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Sous le feu des critiques, Mehdi Benatia se met au diapason du tourbillon Pablo Longoria

François Miguel Boudet
Pablo Longoria et Mehdi Benatia contre Montpellier en décembre 2023.
Pablo Longoria et Mehdi Benatia contre Montpellier en décembre 2023.Profimedia
Arrivé à l'Olympique de Marseille en novembre, Mehdi Benatia est au centre des interrogations après ses tacles à l'encontre de Jonathan Clauss. L'ancien agent devenu directeur sportif a été publiquement défendu par Pablo Longoria avec qui il semble partager le goût du tumulte.

Le management est un art et, en la matière, l'Olympique de Marseille offre un cours particulier sur tout ce qu'il ne faut rigoureusement jamais faire. Le "Jonathan Clauss gate" est un révélateur de méthodes de travail pour le moins spécial qui, sur le plan humain comme sur le plan du business, sont contre-productives. Évidemment, la faute du latéral droit sur Eguinaldo dans la surface après quelques minutes contre le Shakhtar a été perçue comme une conséquence de la pression mise sur lui depuis près d'un mois. La qualification en 1/8 de finale a fait en partie oublier cette déconvenue, mais elle ne peut totalement l'occulter. 

Agents provocateurs

Au centre de ce tumulte, Mehdi Benatia focalise les interrogations. Sa double lame sur le latéral droit n'est pas sans conséquence et cela va bien au-delà du cas du joueur. Dans ses propos, la rhétorique employée laisse songeur. "Je suis arrivé au mois de novembre, on m'a mis en garde sur deux-trois joueurs dont le comportement était parfois un petit peu limite", a-t-il déclaré dans le Canal Football Club, avant d'en remettre une couche à Brest sur Amazon Prime alors que le joueur s'échauffait derrière lui. S'il y a d'autres joueurs sur le gril, pourquoi seul Clauss a-t-il droit à un traitement de défaveur ? Par ailleurs, jeter le trouble sur d'autres joueurs ne peut qu'instaurer un climat de défiance au sein même du vestiaire. 

L'ex-défenseur international, formé à l'OM, devenu agent (il fut celui d'Azzedine Ounahi notamment), a sans doute voulu marquer son territoire, avec la bénédiction de Pablo Longoria qui a profité de la présentation de Jean-Louis Gasset mardi après-midi pour défendre son nouveau directeur sportif, enfoncer Clauss et s'en prendre à l'UNFP qui s'est fendu d'un communiqué lundi et à la presse : "il faut être sérieux, un communiqué ne s'écrit pas comme ça. Il faut écouter toutes les parties. Il y a toujours différentes circonstances pour te faire une opinion. Ce n'est pas respectueux de chercher à profiter d'une situation sportive".

Et de s'en prendre à L'Équipe qui a affirmé que Benatia avait envoyé une note vocale des plus épicées à l'agent de Clauss et intimidé des journalistes. "Quand un président parle et que trois jours après dans un journal, on voit une partie de la vérité qui est en plus fausse (sic)... La parole se respecte sans fausser la réalité. Quand on dit de toi que tu menaces des gens, des joueurs, des agents de joueurs. Qu'est-ce qu'on doit faire ? Accepter ? Je n'aime pas accepter des situations injustes. Medhi est quelqu'un d'important pour ce club." Répondre, c'est déjà valider et c'est bien ce qu'il y a de pire à faire. 

La suite de l'intervention de Benatia dans le CFC laisse pantois quand il fait référence au remplacement de Clauss contre Monaco après que le latéral a reçu un coup sur le genou. Craignant le pire, l'Alsacien est sorti en pleurant, avant que le staff médical ne constate qu'il s'agissait d'une douleur bénigne. "Jo demande le changement et sur un jour aussi important, tu es obligé de lui dire : "Il faut serrer les dents". Ce n'est pas le moment où tu peux me lâcher, parce qu'il nous manque dix ou douze mecs à ce moment-là. Quand tu sors et qu'on apprend par le staff médical que c'est un coup et qu'en fait, il n'y avait rien de particulier, que le joueur avait demandé à sortir, tout le staff n'est pas content."

En d'autres termes, l'intégrité physique du joueur n'est pas à prendre en compte et l'effectif disponible à ce moment-là doit couvrir le manque de planification sportive qui a conduit à 7 absents dont 6 titulaires pendant la CAN. Rien n'indique que s'il avait "serré les dents", Clauss ne se serait pas blessé gravement plus tard dans la rencontre ou quelques jours plus tard.

Dévalorisation volontaire

Depuis la "réunion" de septembre qui a provoqué les départs de Marcelino, Javier Ribalta et Pedro Iriondo, tous proches de Longoria, l'Olympique de Marseille marche à l'envers. Ce qui était à craindre s'est vérifié : Gennaro Gattuso a fait un flop (alors que dans le CFC, Benatia avait évoqué son envie de collaborer sur un projet de "3-4 ans" avec l'Italien), abandonnant le bateau comme ce fut le cas à Valencia un an plus tôt. L'équipe n'a aucune certitude tactique. Le moral est au plus bas et il faudra des trésors de patience à Gasset pour sauver la saison, même si l'écart avec le podium est rattrapable, les autres clubs prenant un malin plaisir à ne pas avancer. Le calme olympien (forcément) du nouvel entraîneur contre le Shakhtar a tranché avec les secousses sismiques permanentes qui agitent le club depuis des mois. 

Mais plus que tout, les sorties de Benatia et Longoria dévaluent l'OM. Si le club reste attractif pour son histoire, son ambition et ses salaires, quelle catégorie de joueurs pourrait accepter de venir dans une atmosphère aussi délétère, avec des dirigeants capables de descendre publiquement un international, joueur de champ le plus utilisé de la saison toutes compétitions confondues, quitte à perdre de l'argent sur un futur transfert ? Il s'agit d'un management toxique où les groupes de supporters ont également leur part de responsabilité. Ce mois-ci, c'est Valentin Rongier, capitaine blessé et en phase de reprise, qui a été leur cible, sans que l'on sache vraiment pourquoi, car il était jusqu'à présent l'un des favoris du Vélodrome. 

Que faut-il faire pour mériter de porter le maillot de l'OM ? Apparemment, même les plus méritants sur le terrain n'en sont pas dignes. Et si, finalement, le vrai problème ne viendrait pas de ceux qui s'érigent en garant de l'histoire et de la marque Olympique de Marseille

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