférés, Paul Pogba a versé à ces cinq proches près de 250 000 euros en argent et effets personnels.
Durant l'enquête, les mis en cause ont développé "une position commune", selon les juges, en "se prétendant victimes eux-mêmes des faits dont Paul Pogba est victime", disant avoir subi "pressions et agressions" des deux braqueurs.
"La présence" de ces deux hommes "n'est pas contestée", ont souligné les juges, et "il est plausible" qu'il y ait eu des "pressions" ultérieures.
Mais "les mis en examen n'ont pas prévenu les autorités compétentes et ont préféré gérer ces événements en privé, selon des moyens pénalement répréhensibles", déplorent les magistrats.
Les cinq seront donc principalement jugés pour extorsion, séquestration et association de malfaiteurs délictuelle.
Le sixième prévenu, Mathias Pogba, absent la nuit de la séquestration, est soupçonné d'avoir alors "commis des pressions contre son frère Paul et contre sa famille afin de s'assurer du paiement de la somme de 13 millions d'euros".
Il sera jugé pour tentative d'extorsion et association de malfaiteurs délictuelle.
L'affaire était devenue publique, tournant au drame familial, quand Mathias avait publié à l'été 2022 des vidéos incriminant son cadet qu'il accusait de les avoir "abandonnés".
Dans l'une de ces vidéos, il accusait aussi son frère d'avoir tenté de marabouter son coéquipier en sélection française Kylian Mbappé.
Pogba, toujours sous contrat avec la Juventus Turin où il ne devrait pas rester, est par ailleurs suspendu après avoir subi un contrôle antidopage positif. Il a toujours plaidé une contamination accidentelle via un complément alimentaire prescrit par un médecin consulté aux États-Unis. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a réduit début octobre sa suspension de 4 ans à 18 mois.