C'était amusant, n'est-ce pas ?
Le Grand Prix du Canada a toujours été l'un de mes favoris du calendrier, en partie parce que la célèbre course de 2011 a été celle qui a vraiment cimenté mon histoire d'amour avec la F1, et comme c'était le cas à l'époque, un Montréal pluvieux nous a offert une merveilleuse pagaille cette année.
Bien que les rôles aient été inversés, avec une Red Bull battant une McLaren pour la victoire cette fois-ci plutôt que l'inverse, ce n'était pas une victoire de Max Verstappen que nous sommes fatigués de voir, le Néerlandais ayant dû évoluer à son meilleur pour remporter la victoire.
Voici mes principaux enseignements de la neuvième manche de la saison de Formule 1.
Les améliorations apportées par Mercedes rendent la lutte à quatre
La saison devenait déjà plus difficile pour Red Bull avec Ferrari et McLaren qui se rapprochaient, et même le fait que l'équipe italienne ait eu un week-end désastreux n'a pas atténué la pression sur les champions en titre lors de la neuvième manche, car au Canada, les Flèches d'argent se sont jointes à la chasse.
Mercedes avait apporté un nouvel aileron avant à Montréal, espérant ainsi stabiliser sa voiture capricieuse et faciliter la recherche des bons réglages. George Russell a décroché la pole position, et lui et son coéquipier Lewis Hamilton ont été les deux pilotes les plus rapides pendant la majeure partie du week-end.
Russell aurait pu gagner la course sans quelques erreurs, mais Toto Wolff et ses coéquipiers quitteront le Canada de bonne humeur, car ils ont enfin des machines capables de se battre pour la victoire.
Il est trop tôt pour dire si la voiture améliorée a suffisamment de rythme pour défier régulièrement les leaders, mais elle semble au moins assez stable pour permettre à ses pilotes d'en tirer le meilleur parti, et cela pourrait suffire pour qu'ils se joignent à la lutte aux avant-postes.
Le véritable rythme de Mercedes ne tardera pas à se révéler, car le tracé varié et la nature familière - un grand nombre d'essais y ont eu lieu au fil des ans - du prochain circuit du calendrier en font l'endroit où la véritable hiérarchie émerge. A bientôt à Barcelone !
Le renouvellement de Perez, un risque réel pour Red Bull
J'ai été très surpris par l'annonce de Red Bull selon laquelle Sergio Perez resterait son deuxième pilote pour 2025, et la façon dont les choses se sont déroulées au Canada a montré pourquoi. Perez est le coéquipier idéal de Verstappen lorsque l'équipe dispose d'une voiture dominante, car il n'est pas assez rapide pour gêner le Néerlandais, mais la voiture n'est plus dominante, ce qui fait de son manque de rythme un problème.
Les deux adversaires de Red Bull à Montréal avaient tous deux pilotes aux avant-postes et McLaren en particulier en a tiré le meilleur parti. Lorsque les conditions changeantes ne permettaient pas de savoir quel était le bon moment pour changer de pneus, ils ont pu en faire rentrer un plus tôt et risquer de laisser l'autre en piste, s'assurant ainsi que l'un d'entre eux serait sur la bonne stratégie. Cela leur a permis de prendre la tête de la course.
Avec Perez en queue de peloton après une qualification désastreuse, Red Bull n'a pas eu ce luxe, et cela leur aurait probablement coûté la victoire si une voiture de sécurité n'avait pas joué en leur faveur. La chance les a sauvés cette fois-ci, mais elle n'est pas suffisante lorsque trois équipes - toutes dotées de deux pilotes de pointe - se rapprochent de vous.
Alors, pourquoi Red Bull a-t-elle gardé Perez au lieu de se doter d'un deuxième pilote de premier plan ? Pour moi, il semble que Christian Horner ait voulu faire une pause dans sa guerre avec Helmut Marko et le côté autrichien de l'équipe. Marko souhaite apparemment depuis longtemps remplacer le Mexicain, et en donnant à Checo un nouveau contrat à la place, Horner a clairement montré que c'est lui qui mène la danse.
La guerre civile a déjà fait perdre à l'équipe Adrian Newey, et comme elle semble maintenant l'empêcher d'avoir une équipe aussi forte que ses rivaux, elle pourrait encore lui coûter beaucoup plus cher.
Un Ricciardo en colère répond avec style
La décision de Red Bull de conserver Perez est un coup dur pour Daniel Ricciardo, qui espérait remplacer le Mexicain, et au début du week-end au Canada, l'ancien champion de F1 Jacques Villeneuve a décidé de remuer le couteau dans la plaie, en lançant une attaque cinglante contre l'Australien.
"Pourquoi est-il encore en F1? a déclaré Villeneuve sur Sky Sports. Nous entendons la même chose depuis cinq ans : "Nous devons améliorer la voiture pour lui, pauvre de lui". Non. Vous êtes en F1... Si vous n'êtes pas à la hauteur, rentrez chez vous... Je pense que son image l'a maintenu en F1 plus que ses résultats réels".
Le Canadien ne s'est pas contenté de suggérer que Ricciardo n'était plus à son meilleur niveau, il a également affirmé que le pilote de 34 ans n'avait jamais été un très bon pilote. Personnellement, je pense qu'il ne pourrait pas avoir plus tort à cet égard, et il était donc tellement satisfaisant de voir l'homme de RB répondre en produisant l'un de ses meilleurs week-ends depuis longtemps.
Après s'être qualifié en cinquième position, à moins de deux dixièmes de la pole, il a gardé son sang-froid dans une course chaotique, rebondissant après avoir reçu une pénalité sévère de cinq secondes pour un faux départ causé par un problème mécanique, pour terminer huitième, plus haut que n'importe qui avec des voitures comparables.
Ce fut son meilleur week-end de la saison, un week-end qui a montré que le pilote qui était autrefois objectivement l'un des meilleurs sur la grille de départ - quoi qu'en dise Villeneuve - est toujours là. Maintenant qu'il n'y a plus de place chez Red Bull, on ne sait pas s'il pourra un jour retrouver ces sommets de victoire en course, mais il n'a plus qu'à laisser parler sa conduite et à espérer qu'une opportunité se présentera à lui.
