La F1 reprend la piste à Bahreïn pour les essais hivernaux, les yeux rivés sur Red Bull
L'île du Golfe, décor du premier Grand Prix de l'année le 2 mars, sera-t-elle aussi le théâtre du verdict pour le patron historique de Red Bull ?
Christian Horner, attendu en personne sur le tracé de Sakhir, est dans la tourmente depuis l'ouverture d'une enquête interne le visant, annoncée début février par la maison mère, qui n'a pour l'instant pas donné d'informations concernant les faits qui lui sont reprochées.
Mais selon la presse, le Britannique, marié à l'ex-Spice Girls Geri Halliwell, est accusé de "comportement inapproprié" à l'égard d'une employée, des "allégations" que "rejette totalement" l'intéressé. À ce stade, si aucune décision concernant son avenir dans l'équipe n'a été communiquée, le promoteur du championnat Formula One a dit, ce week-end, espérer voir "l'affaire clarifiée dès que possible".
"Il y a eu inévitablement une distraction" dans les rangs de Red Bull, a reconnu jeudi le dirigeant de 50 ans lors de la présentation de la RB20, la nouvelle monoplace de l'écurie, "mais l'équipe est très soudée et tout le monde est concentré sur la saison à venir", a-t-il assuré.
Red Bull toujours imbattable ?
Car sur le plan sportif, la double championne en titre chez les constructeurs à un rang à tenir. Victorieuse l'an dernier de 21 des 22 Grands Prix disputés, Red Bull tâchera de faire aussi bien cette saison avec son triple champion du monde en titre Max Verstappen et Sergio Pérez.
L'année dernière, "seul Singapour nous a échappé, donc techniquement, nous pouvons nous améliorer, mais il va logiquement y avoir une convergence avec une réglementation stable (depuis 2022, ndlr)", anticipe Horner, qui s'attend donc à voir davantage de concurrence face à ses surpuissantes monoplaces.
Vraiment ? "Si nous poursuivons notre rythme de développement de 2023 pour 2024, alors nous pourrons être en position de force", avance Andrea Stella, Team Principal de McLaren, 4ᵉ au championnat constructeur en 2023. "Mais nous verrons si cela suffira à concurrencer Red Bull et les autres équipes de pointe qui ont apporté des améliorations."
Ces derniers jours, chaque écurie a présenté la version 2024 de sa monoplace. Mais c'est à Bahreïn que l'on pourra pour la première fois les voir ensemble en piste. Même si elles ne dévoileront sans doute pas encore tous leurs secrets.
La grille inchangée
Les traditionnels essais hivernaux marqueront cette année les débuts de deux nouveaux directeurs d'équipes : le Français Laurent Mekies, transfuge de Ferrari, qui rejoint Racing Bulls (ex-AlphaTauri, l'écurie petite sœur de Red Bull) et le Japonais Ayao Komatsu, nouveau patron de Haas qui remplace le très populaire Günther Steiner, débarqué en janvier.
Chez les pilotes en revanche, la grille sera identique à celle de la saison précédente, une première dans l'histoire de la F1 avant un éventuel grand chamboulement en 2025. Parmi les transferts déjà annoncés, celui du septuple champion du monde Lewis Hamilton qui quittera Mercedes après douze saisons pour rejoindre Ferrari.
L'annonce surprise de son départ a provoqué un coup de tonnerre début février, rebattant les cartes sur la grille. Pour lui succéder, plusieurs noms sont cités comme celui du double champion 2005-2006 Fernando Alonso, dont le contrat chez Aston Martin arrive à échéance fin 2024.
Alonso qui a d'ailleurs partagé son incompréhension à l'égard du format "très limité" des essais qui l'attendent jusqu'à vendredi : "c'est injuste que nous n'ayons qu'un jour et demi pour préparer un championnat du monde", a pesté l'Espagnol de 42 ans.
En effet, les équipes ne disposant que d'une seule monoplace pour deux pilotes, chacun n'a qu'une seule journée et demie de tests. "Je ne comprends pas pourquoi nous n'allons pas à Bahreïn pour quatre jours, ce qui ferait deux jours par pilote", s'est interrogé "Nando".
"Le calendrier est déjà assez 'brutal' comme ça", a rétorqué Sergio Pérez, "il n'y a pas de temps pour plus d'essais". Et pour cause : la saison 2024 compte un record de 24 Grands Prix, un rythme effréné qui pèse de plus en plus sur les écuries.