Seulement 2 Italiens dans le Top 20 des buteurs de Serie A : où sont les buteurs transalpins ?
L'actuel "capocannoniere" est Victor Osimhen avec seize buts inscrits à la pointe du Napoli, l'implacable leader. Le Nigérian devance son compatriote Ademola Lookman, la révélation de l'Atalanta, et l'attaquant argentin de l'Inter Lautaro Martínez, 12 buts chacun.
Ciro Immobile, le meilleur buteur de la saison dernière en quête d'une cinquième couronne pour égaler le record du Suédois Gunnar Nordahl dans les années 1950 avec l'AC Milan, pointe à la 11e place seulement, avec sept réalisations.
Le capitaine de la Lazio, meilleur buteur en activité de la Serie A (189 buts), n'est même pas, une rareté, le premier Italien. L'attaquant de 32 ans est devancé par son coéquipier Matteo Zaccagni, auteur de 8 buts bien qu'il évolue sur l'aile gauche et non en pointe.
Ce dernier peut ainsi espérer honorer bientôt une deuxième sélection, pourquoi pas le mois prochain lors des qualifications pour l'Euro 2024, un an après ses débuts internationaux en mars 2022: "La Nazionale a toujours été un objectif, mais je me concentre sur la Lazio, le reste sera une conséquence", a affirmé l'ailier de 27 ans lundi à la radio Lazio Style.
Kean plafonne
La Serie A est le seul championnat, parmi les cinq principaux d'Europe, où les buteurs nationaux sont aussi discrets. Ils sont une dizaine dans le Top 20 en Angleterre, en France et en Espagne, une demi-douzaine en Allemagne.
Si un autre Italien, Vincenzo Grifo, s'illustre en Bundesliga (9 buts avec Fribourg), le tableau reste sombre pour Roberto Mancini, qui attend depuis plusieurs saisons l'avènement d'un vrai buteur au-delà d'un Immobile pas aussi efficace en sélection qu'en club.
Andrea Belotti n'est plus une option : il cire le banc à la Roma et attend toujours un premier but en Serie A cette saison. Moise Kean plafonne à quatre buts avec la Juventus, malgré les compliments répétés de son entraîneur Massimiliano Allegri qui assure que l'attaquant de 22 ans a "beaucoup évolué et est devenu un joueur d'importance".
Les autres jeunes évoluant en Italie tardent à éclore. Giacomo Raspadori (22 ans, 1 but) peine à trouver du temps de jeu à Naples dans l'ombre d'Osimhen. Andrea Pinamonti (23 ans, 3 buts avec Sassuolo) ou Lorenzo Colombo (20 ans, 4 avec Lecce) doivent encore s'affirmer.
Idée roumaine ?
A l'étranger, les attaquants italiens n'affolent pas davantage les compteurs. Les champions d'Europe Lorenzo Insigne (6 buts en 11 matches) et Federico Bernardeschi (8 en 13 rencontres) ont certes marqué à l'automne pour leurs débuts en MLS avec Toronto. Mais leur exil leur laisse peu de chances de retrouver rapidement la Nazionale. Idem pour Mario Balotelli (5 buts avec le FC Sion en Suisse), malgré l'affection que lui porte Mancini.
Gianluca Scamacca, 24 ans, ou Wilfried Gnonto, 19 ans, représentent davantage l'avenir de la Nazionale. Mais eux aussi doivent encore faire leurs preuves dans l'exigeante Premier League : le premier a marqué trois fois avec West Ham; le second vient d'ouvrir son compteur avec Leeds contre West Ham début janvier puis contre Manchester United mercredi soir.
"Les jeunes doivent d'abord jouer, en Italie ou à l'étranger", a reconnu en janvier Roberto Mancini, en écho aux critiques sur le manque de place laissée aux jeunes Italiens en Serie A, réapparues après le nouvel échec de la Nazionale dans la campagne de qualification pour le Mondial 2022 au Qatar. "Dans le passé, on a parfois manqué de défenseurs ou de milieux... On essaie de trouver", a promis le sélectionneur.
L'Ultimo Uomo, un magazine en ligne, lui a soufflé une idée: convoquer Andrea Compagno, un attaquant italien parti faire carrière en Roumanie en 2020 faute de réussir à percer au haut niveau en Italie. Désormais au Steaua Bucarest, l'athlétique avant-centre de 26 ans est le deuxième meilleur buteur de son championnat avec 14 buts. Ce qui en fait l'Italien le plus prolifique cette saison.