"Je ne m'y attendais pas, pour être honnête". Franco Colapinto a eu la même réaction que beaucoup de suiveurs de Formule 1 cette semaine. Propulsé sur le devant de la scène après l'éviction de Logan Sargeant, l'Argentin de 21 ans a donc pour mission de conduire la FW46 pour le reste de la saison. Une aubaine pour un coureur monté en Formule 2 cette année, mais cette dernière reste à double tranchant.
Un parcours éclair
L'évolution du jeune pilote sud-américain a récemment été marquée par plusieurs accélérations. Tout d'abord repéré en Formule Régionale Europe, il s'est démarqué pour obtenir une place en Formule 3 au début de l'année 2022. A partir de là, il a toujours tenté de prouver sa valeur pour gravir les échelons. Mais, n'a jamais remporté le moindre Championnat.
Débarqué dans la Williams Academy dès 2023, il a intégré l'antichambre de la F1 où il est l'auteur cette année d'une solide saison. 6e et se battant souvent avec les plus grosses pointures de la catégorie, Colapinto a pris en expérience. Assez au goût de l'écurie anglaise pour juger bon de le faire évoluer à 9 Grands Prix de la fin de saison.
Exit la Formule 2, l'Argentin remplace désormais Logan Sargeant. "Ils m'ont beaucoup soutenu et l'opportunité qu'ils m'ont donnée est incroyable. Je suis toujours prêt, j'ai été le pilote dans l'ombre pour eux pendant un certain temps. J'ai participé aux EL1 à Silverstone et j'ai fait du bon travail. Ils étaient très satisfaits de ma performance et je pense que j'étais déjà dans leur esprit", a-t-il exprimé en conférence de presse ce jeudi.
Des preuves à faire, une pression à gérer
Monza ne sera pas la toute première de Colapinto au volant d'une F1. Cependant, le coureur n'a jamais disputé de course ou de séance de qualifications contre le reste de l'élite mondial et va devoir s'adapter. Si Williams a misé sur lui pour remplacer Sargeant, c'est dans le but d'éviter de trop gros dégâts. Ainsi, la pression pèse sur les épaules de l'Argentin, qui l'espace de 9 courses, devra apprendre à gérer ses concurrents, son environnement, l'intensité imposée en F1 tout en évitant les chocs et ratés.
Ce qui risque d'être compliqué. "Le plus difficile en débarquant en cours de saison est que les autres sont déjà habitués aux pneus et ont des automatismes. Nous, nous sommes en mesure de tout prévoir. Pour lui, c’est totalement l’opposé pratiquement. Il va rentrer dans le vif du sujet, devoir faire des chronos de qualifications, ne pas connaître la dégradation des pneus en course, comment il doit gérer son pilotage. En somme, être préparé à toutes les éventualités", a ainsi énuméré Lando Norris, interpellé en conférence de presse ce jeudi.
Mais cela n'intimide pas plus le pilote que cela. Motivé et déterminé à prouver qu'on a raison de lui faire confiance, Colapinto veut tout donner et marquer l'histoire de sa patte. "J'y vais pas à pas, course par course, virage par virage. Les neuf courses restantes au calendrier, c'est incroyable et je suis plus qu'heureux d'avoir cette chance. Je ne m'attendais bien sûr pas à être en Formule 1 en 2025. Et finalement, j'ai eu la chance de l'être en 2024. Alors imaginez combien je suis heureux aujourd'hui et je vais saisir cette opportunité à deux mains et essayer d'en profiter autant que possible", a-t-il déclaré.
