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Sifan Hassan, "fleur sans soleil" devenue star du demi-fond et du marathon

Sifan Hassan à Tokyo en mars.
Sifan Hassan à Tokyo en mars.YOSHITAKA NISHI/AFP
Sous un soleil rayonnant, un mardi soir, sur une piste d'athlétisme à Eindhoven, aux Pays-Bas, de jeunes espoirs s'entraînent dur pour réaliser leur rêve : imiter Sifan Hassan, la double championne olympique en titre à la polyvalence épatante, membre du club.

C'est ici que tout a commencé pour elle, alors jeune demandeuse d’asile éthiopienne, entrée dans l'histoire olympique à Tokyo avec une folle collection de trois médailles sur 1 500 m, 5 000 m et 10 000 m – deux en or et une en bronze – et de nouveau prétendante au podium à Paris.

Sur quelles distances arpentera-t-elle la piste violette du Stade de France ? Hassan, qui a même goûté au marathon – avec succès à Londres en 2023 – depuis sa saga olympique tokyoïte, prévoit de ne communiquer sur son programme de courses que toute fin juillet.

"Nous avons immédiatement vu qu'elle était talentueuse. Même quelqu'un qui n'y connaît rien pouvait voir qu'elle serait une bonne coureuse", se souvient auprès de l'AFP Ad Peeters, entraîneur principal de l'Eindhoven Atletiek. C'est toutefois un peu par hasard qu'elle a atterri au club, explique M. Peeters, lui-même demi-fondeur.

Elle accompagnait un ami licencié au club à une course de 1 000 m à proximité et a décidé d'y participer. "Mais 1 000 mètres, c'est deux tours et demi de piste. Ils ne s'en étaient pas rendu compte et pensaient avoir atteint l'arrivée" 200 m trop tôt, rit-il. "C'est comme ça que nous l'avons connue."

"Dans tous les sens"

La route vers le succès n'a pas été un long fleuve tranquille. Née à Adama, au sud-est de la capitale Addis-Abeba, Hassan a été élevé dans une ferme par sa mère et sa grand-mère. À 15 ans, l'adolescente part aux Pays-Bas, un départ dont elle n'a jamais divulgué les raisons.

Elle est d’abord hébergée dans un centre pour demandeurs d'asile mineurs à Zuidlaren, dans le nord du pays. Au quotidien néerlandais De Volkskrant, elle a déclaré qu'elle pleurait tous les jours. "J'étais comme une fleur sans soleil", a-t-elle comparé.

Hassan rejoint finalement Eindhoven pour suivre une formation d'infirmière. Elle y rencontre d'autres Éthiopiens, dont certains sont membres du club d'athlétisme local.

Ad Peeters la décrit alors comme une "fille timide" dans l'ombre de certains coureurs éthiopiens plus confirmés. Hassan elle-même se souvient d'un entraînement si dur que ses "jambes saignaient".

"Ce n'était pas toujours facile de commencer l'entraînement à l'heure, se remémore M. Peeters en riant. Elle n'avait pas encore la discipline nécessaire pour l'entraînement. Mais je ne veux pas non plus sous-estimer ce que c'est que d'être ici pour une jeune fille de 17 ans, seule et à l'avenir incertain."

Le club travaille ensuite sur la technique de l'athlète novice, clairement dotée d'un talent inné mais "ses jambes et ses bras bougeaient dans tous les sens", raconte l'entraîneur.

Boussole

Il estime que le rôle du club dans son succès s'est joué autant en dehors que sur la piste, en étant une sorte de boussole pour l'adolescente. "Nous avons veillé à ce qu'elle ne fasse pas de mauvaises choses, ni à l'entraînement, ni dans sa vie personnelle. Nous l'avons gardée en sécurité, récupérée en voiture pour aller à l'entraînement, emmenée aux compétitions", énumère Ad Peeters.

Hassan progresse rapidement. Elle obtient un passeport néerlandais et une place au centre d'entraînement national de Papendal.

Le reste appartient à l'Histoire : aux Jeux de Tokyo en 2021, elle devient la première athlète médaillée à la fois sur 1 500 m (bronze), 5 000 m et 10 000 m (or).

Aujourd'hui, Hassan, aussi sextuple médaillée mondiale du 1 500 m au 10 000 m et attendue dimanche au meeting d'Hengelo, aux Pays-Bas, vit et s'entraîne aux États-Unis, mais elle est toujours licenciée au club d'Eindhoven, qui l'a aidée financièrement au début de sa carrière et où elle revenait souvent s'entraîner. Ad Peeters y récupère le courrier de ses fans. Les jeunes coureurs, eux, continuent de fouler la piste sous ses ordres, bien que les Pays-Bas disputent en même temps un match de l'Euro.

Le club fera une exception pour encourager ensemble autour du bar sa célèbre championne à Paris. "Nous n'arrêtons pas notre entraînement pour le football, observe M. Peeters, mais nous le faisons pour Sifo."

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