Si le Real Madrid soulève un trophée en fin de saison, il faudra remercier Carlo Ancelotti
Si l'on s'attarde sur les chiffres et les statistiques, on se dit que tout va pour le mieux pour le Real Madrid dans cette saison 2023-2024. Et pourtant, depuis que la Liga a démarré le 12 août à San Mamés, le chemin parcouru jusqu'ici a été tout sauf un long fleuve tranquille.
D'abord, ce sont les questionnements qui se sont installés entre ceux qui suivent au plus près l'équipe madrilène. Pourquoi ? Car la direction avait pris la décision de ne pas se positionner sur numéro 9 lors du mercato estival malgré le départ de Karim Benzema. Le recrutement de Joselu a été jugé suffisant par Florentino Pérez, José Ángel Sánchez et Juni Calafat, et Carlo Ancelotti, habitué à jouer en 4-3-3 avec un attaquant style faux 9, a dû se réinventer en faisant jouer l'équipe en 4-4-2 losange. Sont arrivées alors les premières critiques, notamment après le 3-0 en match de préparation contre le Barça, mais, très vite, tout le monde s'est rendu à l'évidence, l'Italien avait réussi son premier tour de magie. Celui de rendre ce nouveau dispositif comme une certitude.
Jude Bellingham s'est intégré à merveille en tant que 10 et, à la surprise générale, a assuré le statut de "buteur" dont avait besoin Carletto. Le groupe, lui, s'est aussi adapté et l'équipe a remporté quatre succès importants au mois d'août pour bien lancer la saison. Malheureusement, le calvaire de blessures a commencé à s'acharner sur le groupe et cela a commencé par la blessure de Vinicius Jr. contre le Celta de Vigo, le 25 août. C'est dans ce contexte qu'est tombée la première défaite de l'année – la seule en championnat jusqu'ici – face à un Atlético de Madrid gonflé à bloc (3-1). Et c'est la seule fois de la saison qu'Ancelotti sera vivement critiqué, notamment pour son choix de laisser Tchouaméni sur le banc et de mettre Toni Kroos seul en 6, alors que l'affrontement demandait de l'impact physique.
Néanmoins, comme à son habitude, le natif de Reggiolo est resté serein et sûr des forces de son groupe. L'hécatombe des blessures s'est poursuivie, puisque Carvajal, Lunin, Tchouaméni, Kepa, Bellingham, Camavinga, Modric, Rodrygo, Lucas Vázquez, Nacho et Brahim sont tombés en chemin. Ajoutez à cela David Alaba, qui a rejoint le clan des "ligaments croisés" dans lequel étaient présents Courtois et Militao. Pas de quoi se laisser submerger par ses émotions, Ancelotti s'est toujours adapté, quelles que soient les circonstances. Le 4-4-2 losange était le dispositif choisi si le groupe était au complet, mais, avec les inconvénients qui ont touché le staff, ce dernier n'a pas hésité à revoir son dispositif par moments en (re)passant au 4-3-3 et au 4-2-3-1.
Dans ce dernier schéma, l'Italien trouva l'une des clés qui lui avait manqué ces derniers mois : mettre dans les meilleures conditions possibles Toni Kroos. Le "quarterback" allemand avait trop souvent laissé entrevoir ses faiblesses quand il avait été positionné en 6 pointe basse. Sa qualité de passes était capitale à la relance, mais ses jambes ne suivaient plus quand il fallait réaliser le repli défensif – comme ce fut le cas au Cívitas Metropolitano et, avant ça, à Etihad Stadium. Et c'est là qu'Ancelotti a réalisé un véritable coup de maître : positionner Fede Valverde sur la même ligne pour faire le "sale boulot". Et cela a fonctionné.
Aurait-il tenté cela avec un groupe complet et sans obligation de s'adapter aux blessures ? La question reste en suspens et sa prise de décision, elle, est un coup de maître… Si on fait le compte, jusqu'ici, le Real Madrid est largement premier de Liga avec 6 points d'avance sur son dauphin Girona (19 victoires, 5 défaites, 1 nul), a terminé la phase de poules de Ligue des champions avec 6 victoires, avant de s'imposer à l'aller des 8ᵉˢ à Leipzig, et a soulevé la Supercoupe d'Espagne en battant l'Atlético en demies et le Barça en finale. Seul point noir : la défaite contre les Colchoneros en Coupe du Roi. Mais n'était-ce pas finalement une fausse mauvaise nouvelle ?
Car cela leur a permis de se reposer à un moment crucial de la saison, le mois de janvier, quand il fallait répondre au mieux en Liga. À l'instant T, le moral du vestiaire est au mieux, comme l'affirment plusieurs sources proches de l'entourage des joueurs à Flashscore News France, et cela est bel et bien dû à Carlo Ancelotti. Avant Séville, où le Real s'attend à ne prendre que les trois points, l'Italien va devoir s'habituer à une nouvelle absence, celle de Joselu pour au moins deux semaines. Mais, pas de panique. L'entraîneur avec le plus grand nombre de victoires en Coupe d'Europe trouvera une solution et le Real Madrid lui en sera reconnaissant en fin de saison si ce dernier rapporte la 36ᵉ Liga au club merengue.