Simona Halep a fait appel auprès du TAS de sa suspension de quatre ans

"Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a enregistré l'appel interjeté par la joueuse de tennis roumaine Simona Halep contre la décision prise par le tribunal de l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA) le 22 septembre, dans laquelle elle a été reconnue coupable d'une violation des règles antidopage et sanctionnée par une période de suspension de quatre ans, à compter du 7 octobre 2022, et par l'annulation des résultats obtenus entre le 29 août 2022 et le 7 octobre 2022, y compris le retrait de toutes les médailles, titres, points et prix", indique le communiqué du TAS.

Selon le tribunal de Lausanne, Halep demande l'annulation de la décision de l'ITIA et la réduction de sa sanction.

La procédure d'arbitrage du TAS a commencé. Conformément au Code de l'arbitrage en matière de sport (Code TAS-CAS), les parties échangent des conclusions écrites et la formation arbitrale décide de la constitution de l'affaire. La formation ordonne ensuite des instructions procédurales pour la phase suivante de la procédure, y compris la fixation d'une audience.

Après l'audience, le comité délibère et rend une décision d'arbitrage qui contient sa décision et son raisonnement. Il n'est pas possible à ce stade d'indiquer un délai pour la durée du procès et l'émission de la décision. La décision de la formation du TAS sera définitive et contraignante, à l'exception du droit des parties de faire appel auprès du Tribunal fédéral suisse dans un délai de 30 jours", a déclaré le TAS.

Halep a été suspendue pour quatre ans pour dopage, a annoncé le 12 septembre l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA).

L'ITIA a déclaré qu'un tribunal indépendant avait suspendu l'ancienne numéro un mondiale pour deux violations distinctes du programme antidopage du tennis (TADP).

La première violation dans le cas de la double championne du Grand Chelem Halep (32 ans) (Roland Garros 2018, Wimbledon 2019) est liée à l'identification de la substance interdite roxadustat à l'US Open en 2022 à la suite d'un contrôle antidopage en compétition, et la seconde est liée à des irrégularités dans son passeport biologique (ABP).

Le tribunal indépendant, établi par Sport Resolutions, s'est réuni les 28 et 29 juin à Londres et a entendu des experts scientifiques qui ont témoigné en faveur de la Roumaine, qui s'est également exprimée devant le tribunal, selon le communiqué de l'ITIA.

Le 11 septembre 2023, le tribunal a confirmé qu'il avait décidé que la joueuse avait commis des "violations intentionnelles" du règlement antidopage en vertu de l'article 2 du TADP : la présence et l'utilisation de la substance roxadustate dans l'échantillon d'urine prélevé sur Simona Halep le 29 août 2022 à l'US Open ; l'utilisation d'une substance ou d'une méthode interdite en 2022, sur la base de 51 tests sanguins fournis par la joueuse dans le cadre du programme ABP.

Le tribunal a accepté l'argument de Halep selon lequel elle avait pris des compléments alimentaires contaminés, mais a déterminé que le volume ingéré par la joueuse ne pouvait pas avoir entraîné la concentration de roxadustate identifiée dans l'échantillon positif.

L'accusation relative au passeport biologique a également été confirmée, le tribunal déclarant qu'il n'y avait aucune raison de remettre en question la "forte opinion" unanime des trois experts indépendants (APMU) selon laquelle le dopage était "probablement" l'explication des irrégularités dans le passeport biologique de l'athlète.

Halep avait été suspendue provisoirement en octobre 2022, et sa période de suspension est considérée comme allant du 7 octobre 2022 au 6 octobre 2026.

"Après une procédure complexe et rigoureuse, nous nous félicitons de la décision du tribunal indépendant. Le volume de preuves que le tribunal a dû examiner dans les deux cas était considérable. L'ITIA a suivi une procédure en bonne et due forme, comme elle le fait pour tout individu, conformément au code mondial antidopage, remplissant ainsi son objectif et sa responsabilité de défendre le principe d'une compétition propre au nom du sport", a déclaré Karen Moorhouse, directrice exécutive de l'ITIA. "Nous sommes conscients de l'importance de l'intérêt du public pour ces affaires et nous sommes déterminés à rester aussi transparents que possible".

Le tribunal indépendant a déclaré avoir reçu environ 8 000 pages de documents scientifiques de la part du joueur et de l'ITIA.

"Je refuse d'accepter leur décision de suspension de quatre ans"

Halep a réagi immédiatement après l'annonce de la décision, se disant "choquée et déçue".

"Aujourd'hui, un tribunal indépendant dans le cadre du programme antidopage du tennis a annoncé une décision provisoire dans mon cas. L'année dernière a été le match le plus difficile de ma vie et malheureusement le combat continue.

J'ai consacré ma vie à ce magnifique sport qu'est le tennis. Je prends très au sérieux les règles qui régissent notre sport et je suis fière de n'avoir jamais pris, sciemment ou non, de substances interdites.

Je refuse d'accepter leur décision de suspension de quatre ans. Dans un rapport de 126 pages, le tribunal m'a reconnu coupable des deux accusations portées par l'Agence pour l'intégrité du tennis (ITIA) - un contrôle positif sur un échantillon d'urine prélevé pendant une compétition et une violation du programme de passeport biologique pour le sport.

Mes représentants et moi-même avons présenté au tribunal des preuves convaincantes pour ma défense, y compris de nombreuses questions légitimes sur les résultats liés au test de mon passeport biologique (ABP).

Bien que je sois reconnaissante d'avoir un verdict après de nombreux retards infondés et le sentiment d'avoir vécu au purgatoire pendant un an, je suis à la fois choquée et déçue par la décision", a écrit Halep le même jour dans un communiqué publié sur Instagram.

"Je crois en un sport propre et en presque deux décennies en tant que joueuse de tennis professionnelle, lors de centaines de tournois et après deux titres du Grand Chelem, j'ai passé 200 tests sanguins et urinaires pour vérifier la présence de substances interdites et je les ai tous réussis avant le 29 août 2022. Avant la saison 2022 sur terrain dur, sur la recommandation de mon équipe de confiance et de mon physiothérapeute, j'ai ajusté mes compléments alimentaires.

Aucun des ingrédients énumérés ne comprenait de substances interdites, mais nous savons maintenant, et le tribunal l'a reconnu, que l'un d'entre eux était contaminé par le roxadustat. J'ai été testée presque chaque semaine après le premier test positif jusqu'au début de l'année 2023 et à chaque fois je suis revenue négative", a raconté l'ancienne championne du Grand Chelem.

Halep a accusé deux des experts de l'ITIA d'avoir changé d'avis sur son passeport biologique après avoir découvert son existence.

"Malgré ces preuves, l'ITIA n'a lancé l'accusation de passeport biologique qu'après que son groupe d'experts a découvert mon identité, et deux des trois experts ont soudainement changé d'avis en faveur des accusations de l'ITIA. L'ITIA s'est appuyée uniquement sur les avis de ces experts qui n'ont étudié que les paramètres de mon sang et que j'ai maintenus pendant plus de dix ans dans le même quartier.

Ce groupe a ignoré le fait qu'aucune substance interdite n'a jamais été trouvée dans mon sang ou mon urine, à l'exception du test positif du 29 août au roxadustat, qui était présent en quantité extrêmement faible et qui, compte tenu de mon test négatif trois jours plus tôt, n'a pu être causé que par une exposition accidentelle au roxadustat", a commenté Halep.

Halep a depuis annoncé qu'elle ferait appel de la suspension prononcée par le tribunal indépendant et a remercié tout le monde pour son soutien : "Je suis très reconnaissante du soutien que j'ai reçu de ma famille, de mes amis et des fans de tennis du monde entier.

Je continue à m'entraîner et à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour laver mon nom de ces fausses accusations et revenir sur le court. J'ai l'intention de faire appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport et de poursuivre toutes les voies légales contre la société de compléments alimentaires en question".